La candidature de Karim Hellali en tant que tête de liste à l’Ariana chez Afek Tounes suscite la polémique, aussi bien chez les sympathisants de ce parti que dans le camp démocrate.
C’est que Karim Hellali est connu dans la région et n’a pas vraiment une réputation qui encourage à lui faire confiance.

M. Hellali est un magistrat et ce titre suppose qu’il soit réellement neutre et totalement indépendant. « Que va-t-il se passer si demain un justiciable, qui ne soit pas de son parti, le saisisse dans une affaire face à un autre justiciable de son parti ? », s’interroge-t-on dans différentes cités de la circonscription. Ceci est également valable pour Kalthoum Kennou, candidate indépendante à la présidentielle.

Outre son poste de magistrat, Karim Hellali est président de la Fédération tunisienne de hand-ball et son mandat était loin d’être de tout repos. Il a même dû démissionner de son poste avant de se raviser après une rencontre avec le ministre de tutelle.

Mais là où Karim Hellali est fortement critiqué, c’est dans sa gestion calamiteuse de la mairie de l’Ariana. Plusieurs quartiers figurent sous sa direction, allant des quartiers populaires aux quartiers les plus huppés du Grand Tunis, tels les Menzah V et VI et la cité Ennasr.
Outre les poubelles jonchant partout, et ceci n’est pas exclusif à l’Ariana, on reproche à Karim Hellali de fermer les yeux sur les abus des commerçants qui ont envahi chaussées et trottoirs en toute impunité. A la cité Ennasr, on trouve même des restaurants, à la chic devanture, construire carrément dans le parking et exploitant les trottoirs. Sans parler des constructions, en léger et en dur, au milieu des allées marchandes sous les immeubles, sans que la mairie ne daigne réagir.

La réaction la plus spectaculaire de la mairie, cependant, on la verra au mois de ramadan avec les interdictions et les sommations de fermeture des cafés et restaurants ouverts dans la journée.
Une décision qui a fait que Karim Hellali soit carrément qualifié d’intégriste. Dans un premier temps, les riverains ont pensé que la décision de fermeture venait du ministère de l’Intérieur, mais il s’est avéré ensuite que ce dernier n’était même pas informé.

Plusieurs d’ailleurs s’attendaient à ce que son nom figure parmi les maires limogés par Mehdi Jomâa dernièrement. Au lieu de quoi, le maire-président-magistrat « indépendant » est candidat « non-indépendant » sur les listes d’Afek pour les législatives.
C’est le deuxième candidat, après Fattoum Attia, qui est considéré comme islamiste (à tort ou à raison) qu’on retrouve chez Afek et les listes ne sont pas encore totalement bouclées.