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Anouar Bayoudh : jihadiste ou fils de...
03/07/2016 | 15:59
6 min
Anouar Bayoudh : jihadiste ou fils de...

Cinq jours après la mort du colonel-major, Dr Fathi Bayoudh à l’aéroport d’Istanbul, mardi soir du 28 juin 2016, on en parle encore. Les raisons de cet intérêt majeur accordé à cette tragédie sont doubles voire multiples.


Au delà de son caractère tragique, ce drame a fait beaucoup parler de lui. D'abord, au vu de la personnalité et du statut de la victime, qui n’est autre que le médecin chef de service de pédiatrie à l’hôpital militaire de Tunis où il a le grade de colonel-major. Ensuite, la mort a été brutale puisqu’il a été tué dans le triple attentat ayant ébranlé l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui avait fait plus de quarante tués et près de 240 autres blessés. Un seul Tunisien est mort sur les lieux.

 

L’autre élément ayant soulevé une grande polémique a consisté dans le fait que le colonel-major s’était rendu en Turquie afin de rencontrer son fils qui a rejoint le camp de l’organisation terroriste Daech en Syrie en vue de le ramener en Tunisie. En effet, âgé de près de 26 ans, le fils en question a été repéré dans ces zones de conflit. Sa famille, avec l’appui des services tunisiens, a réussi à le convaincre de quitter la mouvance terroriste pour rentrer à Tunis, via Istanbul.

Et c’est à l’issue de ces efforts, que le jeune Anouar Bayoudh a fini par accepter de coopérer avec les services sécuritaires tunisiens pour lesquels il constituerait une excellente source d’information. Après avoir quitté la Syrie, le fils a été arrêté par les autorités turques pour être extradé vers Tunis, comme l’exige la loi.

C’est donc, en attendant cette extradition, que Feu Dr Bayoudh était parti, quelques jours auparavant à Istanbul pour le rencontrer en prison. Il devait être rejoint par son épouse, le jour de l’attentat, qui tenait à rencontrer son fils également. Et c’est en attendant son épouse au hall d’arrivée de l’aéroport  que le professeur-militaire est décédé, atteint par l’explosion du kamikaze.

 

La procédure du rapatriement ayant été poursuivie, et le jour même de l’enterrement du médecin colonel-major, vendredi 1er juillet 2016 à Ksour Essaf, son fils Anouar est rentré à l’aéroport international Tunis-Carthage où il a été arrêté avec son amie, une jeune Tunisienne qui l’avait accompagné en Irak puis en Syrie.

En effet, les deux jeunes gens, partis combattre avec l’organisation terroriste Daech en Irak avant de se rendre en Syrie, ont été livrés par la police turque aux autorités tunisiennes. Le ministère public a décidé leur arrestation et leur traduction devant le juge d'instruction du Bureau 13 au Tribunal de première instance de Tunis qui a décidé d’émettre un mandat de dépôt à son encontre, samedi 2 juillet 2016 vers 12 heures, après avoir lu le rapport de l’unité antiterroriste d’El Aouina.

Toutefois, Anouar Bayoudh, a été transféré à l’hôpital militaire tard dans la soirée du samedi 2 au dimanche 3 juillet 2016, en état de choc. En effet, ce n'était que la veille qu'il a appris le décès de son père et il est entré dans un état hystérique. L’état du fils Bayoudh serait préoccupant à l'heure actuelle.

 

Dans un post publié le 29 juin 2016, sur les réseaux sociaux, le journaliste Borhen Bsaïes a livré un témoignage très important sur les circonstances qui ont amené le colonel-major et chef du service de pédiatrie à l'hôpital militaire de Tunis, Fathi Bayoudh en Turquie

Borhen Bsaïes affirme qu’il y a de cela trois mois, une femme médecin avait pris contact avec lui pour lui raconter l’histoire de sa fille de 18 ans, qui s’est enfuie avec son petit ami pour faire le Djihad à Mossoul en Irak avant d’aller en Syrie.

Cet ami ne serait autre que le fils de Fathi Bayoudh, inscrit lui aussi au lycée d’Ennasr. La maman, explique encore Borhen Bsaïes, a commencé à noter des changements dans le comportement de sa fille au moment où elle a commencé à fréquenter le garçon avant qu’ils ne se servent d’une inscription dans une faculté en Suisse pour obtenir un visa et s’enfuir vers l’Irak.

 

A noter que, juste après l’annonce de la mort du médecin colonel-major, les hommages rendus à ce père « courageux et pédiatre de renom » se sont multiples sur les réseaux sociaux. L’un de ses collègues à l’institution militaire a notamment écrit sur Facebook, que le docteur était «l’homme le plus noble et le plus doux qu’il n’a jamais connu».

Des témoignages de ce genre et plus encore, déferlaient sur la toile. Mais la tendance a été atténuée au fil du temps et des heures après que les premiers effets de l’émotion se soient estompés.

Tout d’abord, le fils Anouar y est pour beaucoup. En effet, les Tunisiens estiment qu’il doit être considéré et jugé comme tous les autres jeunes qui sont partis combattre en Irak ou en Syrie.

D’ailleurs, même les observateurs s’interrogent sur le pourquoi des efforts spéciaux déployés par les autorités consulaires tunisiennes –donc le ministère des Affaires étrangères- pour localiser le fils du défunt colonel-major avant d’intervenir pour le faire rapatrier ?

 

Doit-on, alors, en faire de même avec tous les milliers d’autres se trouvant sur les champs de bataille avec les rebelles syriens, notamment avec Daech ? Ou bien se contenter juste de ce cas, qui a bénéificié du "statut" de son père? Car il faut souligner que toutes les formalités étaient effectuées pour ramener le jeune Anouar à la patrie avant la mort horrible du père qui se trouvait, d’ailleurs, à l’aéroport d’Istanbul pour finaliser la remise de son fils.

C’est dans ce cadre, que les commentaires et les réactions sur les réseaux sociaux ont changé de ton et d’orientation. Même si, en général, les internautes ont su raison garder en publiant des posts à deux couleurs. L’une louant les qualités du Dr colonel major Fathi Bayoudh, et l’autre réclamant à ce que le jeune réponde de ses actes devant les tribunaux. Tout en exigeant une enquête sérieuse et objective afin de délimiter le degré d’implication du jeune fils dans les combats en Irak et en Syrie et déterminer qu’il a du sang sur les mains.

 

On rappellera que la question d’un éventuel retour des combattants dans les rangs des groupes terroristes faisait l’objet d’un large débat, sachant qu’une majorité s’était dégagée pour se prononcer contre ce rapatriement. Alors, qu’en sera-t-il maintenant après ce cas du fils de Feu Dr Bayoudh qui va constituer un précédent ?

Des voix commencent déjà à s’élever pour s’interroger sur le nombre de parents tunisiens qui n’ont pas bénéficié des mêmes possibilités pour tenter de sauver leurs enfants et les rapatrier au pays alors qu’iles en exprimer le vœu ?

Faudra t-il croire au vrai repentir de certains jeunes, même s’ils sont devenus des « tueurs », et accepter de les faire retourner en Tunisie ? Entre la raison et la passion, entre l’émoi et la loi, un vrai dilemme.

 

Sarra HLAOUI

03/07/2016 | 15:59
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Commentaires (34)

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nazou
| 04-07-2016 21:45
Vous avez trahi ben ali, et vous n'avez pas réussi à avoir le pouvoir !!!

Faut croire qu'il y-à une justice divine !!!
Celle là même, que vous avez trahi !!!

nazou
| 04-07-2016 21:41
Deash était en Tunisie pendant la révolution !!!

Ceux qui ont poignardé ben ali dans le dos, c'était deahs !!!!

Ceux là même qui passent leur temps à essayer de nous embobiner, avec l'islamisme terroristes !!!

TAW TCHOUFOU
| 04-07-2016 18:52
Tout a presque été dit sur ce drame et ce fils indigne , doublé d'un traitre à la patrie , et qui DOIT en porter l'opprobre toute sa vie , car la traitrise à la nation est ... INDELEBILE !
Maintenant , n'oublions pas le fond du problème : pourquoi , au jour d'aujourd'hui , aucun des protagonistes de cette affaire d'envois massifs et de recrutement pour des opérations de terreur en Irak et en Syrie , n'a toujours pas été arrêté ?
Il y avait pourtant bien " un réseau " structuré , qui opérait au grand jour , dans les mosquées , et même " encouragé " par des politiques de la troika , qui s'en vantaient dans les médias !
Rappelons-nous également , que certains se voyaient même remettre à cet effet , " des passeports " , sans aucun problème !
Il y avait donc bien " une logistique et une organisation " structuré et financé !
Oui , pourquoi donc , au jour d'aujourd'hui , aucune tête ne soit tombé , aucun chef ou sous-chef de ce réseau n'a été pris dans les filets de la police ou de la justice !
Quand on fait la guerre aux forces du mal , il faut le faire sérieusement et en s'en donnant les moyens .... mais réagir par à-coups , sur des personnes isolés , cela est trop facile !
Il ne faut pas être dupe , les gros poissons doivent être bien " protégés " , et les autorités ne doivent pas , vraisemblablement , aimer ... la pêche au gros !

Ahmed
| 04-07-2016 18:28
Explique la fragilité du terrain.

anti-islamiste
| 04-07-2016 18:04
J'ai cru un instant qu'il s agissait de chater et sa pouf de nazou... Un jour viendra

HatemC
| 04-07-2016 17:37
Oui cher ami .. j'ai posté quelques part mon opinion la dessus ... ce garçon a baigné dans un environnement INTEGRISTE ... que les médias occultes par décence surement au père mort en Martyr toutefois ... lâchement ... par les acolytes de son fiston .. HC

Tadhamen
| 04-07-2016 17:26
j'ai eu cette remarque aussi en les voyant. Ils ont l'air totalement à l'ouest!

Quelques remarques pour ceux qui soupçonnent un traitement de faveur. Tout d'abord le père militaire et gradé du garçon ne pouvait pas agir de son propre chef sans en référer à sa hiérarchie - à l'étranger qui plus est - et forcément on savait pertinemment en haut-lieu tout ce qui se passait, où et comment. C'est impossible autrement.

Fils de... ou pas fils de..., il convient donc de prendre en compte la façon dont ces jeunes ont été récupérés, c'est à dire très probablement avec l'aval de l'armée et des services du gouvernement tunisien qui sont censés savoir quand même ce qu'ils font et qui ont sans doute l'intention de tirer d'eux des renseignements susceptibles d'être intéressants.

Finalement ces jeunes gens me font plus de peine et de pitié qu'autre chose. Ils ont possiblement été embarqués dans un drame qui les a dépassés et qui va les poursuivre longuement, voir même jusqu'à leur dernier jour.
Leurs milieux familiaux ne les ayant sans doute guère préparés à ce qu'ils ont trouvé sur place, on peut envisager que leur désir de rentrer et de retrouver une vie normale était sans doute réel et que leurs parents n'ont pas eu trop de mal à les récupérer, jusqu'à cet abominable attentat en point d'orgue de leur malheureuse expédition guerrière.

Nous avons tous été jeunes et nous savons tous - au fond de nous - quelles bêtises on a pu commettre ou bien être parfois sur le point de commettre. Si on avait 20 ans à notre époque, pour ceux qui ne les ont plus depuis longtemps, à quelles pressions sociales serions-nous soumis par nos amis, notre entourage scolaire, par les réseaux sociaux, les médias, et comment y répondrions-nous? C'est là une question qui me taraude l'esprit et à laquelle je me garde de jurer en réponse que je serais de toute façon exemplaire. Ce serait à la fois très prétentieux et sûrement très faux aussi.
Donc je préfère m'abstenir de me poser en justicier aveugle.
Comme je me garde de penser que nous devrions laisser aux chiens tous nos enfants perdus sur ces chemins de violence, dans un monde qui est finalement celui que nous leur avons légué, même si ce n'était pas du tout notre intention.
Avant de crier à la vengeance, se souvenir que la haine appelle la haine, et qu'en ce moment l'esprit du ramadan est baigné du sang des innocents, versé par des gens qui croient justement que la vengeance et la haine honore leur religion de leurs pères.

CONQUERANT
| 04-07-2016 16:56
Je constate avec effarement que la daéchisation des esprits est bien en route en Tunisie.
Ne tombez pas dans le piège des islamiteux qui invoquent la présomption d'innocence à chaque fois qu'ils sont coincés.

Salahtataouine A RAISON.....

les prescriptions légales ou déontologiques consistant à respecter la présomption d'innocence ne peuvent pas être UTILEMENT invoquées dans le cas de l'espèce. Nous sommes devant une juridiction d'exception et non une juridiction de droit commun.
Un terroriste qui viole, tue, assassine, décapite, égorge n'est pas un délinquant ordinaire. C'est pour cette raison qu'il est justiciable d'un régime juridique différent.
Rien n'interdit donc au juge d'instruction dans la mise en examen d'indiquer la qualification qui sied à l'individu au moment où il est l'objet précisément de cette mise en examen.
Dans ce cas, c'est cette qualification qui est retenue: "APPARTENANCE A UNE ORGANISATION TERRORISTE". Je sais que c'est une fiction juridique utilisée par pur formalisme. Mais, lorsqu'on dit qu'un tel appartient à une organisation terroriste, c'est qu'il est bien terroriste.
Appartenir à un groupe c'est, qu'on le veuille ou pas, en faire partie, en revendiquer les attributs.
Pourquoi cette évolution jurisprudentielle?
Devant la prolifération des actes terroristes et barbares, personne ne prête plus attention à la sémantique. Personne n'hésite à dire : "Terroriste" (IRHABI)
Vous croyez qu'un terroriste avant d'exécuter sa victime va lui dire: "Attendez, je vais vous lire vos droits avant de vous assassiner"? Non! Donc, il n'y a aucune raison de les ménager.

L'année dernière après les lâches attentats de SOUSSE, David CAMERON, premier ministre Britannique a dit: "Que l'on ne vienne pas me dire ou me parler des droits humains concernant ces terroristes". Et, il avait raison. L'Angleterre est quand même le pays de l'Habeas Corpus, ce n'est pas une dictature.
Même les journaux paraissant en France n'hésitent plus à appeler un chat un chat.
Les juges d'instruction antiterroristes statuant en matière de terrorisme prennent soin d'indiquer dans leur ordonnance de renvoi ceci:
Monsieur X a été mis en examen pour.....relation des chefs d'accusation.... ET appartenance à une organisation terroriste. Vous voyez une différence entre :"Appartenance à une organisation terroriste" et le vocable ou substantif appliqué "Terroriste"? Moi, pas !

Par ailleurs, je viens de lire nombre de journaux Tunisiens en ligne lesquels emploient INVARIABLEMENT cette terminologie : BITAKAT IDA3 BISSIJN FI HAK "AL IRHABI" BAYOUDH WA SADIKATIHI; Mandat de dépôt délivré à l'endroit du TERRORISTE BAYOUDH et son AMIE...
Ces journaux n'encourent-ils pas les mêmes risques que vous en cas de procès pour calomnie et diffamation publiques ?
Au plan procédural, et s'agissant de ce criminel de Bayoudh, je vous indique qu'il a été extradé de Turquie vers la Tunisie pour cause d'appartenance à une filière terroriste ayant commis des meurtres à l'étranger. En Turquie il ne séjournait pas dans un hôtel CINQ ÉTOILES. Il était en détention en attendant d'être extradé. Cela veut dire que les charges qui pèsent sur lui relèvent du terrorisme. Que notre homme est un terroriste. Sans quoi, il aurait comparu libre.
Pour vaincre l'ennemi encore faut-il le nommer.
Je vous rappelle que la Tunisie est en guerre contre le terrorisme et pour gagner cette guerre -qui lui est imposée- elle doit pouvoir compter sur tous ses enfants y compris les journalistes.

TunObserver
| 04-07-2016 16:26
Une des questions à poser et à creuser , dans quel climat familial baignait cet individu ? la famille n'a t'elle pas eu une implication dans l'orientation de cet individu ? l'enquête éclaircira certainement cet aspect .

salahtataouine
| 04-07-2016 15:57
Chaque individu est innocent ....jusqu au jugement !
En matiere de terrorisme , à mes yeux c est la loi de 2003 qui s applique (sauf si elle a eté abrogé)
Dans un second lieu l a resolution 2249 de conseil de securité parle dans le point 6 de"""""" Engage les États Membres à intensifier leurs efforts pour endiguer le flux de combattants terroristes étrangers qui se rendent en Iraq et en Syrie et empêcher et éliminer le financement du terrorisme, et prie instamment tous les États Membres de continuer d'appliquer intégralement les résolutions susmentionnées;
"""
Ce "prevenu innocent" a bien reconnu avoir appartenu à daesch...et la resolution parle "de combattants terroristes" , le qualificatif est annoncé
Il n a pas eté en irak pour saluer "abounawass" , moi si j ai eté et il n etait pas né lui et je me suis saoulé la guele jusqu au petit matin tout en recitant abou nawass et "en cachette" modaffar annawab
Un pays qui est incapable de nourrir sa population et on vient de me parler des droits de l homme et le presumé innocent
Le jour ou il y aura le feu à la maison (que dieu protege la tunisie) ni presumé ni droits machin ne vont nous sauver !!

Que dit @DJEH ???