Faut croire qu'il y-à une justice divine !!!
Celle là même, que vous avez trahi !!!
Cinq jours après la mort du colonel-major, Dr Fathi Bayoudh à l’aéroport d’Istanbul, mardi soir du 28 juin 2016, on en parle encore. Les raisons de cet intérêt majeur accordé à cette tragédie sont doubles voire multiples.
Au delà de son caractère tragique, ce drame a fait beaucoup parler de lui. D'abord, au vu de la personnalité et du statut de la victime, qui n’est autre que le médecin chef de service de pédiatrie à l’hôpital militaire de Tunis où il a le grade de colonel-major. Ensuite, la mort a été brutale puisqu’il a été tué dans le triple attentat ayant ébranlé l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui avait fait plus de quarante tués et près de 240 autres blessés. Un seul Tunisien est mort sur les lieux.
L’autre élément ayant soulevé une grande polémique a consisté dans le fait que le colonel-major s’était rendu en Turquie afin de rencontrer son fils qui a rejoint le camp de l’organisation terroriste Daech en Syrie en vue de le ramener en Tunisie. En effet, âgé de près de 26 ans, le fils en question a été repéré dans ces zones de conflit. Sa famille, avec l’appui des services tunisiens, a réussi à le convaincre de quitter la mouvance terroriste pour rentrer à Tunis, via Istanbul.
Et c’est à l’issue de ces efforts, que le jeune Anouar Bayoudh a fini par accepter de coopérer avec les services sécuritaires tunisiens pour lesquels il constituerait une excellente source d’information. Après avoir quitté la Syrie, le fils a été arrêté par les autorités turques pour être extradé vers Tunis, comme l’exige la loi.
C’est donc, en attendant cette extradition, que Feu Dr Bayoudh était parti, quelques jours auparavant à Istanbul pour le rencontrer en prison. Il devait être rejoint par son épouse, le jour de l’attentat, qui tenait à rencontrer son fils également. Et c’est en attendant son épouse au hall d’arrivée de l’aéroport que le professeur-militaire est décédé, atteint par l’explosion du kamikaze.
La procédure du rapatriement ayant été poursuivie, et le jour même de l’enterrement du médecin colonel-major, vendredi 1er juillet 2016 à Ksour Essaf, son fils Anouar est rentré à l’aéroport international Tunis-Carthage où il a été arrêté avec son amie, une jeune Tunisienne qui l’avait accompagné en Irak puis en Syrie.
En effet, les deux jeunes gens, partis combattre avec l’organisation terroriste Daech en Irak avant de se rendre en Syrie, ont été livrés par la police turque aux autorités tunisiennes. Le ministère public a décidé leur arrestation et leur traduction devant le juge d'instruction du Bureau 13 au Tribunal de première instance de Tunis qui a décidé d’émettre un mandat de dépôt à son encontre, samedi 2 juillet 2016 vers 12 heures, après avoir lu le rapport de l’unité antiterroriste d’El Aouina.
Toutefois, Anouar Bayoudh, a été transféré à l’hôpital militaire tard dans la soirée du samedi 2 au dimanche 3 juillet 2016, en état de choc. En effet, ce n'était que la veille qu'il a appris le décès de son père et il est entré dans un état hystérique. L’état du fils Bayoudh serait préoccupant à l'heure actuelle.
Dans un post publié le 29 juin 2016, sur les réseaux sociaux, le journaliste Borhen Bsaïes a livré un témoignage très important sur les circonstances qui ont amené le colonel-major et chef du service de pédiatrie à l'hôpital militaire de Tunis, Fathi Bayoudh en Turquie
Borhen Bsaïes affirme qu’il y a de cela trois mois, une femme médecin avait pris contact avec lui pour lui raconter l’histoire de sa fille de 18 ans, qui s’est enfuie avec son petit ami pour faire le Djihad à Mossoul en Irak avant d’aller en Syrie.
Cet ami ne serait autre que le fils de Fathi Bayoudh, inscrit lui aussi au lycée d’Ennasr. La maman, explique encore Borhen Bsaïes, a commencé à noter des changements dans le comportement de sa fille au moment où elle a commencé à fréquenter le garçon avant qu’ils ne se servent d’une inscription dans une faculté en Suisse pour obtenir un visa et s’enfuir vers l’Irak.
A noter que, juste après l’annonce de la mort du médecin colonel-major, les hommages rendus à ce père « courageux et pédiatre de renom » se sont multiples sur les réseaux sociaux. L’un de ses collègues à l’institution militaire a notamment écrit sur Facebook, que le docteur était «l’homme le plus noble et le plus doux qu’il n’a jamais connu».
Des témoignages de ce genre et plus encore, déferlaient sur la toile. Mais la tendance a été atténuée au fil du temps et des heures après que les premiers effets de l’émotion se soient estompés.
Tout d’abord, le fils Anouar y est pour beaucoup. En effet, les Tunisiens estiment qu’il doit être considéré et jugé comme tous les autres jeunes qui sont partis combattre en Irak ou en Syrie.
D’ailleurs, même les observateurs s’interrogent sur le pourquoi des efforts spéciaux déployés par les autorités consulaires tunisiennes –donc le ministère des Affaires étrangères- pour localiser le fils du défunt colonel-major avant d’intervenir pour le faire rapatrier ?
Doit-on, alors, en faire de même avec tous les milliers d’autres se trouvant sur les champs de bataille avec les rebelles syriens, notamment avec Daech ? Ou bien se contenter juste de ce cas, qui a bénéificié du "statut" de son père? Car il faut souligner que toutes les formalités étaient effectuées pour ramener le jeune Anouar à la patrie avant la mort horrible du père qui se trouvait, d’ailleurs, à l’aéroport d’Istanbul pour finaliser la remise de son fils.
C’est dans ce cadre, que les commentaires et les réactions sur les réseaux sociaux ont changé de ton et d’orientation. Même si, en général, les internautes ont su raison garder en publiant des posts à deux couleurs. L’une louant les qualités du Dr colonel major Fathi Bayoudh, et l’autre réclamant à ce que le jeune réponde de ses actes devant les tribunaux. Tout en exigeant une enquête sérieuse et objective afin de délimiter le degré d’implication du jeune fils dans les combats en Irak et en Syrie et déterminer qu’il a du sang sur les mains.
On rappellera que la question d’un éventuel retour des combattants dans les rangs des groupes terroristes faisait l’objet d’un large débat, sachant qu’une majorité s’était dégagée pour se prononcer contre ce rapatriement. Alors, qu’en sera-t-il maintenant après ce cas du fils de Feu Dr Bayoudh qui va constituer un précédent ?
Des voix commencent déjà à s’élever pour s’interroger sur le nombre de parents tunisiens qui n’ont pas bénéficié des mêmes possibilités pour tenter de sauver leurs enfants et les rapatrier au pays alors qu’iles en exprimer le vœu ?
Faudra t-il croire au vrai repentir de certains jeunes, même s’ils sont devenus des « tueurs », et accepter de les faire retourner en Tunisie ? Entre la raison et la passion, entre l’émoi et la loi, un vrai dilemme.
Sarra HLAOUI
Cinq jours après la mort du colonel-major, Dr Fathi Bayoudh à l’aéroport d’Istanbul, mardi soir du 28 juin 2016, on en parle encore. Les raisons de cet intérêt majeur accordé à cette tragédie sont doubles voire multiples.
Au delà de son caractère tragique, ce drame a fait beaucoup parler de lui. D'abord, au vu de la personnalité et du statut de la victime, qui n’est autre que le médecin chef de service de pédiatrie à l’hôpital militaire de Tunis où il a le grade de colonel-major. Ensuite, la mort a été brutale puisqu’il a été tué dans le triple attentat ayant ébranlé l’aéroport Atatürk d’Istanbul qui avait fait plus de quarante tués et près de 240 autres blessés. Un seul Tunisien est mort sur les lieux.
L’autre élément ayant soulevé une grande polémique a consisté dans le fait que le colonel-major s’était rendu en Turquie afin de rencontrer son fils qui a rejoint le camp de l’organisation terroriste Daech en Syrie en vue de le ramener en Tunisie. En effet, âgé de près de 26 ans, le fils en question a été repéré dans ces zones de conflit. Sa famille, avec l’appui des services tunisiens, a réussi à le convaincre de quitter la mouvance terroriste pour rentrer à Tunis, via Istanbul.
Et c’est à l’issue de ces efforts, que le jeune Anouar Bayoudh a fini par accepter de coopérer avec les services sécuritaires tunisiens pour lesquels il constituerait une excellente source d’information. Après avoir quitté la Syrie, le fils a été arrêté par les autorités turques pour être extradé vers Tunis, comme l’exige la loi.
C’est donc, en attendant cette extradition, que Feu Dr Bayoudh était parti, quelques jours auparavant à Istanbul pour le rencontrer en prison. Il devait être rejoint par son épouse, le jour de l’attentat, qui tenait à rencontrer son fils également. Et c’est en attendant son épouse au hall d’arrivée de l’aéroport que le professeur-militaire est décédé, atteint par l’explosion du kamikaze.
La procédure du rapatriement ayant été poursuivie, et le jour même de l’enterrement du médecin colonel-major, vendredi 1er juillet 2016 à Ksour Essaf, son fils Anouar est rentré à l’aéroport international Tunis-Carthage où il a été arrêté avec son amie, une jeune Tunisienne qui l’avait accompagné en Irak puis en Syrie.
En effet, les deux jeunes gens, partis combattre avec l’organisation terroriste Daech en Irak avant de se rendre en Syrie, ont été livrés par la police turque aux autorités tunisiennes. Le ministère public a décidé leur arrestation et leur traduction devant le juge d'instruction du Bureau 13 au Tribunal de première instance de Tunis qui a décidé d’émettre un mandat de dépôt à son encontre, samedi 2 juillet 2016 vers 12 heures, après avoir lu le rapport de l’unité antiterroriste d’El Aouina.
Toutefois, Anouar Bayoudh, a été transféré à l’hôpital militaire tard dans la soirée du samedi 2 au dimanche 3 juillet 2016, en état de choc. En effet, ce n'était que la veille qu'il a appris le décès de son père et il est entré dans un état hystérique. L’état du fils Bayoudh serait préoccupant à l'heure actuelle.
Dans un post publié le 29 juin 2016, sur les réseaux sociaux, le journaliste Borhen Bsaïes a livré un témoignage très important sur les circonstances qui ont amené le colonel-major et chef du service de pédiatrie à l'hôpital militaire de Tunis, Fathi Bayoudh en Turquie
Borhen Bsaïes affirme qu’il y a de cela trois mois, une femme médecin avait pris contact avec lui pour lui raconter l’histoire de sa fille de 18 ans, qui s’est enfuie avec son petit ami pour faire le Djihad à Mossoul en Irak avant d’aller en Syrie.
Cet ami ne serait autre que le fils de Fathi Bayoudh, inscrit lui aussi au lycée d’Ennasr. La maman, explique encore Borhen Bsaïes, a commencé à noter des changements dans le comportement de sa fille au moment où elle a commencé à fréquenter le garçon avant qu’ils ne se servent d’une inscription dans une faculté en Suisse pour obtenir un visa et s’enfuir vers l’Irak.
A noter que, juste après l’annonce de la mort du médecin colonel-major, les hommages rendus à ce père « courageux et pédiatre de renom » se sont multiples sur les réseaux sociaux. L’un de ses collègues à l’institution militaire a notamment écrit sur Facebook, que le docteur était «l’homme le plus noble et le plus doux qu’il n’a jamais connu».
Des témoignages de ce genre et plus encore, déferlaient sur la toile. Mais la tendance a été atténuée au fil du temps et des heures après que les premiers effets de l’émotion se soient estompés.
Tout d’abord, le fils Anouar y est pour beaucoup. En effet, les Tunisiens estiment qu’il doit être considéré et jugé comme tous les autres jeunes qui sont partis combattre en Irak ou en Syrie.
D’ailleurs, même les observateurs s’interrogent sur le pourquoi des efforts spéciaux déployés par les autorités consulaires tunisiennes –donc le ministère des Affaires étrangères- pour localiser le fils du défunt colonel-major avant d’intervenir pour le faire rapatrier ?
Doit-on, alors, en faire de même avec tous les milliers d’autres se trouvant sur les champs de bataille avec les rebelles syriens, notamment avec Daech ? Ou bien se contenter juste de ce cas, qui a bénéificié du "statut" de son père? Car il faut souligner que toutes les formalités étaient effectuées pour ramener le jeune Anouar à la patrie avant la mort horrible du père qui se trouvait, d’ailleurs, à l’aéroport d’Istanbul pour finaliser la remise de son fils.
C’est dans ce cadre, que les commentaires et les réactions sur les réseaux sociaux ont changé de ton et d’orientation. Même si, en général, les internautes ont su raison garder en publiant des posts à deux couleurs. L’une louant les qualités du Dr colonel major Fathi Bayoudh, et l’autre réclamant à ce que le jeune réponde de ses actes devant les tribunaux. Tout en exigeant une enquête sérieuse et objective afin de délimiter le degré d’implication du jeune fils dans les combats en Irak et en Syrie et déterminer qu’il a du sang sur les mains.
On rappellera que la question d’un éventuel retour des combattants dans les rangs des groupes terroristes faisait l’objet d’un large débat, sachant qu’une majorité s’était dégagée pour se prononcer contre ce rapatriement. Alors, qu’en sera-t-il maintenant après ce cas du fils de Feu Dr Bayoudh qui va constituer un précédent ?
Des voix commencent déjà à s’élever pour s’interroger sur le nombre de parents tunisiens qui n’ont pas bénéficié des mêmes possibilités pour tenter de sauver leurs enfants et les rapatrier au pays alors qu’iles en exprimer le vœu ?
Faudra t-il croire au vrai repentir de certains jeunes, même s’ils sont devenus des « tueurs », et accepter de les faire retourner en Tunisie ? Entre la raison et la passion, entre l’émoi et la loi, un vrai dilemme.
Sarra HLAOUI