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La Tunisie est un pays qui vieillit… et qui vieillit mal
Par Sofiene Ben Hamida
18/05/2025 | 15:59
3 min
La Tunisie est un pays qui vieillit… et qui vieillit mal

Par Sofiene Ben Hamida


L’Institut national de la statistique (INS) a finalement publié les résultats du recensement général de la population 2024, après plusieurs semaines de retard. En réalité, il était prévu que ces résultats soient divulgués le 31 mars dernier. Aucune explication ni excuse n’a été présentée pour ce décalage.


Il en ressort que nous sommes un peuple qui vieillit, qui vieillit mal, dans un pays toujours couché sur son flanc oriental. En effet, sur les presque douze millions d’habitants, un tiers de la population se concentre dans la région du Grand Tunis (Tunis, La Manouba, Ariana, Ben Arous, Zaghouan et Nabeul), et les deux tiers dans les régions côtières de l’est du pays.

 

Une population vieillissante, un avenir incertain

Il s’avère aussi que nous sommes une population vieillissante. La moyenne d’âge nationale est de plus de 35 ans, ce qui fait de la population tunisienne la plus âgée, non seulement de la région maghrébine, mais aussi de tout le continent africain, où, dans certains pays, la moyenne d’âge ne dépasse pas 17 ans. Pour un pays qui a toujours clamé que sa principale richesse était le facteur humain, le risque d’ajouter à sa pauvreté économique la rareté de ses ressources humaines devient réel.

Ce constat est d’autant plus préoccupant que la fertilité en Tunisie ne cesse de baisser. Selon les données du recensement 2024, le taux de fertilité ne dépasse pas 1,7 enfant par femme, alors que le seuil de renouvellement de la population nécessite un taux de 2,1 enfants par femme.

Les politiques de planning familial, qui ont pleinement joué leur rôle dans les années 60 et 70 pour limiter les naissances et accompagner le développement économique et social, doivent aujourd’hui être repensées. Il s’agit désormais de mieux encadrer et accompagner les jeunes mères – surtout les travailleuses – et leurs enfants.

De nouvelles lois, de nouvelles structures, et de nouvelles indemnités familiales doivent être mises en place pour permettre une reprise rapide, utile et maîtrisée de la natalité. 

 

Une dépendance future à la main-d'œuvre étrangère ?

À défaut, le pays sera contraint de faire appel à des travailleurs étrangers dans tous les domaines et à tous les niveaux, pour pallier le manque de personnel, qualifié ou non, sur le marché intérieur.

Actuellement, le nombre total des ressortissants étrangers en Tunisie ne dépasse pas 66.000 personnes, soit à peine 0,55% de la population tunisienne. Nous sommes donc loin, très loin, du risque d’être « engloutis » par ces étrangers qui veulent changer la composition démographique du pays.

D’ailleurs, une grande partie des ressortissants étrangers résidant en Tunisie sont des Algériens et des Libyens – une réalité historique. Pourtant, pour des raisons politiques et d’accointance avec l’Union européenne, et surtout avec l’Italie de Meloni, les quelques milliers de réfugiés originaires des pays d’Afrique subsaharienne, qui ont fui la famine, la guerre – ou les deux à la fois –, ont été diabolisés.

 

Le piège du discours xénophobe

Ces migrants ne voulaient, au départ, que traverser le territoire. Mais, pour des raisons obscures liées aux engagements pris par les autorités tunisiennes avec les parties européennes, ils ont été refoulés en pleine mer, forcés de revenir sur le sol tunisien et regroupés dans des zones précises.

Cela a inévitablement généré un climat d’animosité entre ces migrants et les habitants des zones de rassemblement. Et ceux qui, aujourd’hui, font de la surenchère et crient à tue-tête pour leur rapatriement collectif seront, demain, les premiers à les accueillir… pour faire tourner les machines et ne pas mourir de faim.

 

Dernière information : notre taux d’analphabétisme est aujourd’hui de 17% de la population. Si l’on y ajoute l’illettrisme technologique et informatique, qui touche environ les deux tiers des Tunisiens, on peut sérieusement s’inquiéter pour notre avenir.

Par Sofiene Ben Hamida
18/05/2025 | 15:59
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Commentaires
EL OUAFFY Y
Oui L'émigrés présent un charge sur le budget de L'Etat .
a posté le 19-05-2025 à 12:50
Si en applique ce que L'Islam à nous ordonné la population ne dégrade pas en nombre pourquoi la polygamie ? '?tant donné la liberté de la femme existe en Tunisie elle a le choix de prendre la décision qu'elle le convient soit qu il en soit le résultat c'est elle la gagnante.Mais.le problème des émigrés qui pose un obstacle aucun avantage des êtres humains en nombre dans rendement et s'il y a c'est les autres qui profitent les Européens ils l'exploitent dans des secteurs avec un salaire très bas qu'un résidant Européens. Il est préférable de créer des lois concernant ces émigrés illégales dans les frontières humanitaires conjointement avec leurs dirigeants et surtout leurs frais de pris en charge après l'avoir l'identifier la Tunisie avait des hommes de savoir faire pour former ces émigrés sur leur propre sole et surtout dans le domaine d'agriculture.
Dr. Jamel Tazarki
@Monsieur Ben Hamida
a posté le 19-05-2025 à 12:26
vous écrivez: "De nouvelles lois, de nouvelles structures, et de nouvelles indemnités familiales doivent être mises en place pour permettre une reprise rapide, utile de la natalité." Fin de la citation.
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@Monsieur Ben Hamida, Il faut comprendre enfin que la Tunisie n'a pas les moyens/ressources afin de nourrir et de satisfaire les besoins de 12 ou 13 millions d'habitants. La croissance démographique excessive en Tunisie a causé beaucoup de problèmes dans les domaines de l'emploi, de l'éducation, des transports, du logement, des soins médicaux et de la protection l'environnementale. --> Bourguiba était un visionnaire et a encouragé le planning familial alors que la Tunisie ne comptait que 3,3 Millions d'habitants...
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M1eme avec un taux d'accroissement démographique annuel de 1.03, la Tunisie aurait 28 millions d'habitants en 2052 --> dans 28 ans qui ne sont absolument rien sur l'axe du temps...

- Ce qui aggrave encore la situation, ce sont les mariages à 16 ans ou même à 15 ans: dans ce cas particulier même une fécondité de 1,6 enfants par couple ne peut pas freiner la croissance explosive de la population tunisienne'

-Ignorer la poussée démographique en Tunisie c'est reporter les problèmes à plus tard, à la période où il faudra trouver les moyens à la fois d'arrêter cette croissance et de résoudre autrement cette difficulté restée un temps camouflée. Actuellement la Tunisie a même des problèmes afin de nourrir tous les Tunisiens sans importation abusive de l'étranger et sans endettement

- La récolte céréalière tunisienne n'a pas cessé d'augmenter, mais la quantité de grain par tunisien n'a pas cessé de se réduire à cause de la poussée démographique. Un grand pourcentage de l'accroissement annuel du revenu national est absorbé par l'accroissement de la population, ce qui absorbe une grande partie de nos fonds et freine le développement socio-économique.

-Important: l'équilibre à long terme entre croissance démographique et approvisionnement alimentaire est indispensable. Il faut s'attendre à ce que le taux annuel de croissance de la production alimentaire par habitant en Tunisie continue de baisser.

- La croissance démographique doit diminuer afin de stabiliser la population tunisienne autour de 10 Millions d'habitants. En effet, à un état stationnaire de la productivité il nous faut aussi un état stationnaire de la croissance démographique.


Nous avons le choix de laisser la nature ajuster la poussée démographique en Tunisie par les catastrophes et les épidémies ou de prendre notre destin en main pour ajuster le nombre des naissances afin de garantir un équilibre entre la poussée démographique et nos ressources naturelles limitées.

-->
L'aide inconditionnelle aux pauvres est absurde (j'insiste "inconditionnelle"). En effet, il y a 20 ans j'ai aidé un ami à se marier et à construire un petit appartement sur la maison de son père. Aujourd'hui, je regrette de l'avoir aidé. Pourquoi? Réponse: car il a entre-temps 5 enfants qu'il ne sait pas comment nourrir et habiller. --> il y a 20 ans, on avait un cas social de misère extrême, alors qu'aujourd'hui nous avons 7 cas sociaux de misère extrême par ma faute (le père, la mère et les 5 enfants).

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS: Je cite d'après Business News TN du 23/01/2025 Et Tunisie Numérique du 29.12.2024:
- La consommation nationale mensuelle moyenne de volaille en Tunisie est estimée à 13.500 tonnes --> ce qui fait, les Tunisiens consomment autour de 9 millions de poules par mois. Questions:
a) Si la Tunisie produit 9 millions de poules par mois, comment et avec quoi les nourrir?
b) Si la Tunisie importe 9 millions de poules par mois, avec quelle devise étrangère les payer?

- Environ 6000 tonnes de viande de dinde destinée à la consommation sont produites chaque mois . --> ce qui fait, les Tunisiens consomment autour de 1.5 millions de dindes par mois. Questions:
a) Si la Tunisie produit 1.5 millions de dindes par mois, comment et avec quoi les nourrir?
b) Si la Tunisie importe 1.5 millions de dindes par mois, avec quelle devise étrangère les payer?

- 162 millions d'oeufs sont consommés par mois (durant le mois de Ramadan autour de 190 millions d'oeufs) --> on ne peut pas manger nos poules pondeuses et se dire après qu'il y a une pénurie d'oeufs:))

- Les Tunisiens consomment 25.000 tonnes de sucre par mois qui devraient être en grande partie importés.

- Les Tunisiens consomment entre 2000 et 2200 tonnes de riz par mois, qui devraient être en grande partie importés. --> nous avons de la chance que le prix du riz est en baise de 3% sur le marché international.

- Les Tunisiens consomment 2000 tonnes de café par mois, qui devraient être en grande partie importé. Le prix du café est en hausse sur le marché international en raison du temps sec en 2024 (la récolte de café du Brésil est en forte baisse pour 2025/26).

- nous importons des céréales (blé), du gaz, du pétrole, des patates, des voitures, des médicaments,etc., etc., etc. --> sans ces importations l'inflation dépasserait les 13%.

etc., etc., etc.

--> à vous de tirer des conclusions intelligentes et utiles....
Dr. Jamel Tazarki
La Tunisie aurait probablement 28 Millions d'habitants en 2052! Certes la croissance démographique est moins forte ces dernières années, mais elle est encore assez forte afin d'asphyxier la Tunisie socio-économique!
a posté le à 14:30
Question pour nos écoliers: En quelle année la Tunisie aura 28 Millions d'habitants (il faut calculer "n" le nombre d'années). Je suppose que le taux moyen de croissance est q=1.03 et que le nombre d'habitants est de 12 millions en 2024.

28 = (1,03)^n * 12 --> (1,03)^n = 28/12 = 2,33 avec 28 Millions d'habitants dont on cherche la date, et 12 Millions d'habitants en 2024
-->
n*log(1,03) = log(2,33) -->
n= log(2,33)/Log(1,03) = 0,367/0,013 = 28 ans.

Ainsi la Tunisie aura 28 millions d'habitants en l'an 2024 + 28 = 2052 --> dans 28 ans qui ne sont absolument rien sur l'axe du temps....

Cette croissance de 1,03 qui nous paraît très lente, est en fait très explosive


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

PS: le grain de blé et l'échiquier ou la puissance des nombres, je cite:
-La légende raconte qu'un jour, un Roi découvrit un tout nouveau jeu : le jeu d'échec.

- Pour remercier le sage qui inventa le jeu, le Roi lui proposa la récompense suivante : on plaça sur la première case de l'échiquier une pièce d'or. Sur la deuxième, on en place deux. Sur la troisième on en place quatre. Puis huit, puis seize et ainsi de suite en doublant le nombre de pièces à chaque fois jusqu'à la soixante-quatrième case.

- Le sage refusa l'offre dans un premier temps. Il préféra plutôt qu'on remplace les pièces d'or par des grains de blés.

- Le Roi accepta, malgré ce qu'il pensait être comme une demande pleine d'humilité.

- Il se trouve qu'en réalité l'inventeur du jeu amassa au total 18446744073709551615 grains de blé, soit environ 370 milliard de tonnes de blé (à raison de 50 grains par gramme). Ceci représente environ 1600 fois la production annuelle actuelle et mondiale de blé'?' Qui donc parlait d'humilité?

- Si on arrive à un nombre tellement monstrueux, c'est que le fait de doubler chaque valeur de case en case suit une évolution exponentielle : ça augmente, et ça augmente de plus en plus vite. Ici, l'exponentielle se fait en base 2 : on double à chaque case.
Si bien qu'au bout de 64 cases, on a 20+21+22+23+'?'+2632^0+2^1+2^2+2^3+2^ 63 20+21+22+23+'?'+263 grains de blé, et ça fait en effet beaucoup.

- La leçon à retenir ici, c'est qu'il ne faut pas jouer avec les puissances et les exponentielles : vous perdrez toujours.

Fin de la citation, voir le lien web ***

"Pays qui vieillit...et qui vieillit mal ?"
Peut être bien en certains aspects...
a posté le 19-05-2025 à 11:45
En tout cas pas plus mal que le continent dévasté d'un certain "journalisme sous fiente" caKochyme indéboulonnable connu de tous, régime après régime...

Place à la jeunesse authentiquement au fait des tenants et aboutissants de l'actualité avec Esprit 2011 et Lettre 2014 commune chevillé déontologiquement façon "Ifriquiya" au corps
..et non pas façon néoAfriKa Korps à Korps !
Adel
Rétro
a posté le 19-05-2025 à 05:18
Bjr Sof .Je m attendais de toi depuis une décennie de plaidoyer les martyrs tunisiens morts innocents Par ls gds terroristes tunisiens que tu connaissais.
Mustapha STAMBOULI
Vieillissement, natalité et robotisation
a posté le 18-05-2025 à 20:08
L'article de Sofiene Ben Hamida soulève des préoccupations légitimes concernant le vieillissement démographique et la baisse de la natalité en Tunisie, mais il néglige l'impact croissant de l'IA et de la robotisation. Ces technologies pourraient, en effet, compenser la pénurie de main-d'?uvre, réduisant ainsi la dépendance à la main-d'?uvre étrangère. Ben Hamida insiste sur cette dernière comme solution, mais cette approche semble dépassée dans un monde où les technologies évoluent rapidement. De plus, Ben Hamida ne met pas suffisamment l'accent sur la nécessité de réorienter l'éducation vers des compétences technologiques pour préparer la jeunesse aux défis futurs. Enfin, son analyse sur la question des migrants semble réductrice, faisant diversion sur des enjeux plus fondamentaux, comme l'adaptation aux évolutions technologiques. Un éclairage plus approfondi sur ces sujets aurait enrichi son propos. Mustapha STAMBOULI, 18/05/2025
Bahr
Oh que oui !
a posté le 18-05-2025 à 17:12
Des chiffres alarmants et un futur sombre pour nos enfants.
Une stratégie politique et économique à cours, moyen et long termes doit être mise en place par les spécialistes de chaque domaine, de suite pour un éventuel futur radieux.
Espérons l
Saleslafistes
Fécondité
a posté le 18-05-2025 à 16:23
En même temps qui voudrait beaucoup d'enfants quand l'avenir est incertain ?
On n'est plus sous Bourguiba...