Yassine Brahim oublie que plusieurs des préconisations libérales d'Afek ont été appliquées par Ben Ali, et elles n'ont eu comme conséquence qu'un endettement des ménages, une concentration de la richesse dans Tunis et une désertification de la province, un affaiblissement de l'agriculture au profit de pseudo-"mecheri3" bricolés par des prêts à courte durée, tout ça dans un pays peu compétitif face aux pays plus pauvres que nous.
Le projet d'Afek aura comme conséquence d'un côté l'appauvrissement des travailleurs tunisiens (sous prétexte de compétitivité avec les autres pays pauvres), de l'autre l'enrichissement du capital privé (en augmentant ainsi les tensions sociales dans le pays et donc : accentuant l'islamisation), le délabrement total des services publics (ils renforceront les tendances des cliniques et des écoles privées) et il y aura donc 2 Tunisie parallèles : une Tunisie avec des écoles privées et des cliniques, se gargarisant de ses connaissances "high-tech" et de ses "Start-up" financées en partie par l'argent public, et une autre Tunisie à sa périphérie, se nourrissant des miettes que cette nouvelle bourgeoisie voudra bien lui laisser.
Avec Afek, la Tunisie sera un Macdo-Starbuck's où l'on vous servira un discours niais sur le droit des femmes, la "connectivité" des jeunes tunisiens, l'ouverture d'esprit et la "coolitude", pendant que l'?tat construit par la sueur de générations dévouées mourra à petits feux. C'est donc un projet contraire à l'intérêt général, contraire à l'idée de destin commun des Tunisiens, et contraire à toute possibilité de civilisation dans notre partie du monde, civilisation au sens où il y a encore des gens qui refusent de voir dans l'existence une simple tentative de copier le mode de vie américain et mondialisé.