William J. Burns : Parce que la Tunisie peut encore réussir, nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer
Le président de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, William J. Burns est revenu sur la situation économique et sociale de la Tunisie, dans un article publié par « The Washington Post », insistant sur la nécessité de l’aider à traverser cette crise.
William J. Burns précise que le soutien international à la Tunisie n’est pas à la hauteur de l’admiration qu’ont eu les pays de l’occident à la révolution tunisienne, soulignant que le vrai problème n’est pas le montant global du soutien mais c’est surtout le décalage entre celui-ci et les besoins réels de la Tunisie.
Par ailleurs, l’auteur a fait remarquer que, malgré l’instauration d’un régime démocratique en Tunisie, le système est resté, quant à lui, inchangé, notamment institutions étatiques, les lois, la bureaucratie, les tribunaux et la police. Ce système qui sert principalement à disperser les ressources de l’Etat a fait que plusieurs projets restent bloqués, rendant la situation difficile pour les dirigeants tunisiens afin d’obtenir le soutien nécessaire, souligne-t-il.
Et d’ajouter que les Tunisiens eux-mêmes ont leur part de responsabilité dans la mesure où très peu a été fait pour déraciner la corruption et reconstruire la machine fragile de l'état.
Toutefois, M. Burns a affirmé que « les partenaires internationaux devraient être prêts à mettre en œuvre des projets et des fonds si la Tunisie fait preuve de sérieux, par exemple en établissant un mécanisme pour accélérer les programmes de développement social tout en commençant la restructuration bureaucratique à long terme. Si la Tunisie est prête à faire progresser l'administration publique, reformer l’investissement et la douane, ses partenaires doivent fournir les conseils et l'expertise nécessaires ».
Comme les ministres des Finances et du Développement se réunissent à Washington cette semaine pour le printemps de la Banque mondiale et des réunions du Fonds monétaire international, ils seront sans aucun doute concentrés sur les grandes crises mondiales. Ils devraient également être sûrs de se concentrer sur les plus grandes potentialités - dont la Tunisie présente encore un point important. « Précisément parce que la Tunisie peut encore réussir, nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer », a-t-il conclu.