Tunisie - Mort d’un deuxième détenu en prison
Mohamed Ali Souissi, détenu à la prison de Mornaguia est mort hier soir, jeudi 2 octobre. Il y séjourne après avoir été condamné dans des affaires criminelles en plus de mandats de dépôt dans d’autres affaires encore en cours.
D’après sa famille, et les déclarations préliminaires de l’Organisation contre la torture en Tunisie que préside Radhia Nasraoui, Mohamed Ali Souissi a été arrêté d’une manière sauvage le 24 septembre dernier à 11 heures par un grand nombre d’agents des forces de l’ordre. Il a été agressé et violenté physiquement devant le voisinage, alors qu’il était quasi nu et menotté.
Trois jours plus tard, sa mère est appelée à une confrontation avec son fils au district de Sijoumi et elle a témoigné ce jour-là que son fils était dans l’incapacité de prononcer un mot et ne pouvait que mimer.
Le 29 septembre, il a comparu devant le juge d’instruction près du tribunal de première instance de Tunis et, d’après sa mère, il était dans l’incapacité de marcher. Le lendemain, elle apprend que la direction de la prison de Mornaguia a refusé son acceptation et l’application du mandat de dépôt au vu de son état de santé. Il a été transféré à l’hôpital Charles Nicole à Tunis où sa mère l’a vu la dernière fois le 30 septembre branché à des équipements médicaux. Il est décédé hier soir.
D’après les sources officielles, le décès aurait eu lieu à la prison de la Mornaguia et la direction se défend de tout acte de torture à l’encontre de ce prisonnier.
L’organisation contre la torture a appelé à l’ouverture immédiate d’une enquête pour savoir ce qui s’est réellement passé.
C’est le deuxième décès d’un détenu en moins de dix jours enregistré par cette organisation. Le 23 septembre, Ali Ben Khemis Louati est mort à la prison de Borj El Amri suite à des actes de torture et de violences physiques, d’après elle. L’organisation a bien envoyé une correspondance à la direction générale des prisons pour l’alerter sur ce cas et lui demander de transférer le détenu à une autre prison pour y purger le reste de sa peine, mais elle n’a reçu aucune réponse à son sujet.
R.B.H.