Le bureau exécutif de l'Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) de Sfax a publié, jeudi 10 avril 2025, un communiqué pour tirer la sonette d’alarme sur la situation de la ville. C’est avec une profonde inquiétude que l’organisation dit observer le déclin d’une cité qui fut jadis l’un des joyaux de la Méditerranée.

L’Utica déplore, dans un communiqué signé par Anouar Triki, que cette situation résulte d’années de politiques hasardeuses, d’un abandon prolongé et d’un manque criant d’intérêt, tant de la part des autorités centrales que des structures locales. On évoque souvent des causes objectives pour justifier ce déclin ; mais il est clair, selon l’organisation, que ces causes sont surtout les conséquences de décisions mal orientées, de négligences accumulées.

Elle dénonce notamment la défiguration progressive de la médina, causée par des constructions anarchiques et une absence totale de contrôle urbanistique. De nombreux habitants ont fui, laissant la vieille ville à l’abandon, tandis que les commerçants, artisans et prestataires de services ont, eux aussi, déserté, cherchant refuge dans des zones plus vivantes et accessibles.

Dans ce contexte, l’activité économique s’est installée dans une forme de chaos, marquée par le commerce informel et le désordre urbain. L’Utica rappelle que le quartier de Bab Bhar ne fait pas exception. Deux éléments aggravent particulièrement la situation : l’absence d’un schéma d’aménagement urbain cohérent et l’absence d’un véritable plan de mobilité. Aujourd’hui, les bouchons sont devenus la norme, et le manque cruel de parkings pousse les habitants à fuir le centre-ville, tout comme les administrations et les institutions financières, déplore l’Union.

Elle constate aussi l’impact dévastateur des importations incontrôlées sur les métiers et les productions locales, ainsi que l’absence de lieux de loisir, pourtant essentiels à la vie sociale et au bien-être, évoquant aussi les grands projets qui peinent à être concrétisés.

Pour l’Utica, la situation est critique : malgré quelques efforts isolés d’acteurs économiques et culturels locaux, Sfax donne l’impression d’une ville en état de mort clinique.

C’est pourquoi l’Union régionale appelle, dans ce communiqué, à une mobilisation urgente. Elle invite toutes les parties concernées, autorités, élus, société civile, partenaires économiques, à se réunir sans délai pour chercher des solutions concrètes. Enfin, l’Utica espère que ce cri d’alarme sera entendu, notamment par les députés représentant Sfax et par les instances centrales. Il est temps, conclut-elle, de sortir du cycle des promesses et des études sans lendemain.

M.B.Z