En ce premier jour du mois de Ramadan, la police a fait une descente dans le quartier d’Ennasr (Gouvernorat de l’Ariana), afin d’ordonner la fermeture d’une grande partie des lieux de restauration ouverts. Pour ceux, considérés comme « touristiques », seule la vente à emporter a été autorisée.

Sur l’avenue Hédi Nouira, l’artère principale du quartier, la plupart des restaurants ont, en effet, été contraints de fermer suite à l’arrivée des policiers, en début d’après-midi. L’un des « Fast-food » de l’avenue, considéré comme « touristique », selon son propriétaire, est parvenu à avoir l’accord des autorités pour rester ouvert, mais sans possibilité, pour ses clients, de se restaurer sur place. « Lorsque j’ai demandé aux policiers comment je vais expliquer ces contraintes à mes clients, particulièrement ceux étrangers, ils m’ont répondu : "Vous leur direz que c’est un Etat islamique" ! », témoigne le restaurateur. « Ils m’ont également dit qu’ils avaient reçu cet ordre du gouverneur », a-t-il précisé.
Les clients et passants autour font part de leur étonnement : « Les policiers ont également mis en garde contre le fait de servir à manger aux Tunisiens », affirme l’un d’entre eux. Tous faisant part de leur indignation quant à ce type de restriction qu’ils jugent injustifiée.

Pour le propriétaire des lieux, si l’ordre émane du gouverneur, cela voudrait dire qu’une circulaire émanant du ministère de l’Intérieur leur a été communiquée, car la loi ne prévoit rien en ce sens. « C’est comme ça qu’ils ont commencé en Iran, et tout porte à croire que nous allons suivre le même chemin », déplore-t-il.

A noter que les mêmes scènes ont été constatées à Monastir où des policiers ont débarqué à l'intérieur des cafés et lieux de restauration pour ordonner aux clients d'en sortir.