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Tribunes
Tahar Belhassine s'est fracassé comme une mouche sur la vitrine d'Essaraha Raha d'Hannibal TV
08/05/2013 | 1
min
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Par Taoufik Ben Brik


« Am Tahar nous a déçu », « Bay Tahar nous a trahi », « Comment a-t-il accepté d’y aller ? », « Il n’aurait jamais dû y aller », « Tahar Belhassine a perdu la tête ». Le passage de Tahar Belhassine dans l’émission Essaraha Raha d’Hannibal Tv, samedi dernier, a provoqué un tollé général du côté du fan club de Si Tahar. Gros chagrin et immense déception. Les gens se sentent impliqués, parents. Si Tahar devrait mieux gérer son capital sympathie. Mieux choisir ses intrusions médiatiques. Plus de tri, plus de bon sens. Plus de retenue. Si Tahar serait-il un accro des médias, ces malades des micros et des caméras qui dansent la danse du ventre dès qu’il y a crépitement et zoom ?  Serait-il un de ces zigotos qui cherchent, coûte que coûte, désespérément, un zest de popularité ? A n’importe quel prix ? « Se voir à la télé et mourir ». Passer dans l’émission Essaraha Raha, c’est accepter d’être jugé, mis en examen, accusé, ridiculisé. Plaider coupable. C’est accepter aussi des coups, d’être reclus dans les cordes, un perdant, vaincu avant le gong. Jeter l’éponge. Jeu malsain, de médisance, de délation, étalage de brocante, critique de Quat’sous, sans élégance ni  brio.


L’animateur s’attaque à la supposée « grossiéreté » de Ben Brik. L’ignare ignore que la grossièreté est révolutionnaire, la vulgarité involutionnaire. Roland Barthes, édifiant, attaque son « degré zéro de l’écriture » avec ces propos : « Hébert ne commençait jamais un numéro du Père Duchêne sans y mettre quelques « foutre » et quelques « bougre ». Ces grossièretés ne signifiaient rien, mais elles signalaient. Quoi ? Toute une situation révolutionnaire. Voilà donc l’exemple d’une écriture dont la fonction n’est plus seulement de communiquer ou de s’exprimer, mais d’imposer au-delà du langage qui est à la fois l’Histoire et le parti qu’on y prend. »


A l’Extrême de Tahar Belhassine, on croise un Graydon Carter, le terrible redac’en chef de Vanity Fair, fleuron de la presse américaine. Graydon Carter n’a jamais donné d’interview. Il se dit précieux et rare. Il se complait dans la position du chasseur de tête, de l’attrape-nigaud : « J’ai une vitrine [Vanity Fair] sur laquelle viennent les mouches se fracasser la gueule. » Il n’est pas disposé à jouer la mouche, l’interviewé. Puisqu’il est l’intervieweur, la vitrine.


Tahar Belhassine a une vitrine (El Hiwar Ettounsi). Pourquoi, dès lors, il est attiré, comme une mouche,  par les autres vitrines ? Hélas…
08/05/2013 | 1
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