Le chef du gouvernement d’union nationale, Youssef Chahed, est intervenu, ce vendredi 11 novembre 2016, au micro de Jean-Pierre Elkabbach, sur la radio française Europe1.

Interrogé d’emblée sur l’attentat qui a visé, il y a de cela quelques jours, un caporal de l’armée à Kasserine, M. Chahed a souhaité rétorquer que le terrorisme ne frappe pas qu’en Tunisie et a profité de sa présence sur le plateau d’Europe 1 pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de Paris, à deux jours de la commémoration de l’évènement, survenu le 13 novembre 2015.

Le chef du gouvernement est ensuite revenu sur les défis sécuritaires auxquels font face la Tunisie et la France, soulignant que la Tunisie, qui se trouve directement impactée par la situation très incertaine de la Libye, a réussi depuis un an à stabiliser sa situation sécuritaire en triplant notamment le budget du ministère de l’Intérieur et de la sécurité.

« Nous avons réalisé des succès importants ces douze derniers mois, toutefois la lutte contre le terrorisme est une guerre quotidienne et constante » a-t-il expliqué.

Youssef Chahed a, par ailleurs, souhaité livrer un message à la communauté internationale, affirmant que la Tunisie n’est pas une question économique, d’arithmétique et de comptabilité, « c’est un enjeu géopolitique. La Tunisie est aujourd’hui un pays libre où on respecte les droits de l’Homme, qui s’est récemment doté d’un conseil supérieur de la magistrature et où une cour constitutionnelle sera mise en place. Nous avons beaucoup dépensé pour mettre en place une jeune démocratie et la consolidation de cette démocratie passe par une relance économique » a-t-il confié.

Le chef du gouvernement a également été interrogé sur les relations tunsio-américaines au lendemain de l’élection de Donald Trump. Il a affirmé, à ce propos, que les relations entre les deux pays sont séculaires et solides et que rien ne laisse croire que cela devrait changer avec le nouveau président.

« Je pense que l’élection du nouveau président américain ne changera pas les relations entre la Tunisie et les Etats-Unis et je pense que l’administration américaine continuera à travailler d’une manière excellente avec la Tunisie. Les Etats-Unis ont beaucoup aidé la Tunisie après la révolution, c’est un partenaire stratégique et important pour notre pays » a déclaré Youssef Chahed.

Pour finir, Jean-Pierre Elkabbach, a estimé, faisant référence à l’affaire de la justice fiscale qui oppose le gouvernement à l’ordre des médecins et des avocats, que les Tunisiens, qui demandent l’aide de la communauté internationale devront d’abord donner l’exemple, chez eux, de la justice sociale.

Propos auxquels Youssef Chahed a rétorqué que la Loi de finances 2017 est une réforme de fond qui se heurte à quelques difficultés et à une résistance au changement.

« Nous nous sommes engagés et nous avons été courageux après deux mois de notre investiture d’aller dans ces réformes » a-t-il conclu.

M.B.Z