On dit que l’été c’est la saison des amours.
En Italie rien ne va plus dans la coalition gouvernementale. Rien ne va tellement plus qu’il n’y a plus de coalition, et que bientôt il risque de n’y avoir plus de gouvernement. En guise d’amour gouvernemental, ça se pose là. Et pourtant tout avait bien commencé.
Le Premier ministre Guiseppe Conte, à la tête du Mouvement populiste 5 étoiles avait fait alliance en juin 2018 avec l’extrême de Matteo Salvini pour composer son gouvernement. Le premier prenait la primature, le second le ministère de l’Intérieur, et l’ensemble se distribuait les portefeuilles restants. La gouvernance avait quelques couacs, mais se passait bien dans l’ensemble. On roucoulait de mesures populistes en décisions immorales, et de décisions immorales en discours raciste. Tout allait pour le mieux dans ce mariage de la droite extrême et du populisme gras.
Jeudi dernier, et alors que tout ce beau monde convolait en justes noces, un désaccord monté en épingle par l’utlra-droitiste Matteo Salvini en raison d’un nouvel agenda médiatique, va venir bouleverser cette lune de miel. Menace de motion de censure si le gouvernement n’est pas rééquilibré, élections anticipées exigées, rien ne va plus. Les ministres du mouvement 5 étoiles sont montrés du doigt. Celui des transports est accusé de freiner des quatre fers le projet de tunnel Lyon-Turin. On reproche à celle de la défense de bloquer la terreur maritime que veut imposer la ligue aux migrants notamment. Et celui de l’économie est soupçonné d’être à la solde de Bruxelles.
Analyse officieuse ? Salvini gonflé à bloc par sa position de premier aux européennes veut désormais plus que ce qui lui avait procuré d’être arrivé derrière le Mouvement 5 étoiles aux législatives de 2018.
Les données structurelles et conjoncturelles italiennes sont alarmantes et les experts européens se demandent si l’Union peut se permettre une deuxième crise « de type Grèce » sur son flanc italien cette fois.
Et comme souvent dans un divorce, ce sont les enfants qui trinquent. Les politiciens s’étripent pour le gâteau, la finance s’inquiète de ce qu’il finisse par se gâter et le peuple regarde prostré la tragédie grecque qui se joue de son destin. #jetaimemoinonplus
Pendant ce temps-là, le couple Trump / Kim se porte à merveille alors qu’il y a à peine huit mois, tout ce monde-là s’insultait et se menaçait copieusement par twitter interposé.
Trump, qui tente de rentrer dans l’Histoire par une autre porte que celle de la dérision, se dit que la réconciliation coréenne peut-être historique. Kim, en revanche, personne ne sait ce qu’il se dit, ni même s’il se dit quelque chose, mais il écrit souvent à Trump. Et c’est donc dans ce climat fleur bleue que la Corée du Nord vient de procéder à de nouveaux tirs de missiles dans le cadre de ses essais militaires. Les sud-coréens sont tétanisés, tout comme les oncles restés vivants de Kim. Ce sont les cinquièmes tirs en moins de deux semaines. Et alors que les experts s’interrogent pour savoir s’il ne s’agit pas d’essai nucléaire, Trump se félicite du contenu de sa dernière lettre reçue de Kim l’avant-veille, jeudi. Lettre de trois pages dans laquelle le dirigeant nord-Coréen exprime son mécontentement quant aux manœuvres militaires menées conjointement par les américains et les sud-coréens à sa frontière.
Trump parle lui d’une « magnifique lettre », d’un courrier « très positif » et il ajoute en guise de commentaire et pour dissiper tout malentendu concernant ses manœuvres militaires, « je ne les ai jamais aimés non plus et vous savez pourquoi ? parce que je n’aime pas payer pour ces exercices ». Quand on aime on ne compte pas. Trump si.
La messe à défaut d’être dite est célébrée et ces ceux-là peuvent donc entamer leur lune de miel. Nous, retenons notre souffle, si tant est que nous en ayons encore. #ilssaiment
Les États-Unis encore, et plus directement tragique, deux fusillades qui font plus de cinquante morts. Même si le mobile de la seconde à Dayton reste assez flou, l’auteur de celle d’El Paso a déclaré lors de son arrestation qu’il avait ciblé les mexicains. Il avait diffusé sur internet et juste avant son attaque une lettre dans laquelle il dénonçait l’invasion hispanique du Texas. En analysant son compte twitter, inaccessible depuis, on a pu constater que le mur de frontière promis par Trump lui tenait particulièrement à cœur. Le monde peut continuer à jouer avec des concepts populistes, ça fait des mules pour les porter. #lediable
Le reste du monde semble être en vacances et à part quelques soubresauts ici et là, tout va bien, le monde va mal.
Si peut-être une chose encore. En Tunisie et le miracle démocratique toujours. Cette fois-ci il s’exprime par presque cent, oui cent candidats à l’élection présidentielle. Ils ne cocheront pas tous les cases de l’éligibilité, et l’Isie, l’instance chargée de vérifier la conformité des candidatures, devra se prononcer le 31 août. Mais la portée du message doit-être relevée ; au moins cent personnes pensent pouvoir apporter quelque chose de significatif dans la conduite des affaires de ce pays par la présidence de la République. Les autres le font déjà sur Facebook. #ausuivant
Aux nouveau-nés, il ne nous reste qu’une chose à dire, bienvenu dans ce monde de fou, vous ne pourrez pas le changer, mais il faudra essayer. #yourturn
C’est le week-end, c’est la fin du trip, vous pouvez couper vos smartphones.
Commentaires (3)
CommenterLa bien-pensante gauche bobo,écolo du politiquement correct a vite trouvé les coupables au USA et Italie c'est Trump et Salvini les héros des peuples
@BN
Le tabagisme représente l'un des plus sérieux problèmes de santé.
Changez la photo svp.