Mustapha Khedher achèvera-t-il Ennahdha?
Par Karim Baklouti Barketallah
Le 14 janvier on aura fêté 8 ans de départ de Ben Ali. Une chute provoquée par une classe moyenne qui en avait marre et une partie de la bourgeoisie qui n’en pouvait plus de voir ses privilèges partir au profit d’une famille.
8 ans après, on n’a cessé de compter le nombre de nos soldats et de nos forces de l’ordre tués par un terrorisme qui a trouvé refuge dans notre pays grâce au soutien d’une organisation islamiste qui est aujourd’hui pointée du doigt dans l’affaire Mustafa Khedher
Une organisation islamiste qui n’est pas totalement innocente des assassinats de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi.
Le pays vit aujourd’hui la pire de ses crises économiques et son système politique est totalement bloqué.
Depuis la chute de Ben Ali, cette mouvance islamiste a donné le tempo politique et toutes les forces qui se disent progressistes ont composé avec les islamistes pour se rapprocher du pouvoir ou le garder.
Toutes se sont brûlées les ailes et toutes ont été affaiblies voir n’existent quasiment plus à l’image de Ettakatol.
En 2018, les élections municipales ont donné le pouvoir de proximité aux islamistes dans les villes les plus peuplées du pays.
A quelques encablures des prochaines échéances, le Tunisien est inquiet tellement l’offre politique qui lui est proposée ne lui donne pas de perspectives pour une Tunisie dont il a rêvé au lendemain du départ de Ben Ali.
Cette majorité qui a voté pour Nidaa et pour Béji Caîd Essebsi a besoin d’une force politique qui se sépare totalement des islamistes et qui se projette dans un véritable projet pour la Tunisie.
Une force politique réformatrice et courageuse qui assume sa gouvernance et qui change véritablement les choses.
Ce Tunisien qui se préoccupe de plus en plus pour son pouvoir d’achat et pour l’avenir de ses enfants pris en otage par des gueguerres qui ne le concernent pas.
Ne pas être à l’écoute de ce Tunisien qui n’a plus confiance est un risque énorme car le taux d’abstention aux prochaines élections risque d’être très important et le parti islamiste s’installera alors confortablement pour plusieurs décades à la tête du pouvoir.
La Tunisie mérite bien mieux que ce qui lui arrive en ce moment.
Et pourtant elle peut facilement s’en sortir... si jamais on a le courage de nos ambitions.
Et cela n’est pas impossible