L'ambassade des Etats-Unis à Tunis et la Chambre de Commerce tuniso- américaine (AmCham Tunis) ont organisé, ce lundi 21 octobre 2019 à Tunis, un Panel de discussion baptisé « Women In Tech » consacré aux femmes dans le domaine des nouvelles technologies et de l’information.
L’événement a été également organisé par la Chambre Nationale des Femmes Chefs d’Entreprises (CNFCE). Une chambre relevant de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) et visant essentiellement à promouvoir l'entreprenariat féminin ainsi qu’à optimiser la performance des entreprises dirigées par les femmes.
Le panel, constitué de Lamia Fourati, directrice stratégie et développement au Groupe OneTech, Neïla Ben Zina, PDG de Wimbeetech et de Holberton School, Amel Saïdane, présidente de Tunisian Startups et de Rym Jarou, PDG de Smart Tunisia, aussi modératrice du panel, a par ailleurs vu la présence de Jotaka Eaddy, experte américaine en technologie financière (Fintech) et vice-présidente de Policy, Strategic Engagement and Impact à LendUp qui prône l’impact social des technologies et joue un rôle-clé dans l’établissement des liens entre Silicon Valley et Washington DC.
Le panel a débattu des défis que la femme entrepreneure est appelée à relever ainsi que des opportunités qui se présentent à elles. C’était aussi une occasion pour partager les différentes expériences des femmes dans le domaine des technologies.
Cet échange a, de surcroît, permis de répondre à certaines interrogations concernant l’accès des femmes aux postes de haute responsabilité dans le secteur de la technologie, la disproportion entre le nombre des étudiantes dans les filières de technologie et le nombre des femmes dans le domaine professionnel, la différence entre la diversité et l’inclusion féminine ainsi que le rôle de l’Etat dans la promotion de ces concepts.
La différence entre les leaderships masculin et féminin aussi bien que l’éventuelle menace de l’emploi des femmes par les nouvelles technologies ont été aussi abordés par les intervenantes lors de ce panel.
La discussion a porté essentiellement sur la nécessité d’autonomiser les femmes et de leur donner plus de pouvoir dans la mesure où la productivité pourrait augmenter de 12000 mille milliards de dinars s’il y a plus de diversité dans le milieu professionnel et si les femmes occupent davantage des postes de leadership.
C’est dans ce sens que Lamia Fourati directrice stratégie et développement de OneTech a indiqué que le pourcentage des femmes au niveau de la direction ne dépasse pas les 19%, incitant ainsi à lancer une initiative pour l’équité entre les genres à travers le centre de développement de OneTech.
Par le biais de cette plateforme, les femmes talentueuses seront sélectionnées et auront, par la suite, une formation professionnelle appropriée dans ce sens. Mme Fourati a également mis l’accent sur la nécessité de travailler sur l’épanouissement personnel de la femme pour qu’elle ait plus confiance en elle. Une confiance qui lui permettra d’accomplir ses objectifs et ses ambitions, de s’imposer et de surmonter les entraves internes, selon Mme Fourati.
Le faible taux de financement octroyé aux entreprises dirigées par des femmes (ces entreprises sont 2 fois et demie moins susceptibles de recevoir un financement par rapport à celles dirigées par des hommes) est également un défi devant l’éclosion de l’entreprenariat des femmes. Un entreprenariat déjà négligeable avec seulement 1% des startups dirigé par des femmes.
Au niveau législatif, des politiques fixant un seuil par rapport à la présence des femmes aux postes de pouvoir (direction et management) ainsi qu’au nombre des femmes interviewées pour les postes vacants. Le capital de risque fourni aux entreprises dirigées par des femmes doit également augmenter.
B.L
