
"La communication est une science difficile. Ce n'est pas une science exacte. Ca s'apprend et ça se cultive", dixit le patron de presse et chef d'entreprise français, Jean-Luc Lagardère. Cependant, les notions de base de la communication ne sont pas difficiles à acquérir. L'équipe de communication du candidat d'Ennahdha à la primature, Habib Jamli ne semble pas penser ainsi..
L'habit ne fait pas le politique, mais un bon politique sait comment s'habiller. Bien qu'il n' y ait aucune règle écrite dictant aux politiciens la manière dont ils doivent s'habiller, un miniumum de sens commun suffit pour ne pas nuire au bon goût. Surtout quand il s'agit des politiciens occupant des postes importants comme celui de chef du gouvernement.
La liberté vestimentaire en politique est, certes, très restreinte. Ce qui peut être avantageux pour les politiciens parce que leurs choix vestimentaires ne sont pas larges donc confus.
Etant donné que les habits sont porteurs de symboles, ils font partie de toute une communication non-verbale qui peut, des fois, être bien plus importante que le message prononcé. Pour un chef de gouvernement et vu la délicatesse de son poste, le respect du code vestimentaire a plus d'ampleur puisqu'il reflète l'image du pays à l'échelle nationale ainsi qu'internationale.
Quelques jours après sa nomination, Habib Jamli a été critiqué pour avoir porté un costume marron avec des chaussettes de sport blanches lors d'une réunion à Dar Dhiafa, à Carthage. Les internautes ont massivement partagé les photos et la toile s'est rapidement enflammée décriant son manque de "classe".
Habib Jamli s'est, par la suite, rattrapé en changeant de style. Tentant un relooking distingué, il portait désormais des costumes sombres avec des boutons de manchettes. De quoi prendre une revanche sur ceux ayant remis en question son élégance.
Toutefois, dans la vidéo publiée sur sa chaîne YouTube hier mardi et portant essentiellement sur l'avancement de la constitution du gouvernement, M. Jamli semble abandonner son élégance retrouvée en commettant un grave "fashion faux pas". Le port d'un costume gris foncé sur fond gris (mur) n'était pas adéquat. Mettre, également, un pince-cravate n'était pas une bonne décision.
Pour le cadre dans lequel la vidéo a été filmée, on observe vite l'absence du drapeau tunisien, symbole de la souveraineté et de l'indépendance du pays et qui aurait pu donner, par ailleurs, un caractère officiel au discours.
La présence, aussi, d'un verre d'eau à pied - auquel Habib Jamli n'a pas touché d'ailleurs - était inutile. Ajouté à cela, le vase qui est à côté du verre et qui a plutôt l'air d'un récipient où l'on brûlerait de l'encens (bkhour).
La chaise de Habib Jamli était également placée devant un volet de bois similaire à une persienne ou un cache-radiateur, sans parler de la mauvaise qualité du son, des fois inaudible, et de l'éclairage, rendant terne et morose l'atmosphère de la vidéo.
On ne peut manquer, de surcroît, de relever l'absence du sous-titrage dans la vidéo ou d'un interprète en langue des signes rendant impossible aux personnes malentendantes de saisir ce qui est dit.
Dans l'intro de la vidéo, on peut remarquer une image du drapeau tunisien. Mais ce drapeau est non conforme aux dispositions légales du drapeau tunisien mentionnées par la loi organique n°99-56 du 30 juin 1999. En effet, le drapeau en question est destiné à la présidence de la République où l'on peut voir le cercle, l'étoile et le croissant dorés. Le même drapeau est présent dans l'intro de la vidéo où l'on peut voir Jamli assis derrière son bureau.
En plus des "infractions" vestimentaires, Habib Jamli a commis une autre erreur en occultant l'importance de la gestuelle. Tout au long de la vidéo qui a duré environ 7 minutes, il n'a cessé de serrer ses mains. Dans l'analyse du langage corporel, un geste pareil dénoterait du malaise, de la nervosité ou de la peur de la personne.
Pour ce qui est de la présence de Habib Jamli sur la toile, un outil devenu aujourd'hui indispensable pour communiquer sur toute actualité inhérente à la présidence du gouvernement, il est déconcertant de voir que le candidat d'Ennahdha à la primature ne possède pas un site internet officiel, étant donné que la page Facebook et le compte Twitter viennent complémenter le site mais ne doivent, en aucun cas, représenter d'une manière officielle un chef de gouvernement.
Si l'on jette un coup d'oeil sur la page Facebook officielle, plusieurs "dépassements" peuvent être relevés. D'abord, les photos postées par la présidence du gouvernement des activités de Habib Jamli sont taguées. Une technique pareille ne fera que compliquer la tâche aux journalistes lorsqu'ils reprendront ces photos dans leurs articles, puisqu'ils seront obligés de les couper. Cela nuira, par ailleurs, à l'esthétique de la photo et la rendra, par moments, inexploitable.
De plus, la biographie de Habib Jamli sur la page Facebook, est incontestablement bâclée. Aucune information sur son parcours académique ou professionnel ni ses missions au sein du gouvernement alors qu'il était secrétaire d'Etat à l'Agriculture sous la Troïka.
Par ailleurs, l'usage de certains mots à l'instar de "récemment" dans la biographie n'est pas convenable. Pour ceux qui suivent l'actualité de la Tunisie de l'étranger ou qui sont eux-mêmes des étrangers, il n'est pas évident de se rappeler de la date exacte où Habib Jamli a été désigné par Ennahdha à la tête du gouvernement et chargé par le chef de l'Etat, Kaïs Saïed de sa formation.
Aussi, pour ceux qui ne sont pas familiers avec la géographie de la Tunisie, le lieu de naissance de M. Jamli (Nasrallah) ne leur signifie rien. Il est important, donc, de mentionner que la délégation de Nasrallah relève du gouvernorat de Kairouan.
De surcroît, le code typographique n'est pas respecté dans cette biographie. L'écriture de Mr au lieu de M (pour dire Monsieur) ainsi que l'absence du point après cette abbréviation peuvent être décelées.
L'orthographe du nom de famille de Habib Jamli doit, également, être unifiée une fois pour toutes. En effet et au début, sur le compte Twitter de M. Jamli, son nom de famille était écrit ainsi. Nous avons, d'ailleurs, emprunté cette orthographe dans la rédaction de toutes les news mentionnant M. Jamli depuis.
On a pu, de plus, repérer quelques coquilles dans la version anglaise de la biographie (qui a, visiblement, été traduite par le biais d'un logiciel de traduction puisqu'il s'agit d'une traduction littérale du français). Tout cela sans évoquer l'usage arbitraire des majuscules et minuscules.
La communication, étant une discipline scientifique, joue un rôle extrêmement crucial. Parfois même, la manière dont le message est véhiculé est plus importante que le contenu car cela influence la perception du récepteur, l'élément le plus complexe dans le processus de la communication. C'est de ce fait qu'il ne faut jamais ignorer les détails, aussi anodins soient-ils pour certains, puisqu'ils peuvent être source de désagréments, faire passer des messages erronés en déformant la vérité et engendrer la mécompréhension dont les répercussions seront, indéniablement, néfastes.
Boutheïna Laâtar

Commentaires (17)
CommenterAutres fautes GRAVES!
Mais où est l'équité (Fairness) du journalisme?
Actuellement, celui qui ne cherche pas de contacts avec les journalistes est généralement bien conseillé et intelligent, en particulier en Tunisie.
D'un côté, les journalistes se plaignent qu'il parle trop peu et qu´il est enigmatique, de l'autre côté qu ´il est incompétent comme premier ministre...
N'est-ce pas étrange?
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Deux journalistes parlent, "M. Habib Jamli nous a ignoré et ne nous a pas donné des interviews ..."
"Bon, faisons-en une histoire et grattons plus prondement à son image encore ternie."
La pince à cravate
Il s'agit de la pince à cravate.
Cet accessoire est toujours d'actualité et il est encore porté de nos jours.
Il y a deux manières de le fixer :
- Haut comme Mr Jamli, c'est les Espagnols, férus de la pince à cravate.
- Bas , ce sont les Américains.
Une pince à cravate est un accessoire métallique, raffiné et élégant permettant de maintenir votre cravate bien en place contre votre chemise.
Elle permettra de mettre légèrement en avant la partie supérieure de votre cravate, si vous affectionnez ce style. En soulevant légèrement la cravate avant de la fixer à l'aide de votre pince, vous lui donnerez un air légèrement relâché, très à la mode et très confortable à porter.
Je suis dans l'hôtellerie de haut standing depuis plus de 45 ans, et cet accessoire chic m'a toujours accompagné dans mon habillement.
A bon entendeur...
Singeries et memitisme beat!
Dr. Jamel Tazarki| 05-12-2019 06:48 Oui vous dites vrai!
« PROFESSIONNEL IDIOT » : FACHIDIOT.
NOTA TRIVIAL .
Capable d'améliorer ce que la dite-révolution avait démoli .
Les dés sont jetés
Le temps presse, un changement de cap s'impose pour.........
jomli est loin d'être efficace
Nous verrons dans les jours qui viennent et a ceux qui le défendent, je leur dit patienter.
Devons-nous accepter ça .....
C'est vraiment révoltant ?