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Tunisie - Propagation de maladies : l’heure est à la prévention
07/10/2018 | 15:59
5 min
Tunisie - Propagation de maladies : l’heure est à la prévention

Virus du Nil occidental, vache folle, leishmaniose, hépatite A… Les conditions atmosphériques actuelles en Tunisie, combinées à une situation sanitaire inquiétante, sont propices à la propagation de maladies. Est-il opportun de parler d’épidémies ? Le ministère de la Santé préfère ne pas tirer la sonnette d’alarme et adopter un discours rassurant en préférant insistant sur la prévention.

 

Le gouvernorat de Nabeul a subi, le 22 septembre, des inondations figeant toute la région et réalisant d’importants dégâts aussi bien humains que matériels. Naziha Borsali Falfoul, la directrice générale de la Santé, a affirmé que les eaux stagnantes pourraient contribuer à la propagation de maladies virales graves, dont certaines pourraient être mortelles.

Sans vouloir adopter un discours alarmiste, Naziha Borsali insiste sur l’importance de la prévention recommandant aux habitants des régions sinistrées à Nabeul et ses environs de prendre des mesures sanitaires préventives relatives à l’eau, la nourriture et à l’environnement pour éviter tout risque sanitaire. Ainsi, des instructions claires ont été données recommandant d’éviter l’usage des eaux de puits, de bouillir l’eau avant son utilisation et de vider et nettoyer les sources d’eau stagnantes. Depuis les inondations, les services d’hygiène du ministère de la Santé ont commencé l’évacuation des eaux sales qui ont envahi Nabeul mais certains endroits demeurent encore à l’état aujourd’hui.

 

Si la situation dans la ville de Nabeul inquiète, d’autres régions de la Tunisie sont également concernées par la propagation des virus. A Sousse et à Sfax, deux personnes sont décédées suite à une contamination par le virus du Nil Occidental. A l’heure actuelle, et selon le département de la Santé, 110 cas suspects ont été jusqu’à présent enregistrés dans différents régions dont Sfax, Sousse et Gabès. Seulement 13 de ces cas sont probables et 3 parmi eux officiellement confirmés. Là encore, Noura Borsali Falfoul se veut rassurante affirmant que « seulement 10% des enregistrés comme très graves et peuvent amener au décès de la personne». Elle explique ainsi qu’environ 75% des cas atteints du virus ne sont pas du tout affectés, que 20% présentent des symptômes de grippe passagère de quelques jours et que seulement des cas très rares de 1% sont atteints de méningite. Aussi, la directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya a insisté sur le fait que « le virus du Nil occidental n’est pas contagieux et ne se transmet pas d’un sujet sain à un autre contaminé».

Mais quelle est l’origine de cette maladie qui fait son apparition en Tunisie pour la 4ème fois dans son histoire? Là encore, les inondations sont à pointer du doigt. Nissaf Ben Alaya explique que les grandes quantités de pluies suivies par une forte vague de chaleur coïncidant avec le passage des oiseaux migrants sont derrière cette épidémie.

De son côté, le ministre de l’Environnement et des Affaires locales tient le même discours. Riadh Mouakher, a affirmé sur Shems FM, que le virus du Nil occidental a atteint la Tunisie via les oiseaux migrants qui ont été piqués par les moustiques portant le virus. Ceci ne serait pas spécifique à la Tunisie, explique-t-il, affirmant qu’en Europe, le nombre de personnes atteintes par ce virus s’est multiplié par quatre et ce, en raison de la quantité importante de pluies enregistrées pendant les mois d’août et de septembre qui a engendré la stagnation d’une grande quantité d’eau.

Mais même si le ministre affirme clairement que cette épidémie « n’a absolument rien à avoir avec la situation environnementale du pays », la situation sanitaire alarmante dans le pays n’est pas tout à fait sans danger.  

 

A partir de cette rentrée scolaire de l’année 2018/2019, le vaccin contre l’hépatite A sera intégré, à au profit des élèves de la première année de l’enseignement de base, a annoncé le ministre de la Santé, Imed Hammami qui a precisé que ce vaccin sera obligatoire et touchera tous les élèves en cas de dépistage de cette épidémie dans la classe.

Certaines regions de la Tunisie, sont sévèrement touchées par le virus de l’hépatite A et des campagnes sont régulièrement mises en place pour sensibiliser les citoyens. L’année dernière, à Kasserine, un jeune écolier de 6 ans a succombé des suites d’une hépatite A. A Sidi Bouzid, deux écolières de 9 et 7 ans sont également décédées à cause du virus entre 2017 et 2018.

 

Concernant la maladie de la vache folle, la directrice générale de la Santé a confirmé, le 2 octobre 2018, le décès d’une femme ayant contracté le virus. Nabiha Borsali Faloul a annoncé qu’il s’agit d’une femme dont l’état de santé est très fragile précisant qu’aucun autre cas n’a été relevé en Tunisie mais que les investigations sont en cours pour définir la provenance de cet agent pathogène. Le ministère de l’Agriculture a, de son côté nié l’existence de cas de vache folle dans le cheptel tunisien précisant que « cette maladie peut être héréditaire et que la contamination ne provient pas forcement des vaches malades ».

Idem pour les cas de la Leishmaniose. Le ministre de la Santé, Imed Hammami, a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de s’alarmer face aux cas enregistrés à Kairouan et de Sidi Bouzid étant donné qu’il ne s’agit pas d’une maladie nouvelle mais que des Tunisiens la contractent chaque année.

 

Si tous les départements s’accordent pour dire que à l’heure est à la prévention et à la sensibilisation, tous pointent du doigt un sérieux problème sanitaire dans le pays. « Le problème est toujours la saleté et l’hygiène. Le gouvernement a un rôle à jouer mais aussi le citoyen et les municipalités », a déclaré le ministre de la Santé qui préfère ne pas tirer la sonnette d’alarme, encore…

 

 

Fedia Jebali

07/10/2018 | 15:59
5 min
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Commentaires (7)

Commenter

Perplexe
| 09-10-2018 11:05
Naziha Noura Nabiha.Ou suis je?

Perplexe
| 09-10-2018 11:04
Nazih

Nour
| 08-10-2018 19:58
On se croirait dans un pays du tiers monde : maladie, pollution, absence de médicaments, poubelles renversées partout.
Aucune gêne devant les enfants qui doivent prendre exemple sur leurs parents, que du jm'en foutisme à haut niveau.
Tous ces oueds bouchés de detritus, ciment, bouteille en plastique, les égouts dans la mer..
Une véritable honte ce pays en terme d'insalubrité et de non respect.

URMAX
| 08-10-2018 13:25
.... sans pour autant nier l'aspect insalubre de nombreux coins de rue - surtout autour des poubelles - mais aussi par la négligence des citoyens qui emballent mal leurs déchets (à la merci des katous) ou des agents municipaux "se permettant" de laisser tomber "par hazard" quelques détritus" par terre ; tout ceci favorisant la multiplication à vitesse grand V des mouches, les moustiques - eux - n'ont absolument rien à voir avec ceci.
...
Les Culicidés, (moustiques, en terme rural), n'ont besoin que d'eau afin de compléter leur développement larvaire, depuis la ponte et l'éclosion des oeufs, jusqu'à la fin de leur croissance larvaire (à la surface de l'eau, corps immergé).
Les eaux stagnantes constituent donc leur lieu de prédilection - eau douce, naturellement.
...
Et là, il y a problème !
...
L'eau douce ..... pas la mer, naturellement, mais .... les flaques d'eau, les ruisseaux, les marécages, l'eau de condensation de la rosée au revers des arbres à feuilles caduques - surtout dans les forêts denses et épaisses - les fleuves, mais aussi et surtout, ..... les barrages !
...
Ces immenses retenues d'eau calme, procurant des millions de refuges, surtout aux abords, là où l'eau n'est pas profonde, constituent un des lieux de prédilection de multiplication de ses "mosquitos", ces "vilains aéroplanes" (en référence à la chanson de Vanessa Paradis), qui, une fois au stade adulte, utilisent les courants aériens (le vent) pour se déplacer sur de longue distances.
...
Comment voulez-vous les éradiquer ?
En déversant des produits chimiques (insecticides) dans ces immenses réservoirs, qui, par la suite, iront vers votre robinet, par le réseau de distribution d'eau de la SONEDE et que vous boirez ensuite, vous intoxiquant de fait ?
.....
Non.
....
'? moins d'y introduire de grandes quantités de poissons rouges et de grenouilles, animaux friands des larves de ces bestioles, il n'y a - actuellement - aucun autre moyen de s'en débarrasser, malheureusement.
...
Pour terminer, notez que seules, quelques espèces de moustiques ne piquent et ...... uniquement les femelles fécondées, qui ont besoin de sang pour le développement de leurs '?ufs !

Trop tard!
| 07-10-2018 21:53
la meilleure protection contre les moustiques portant le virus.

Je préfère porter un Niqab que de me laisser piquer par les moustiques portant le virus! ça serait la nouvelle mode, un Niqab pour hommes!

takilas
| 07-10-2018 19:04
Bien évidement M. Le Ministre croyait bien faire, d'autant plus quil n'y a pas de députés sérieux et honnêtes qui sont capables d'analyser. D'ailleurs ils sont toujours absents....
Et qu'il na pas de relation avec les réseaux sociaux.
De rappeler que les journalistes ne veulent plus écrire, et n'ont plus la passion d'écrire dans les journaux, car les journaux sont devenus des paperasses seulement pour les propagandes.

Zohra
| 07-10-2018 18:15
l'oued El bey a Soliman une oued de plus dangereuse au niveau polution,

Les eaux stagnantes nauséabondes, en plus les ordures, la saleté partout.

Dans de telles conditions comment voulez vous qu'ils y a de maladies ?

Il y a vraiment urgence