Tunisair vient de publier un communiqué donnant sa version des faits dans l’affaire Syphax Airlines et les incidents survenus le week-end dernier.
La compagnie aérienne nationale dénonce ce qu’elle appelle une campagne calomnieuse de la part des responsables de Syphax dans la presse et les réseaux sociaux et souligne qu’elle refuse d’être partie prenante dans un conflit avec cette compagnie privée à qui Tunisair a donné toute l’assistance nécessaire.
La compagnie rappelle qu’elle a donné son aval, sans réserve, à la naissance de Syphax en sa qualité de membre de l’Instance nationale de l’Aviation civile. Cet aval a été donné sur la base d’un business plan où Syphax exploite sa flotte depuis l’aéroport de Sfax Thyna.
Une convention a par ailleurs été signée pour que Tunisair Handling offre ses services à Syphax dans tous les aéroports où elle évolue.

Selon Tunisair, le plan de travail de Syphax pour le mois de mars 2012 énonce que toute l’activité s’effectue à partir de l’aéroport de Sfax, à l’exception de deux vols à partir de Djerba.
Il s’est avéré ensuite, selon Tunisair, que Syphax aurait connu des difficultés, liées à la conjoncture du transport aérien, et que son business plan s’est avéré infructueux, la poussant ainsi à modifier son plan pour que les vols vers Paris s’effectuent depuis Tunis-Carthage. Cette modification s’est faite sans aucune concertation avec Tunisair et sans aucune autorisation de la Direction générale de l’aviation civile, accuse la compagnie aérienne nationale.
Suite à la protestation de Tunisair, une réunion a eu lieu le 21 avril, sous la présidence du ministre du Transport et il a été convenu d’autoriser Syphax à exploiter tous les aéroports en complémentarité avec Tunisair avec l’engagement ferme de ne pas pratiquer de concurrence déloyale à l’encontre de la compagnie nationale.

Le 25 avril, Tunisair a présenté une proposition écrite au ministre où elle autorise Syphax à organiser trois vols hebdomadaires vers Paris CDG depuis l’aéroport Tunis-Carthage.
Tunisair conditionne son autorisation par le fait que Syphax ne pratique pas une politique tarifaire concurrentielle et établit ses horaires en prenant en considération les horaires de la compagnie aérienne nationale et s’interdit de recruter ses agents.
On signalera, de notre côté, que cette condition est totalement illégale et contraire au Code du commerce et aux lois anti-concurrence puisqu’il s’agit d’une entente entre concurrents qui se fait au détriment du consommateur.
Tunisair, par cette proposition, et le ministre par son aval, interdisent donc à une compagnie privée, de pratiquer de bas prix qui profitent aux passagers.

Le 28 avril, le PDG de Syphax a été reçu par le ministre du Transport et son chef du cabinet qui lui ont demandé de présenter son nouveau planning, conforme à la demande de Tunisair, tout en lui promettant de réajuster à la hausse ses vols, ultérieurement.
« Le 29 avril, nous avons été surpris de voir Syphax organiser un vol vers Paris sans avoir présenté son planning », indique Tunisair qui rappelle que le secteur est organisé et a ses règles. Parmi ses règles, les services au sol ou la bagagerie qui exigent une préparation préalable et non instantanée, souligne la compagnie.

Malgré cela, et bien qu’elle n’ait pas été prévenue à l’avance, Tunisair a présenté les services demandés pour l’axe Tunis-Paris en attendant deux réunions, l’une prévue hier dimanche et la seconde aujourd’hui lundi 30 avril 2012.
La compagnie aérienne conclut son communiqué par rappeler qu’elle est une entreprise responsable et soucieuse de l’avenir du transport aérien en collaboration avec l’ensemble des intervenants, tout en veillant à l’avenir de ses agents et la préservation de ses intérêts de toute concurrence déloyale.