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Chroniques
Amélioration du climat d’affaires, dit-on
Par Houcine Ben Achour
02/11/2018 | 08:00
3 min
Amélioration du climat d’affaires, dit-on

Par Houcine Ben Achour

 

Et voila qu’on claironne sur les 8 places gagnées par la Tunisie dans le classement Doing Business de la Banque mondiale concernant le climat d’affaires. Un simple rappel amènerait peut être les optimistes béats à plus de raison. En 2010, la Tunisie détenait le 69e rang dans ce classement et le Maroc le128e rang. Aujourd’hui, le pays est classé 80e et le Maroc au 60e rang. N’aurait-on pas mieux valu chercher à savoir pourquoi on n’a pas réussi à faire mieux que le 80e rang ? Sur la dizaine de piliers sur lesquels repose l’indice du climat d’affaires, le mieux que l’on puisse fournir aux investisseurs est un 51e rang d’un classement de 190 pays en matière de raccordement au réseau électrique. Nous leur offrons la 133e place pour ce qui concerne la pression fiscale, la 101e place en termes de commerce transfrontalier, le 99e rang s’il s’agit de l’obtention d’un crédit et la 83e place l’échelle de protection des actionnaires minoritaires.

 

On a gagné 8 places. Faut-il se satisfaire de cette progression lorsqu’on constate que l’Azerbaïdjan et la Chine ont gagné 32 places, l’Inde 23 places ? « Les dix économies où les améliorations sont les plus sensibles sont l'Afghanistan, Djibouti, la Chine, l'Azerbaïdjan, l'Inde, le Togo, le Kenya, la Côte d'Ivoire, la Turquie et le Rwanda », souligne la Banque mondiale.

 

Si le climat des affaires ne s’améliore pas sensiblement, c’est en raison de la lenteur à mettre en œuvre les réformes économiques idoines pour rénover le climat de l’investissement dans le pays. Le nouveau code d’investissement a été publié au Journal officiel en septembre 2016. Cependant, les décrets d’application n’ont pas encore force exécutoire dès lors que l’Instance tunisienne de l’investissement (TIA, Tunisian investment authority) n’a pas été totalement mise en place. L’Instance vient juste de lancer un appel d’offres pour le recrutement de son Directeur général. Compte tenu des missions qui lui sont dévolues, étant l’animateur d’une structure-clef du dispositif de développement de l’investissement dans le pays, l’amélioration du climat d’affaires n’est pas pour demain.

 

Dans une note de proposition concernant la loi sur l’investissement, le Conseil d’analyse économique (CAE) de la présidence du gouvernement n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer une mise en œuvre qui marque le pas. « Plus d’une année après son entrée en vigueur, il s’avère que cette loi n’est, ni plus simple, ni plus rapide, ni plus encourageante », remarquent ses auteurs, ajoutant y avoir constaté « des dysfonctionnements importants tant au niveau de la gouvernance qu’au niveau des incitations ». Les recommandations que formule le CAE sont d’une ampleur inédite, à la mesure du diagnostic établit. « Il nous paraît urgent d’introduire des modifications touchant quelques dispositions de la loi d’investissement et des décrets d’application et de réorienter les missions de l’Instance vers des missions plus stratégiques et moins opérationnelles », indique le Conseil d’analyse économique.

 

Cette note du CAE fait d’ailleurs partie d’une dizaine de « notes de propositions pour une relance à 2 dimensions : croissance et emploi/inclusion sociale et régionale » qui dégagent de meilleures perspectives tant au niveau du climat des affaires, que de l’investissement proprement dit ou de la fiscalité pour laquelle le Conseil prône une démarche prédictible ou bien du financement des PME sujet sur lequel le CAE préconise une bonification d’intérêt afin de contrebalancer l’impact de l’augmentation du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie sur les crédits ou encore de la politique monétaire et de change afin de contenir la dépréciation inexorable du dinar face à l’inélasticité des prix des importations.

 

Il est vrai que des propositions du CAE font d’ores et déjà quelques pas. Certaines d’entre elles sont prévues dans le projet de Loi de finances 2019. Cependant, le plus grand demeure encore en instance. Pourquoi ?


Par Houcine Ben Achour
02/11/2018 | 08:00
3 min
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Commentaires (2)

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DHEJ
| 02-11-2018 17:21
'?a dépend pour la B.M!

jilani
| 02-11-2018 13:15
Un climat politique géré par les *** au palais de Carthage qui ne voient que leurs intérêts et des islamistes toujours entrain de nous menacer de guerre de sang si on ne suit pas leur agenda qatari et turc et les syndicalistes qui freinent tout développement.