
Une proposition de résolution sur la Tunisie sous l’intitulé "Attaques récentes contre la liberté d'expression et d'association et les syndicats, notamment le cas du journaliste Noureddine Boutar" a été déposée mardi 14 mars 2023 par Emmanuel Maurel, membre fondateur de la Gauche républicaine et socialiste, au nom du groupe The Left.
La proposition doit être discutée mercredi 15 mars 2023 et mise au vote jeudi 16 mars 2023.
Cette proposition veut, si elle est adoptée, « condamner avec vigueur les propos de Kaïs Saïed à l’encontre des migrants, les arrestations arbitraires et menaces visant des membres de l’opposition, des syndicats, des organisations de défense des droits humains et des centaines de citoyens subsahariens ; et prendre note des mesures d’apaisement annoncées par le gouvernement ».
Elle demandera « la libération immédiate et sans condition des personnes détenues pour avoir exercé les droits à la liberté d'expression et/ou d’association ; demande aux autorités d’assurer les droits civils, politiques et syndicaux de sa population comme convenus par les conventions internationales auxquelles la Tunisie est partie ». Elle prendra « note de la composition de la nouvelle assemblée ; en regrettant la baisse du nombre de femmes élues du fait de la modification de la loi électorale ».
La même motion soutient la société civile, en particulier le rétablissement du Quartet du dialogue national par le syndicat UGTT visant à raviver la perspective démocratique tunisienne. Elle se dit « préoccupée par les difficultés socio-économiques de la population ; estime que la mise en place de sanctions nuirait à la population sans renforcer la démocratie ; demande à la Commission de suivre la situation, de communiquer des critères spécifiques assortis de délais en matière de droits humains dans le cadre de son engagement avec la Tunisie ».
Rappelons qu’un mois en arrière, l’Union européenne par le biais de la commissaire européenne à l'Égalité Helena Dalli s’est dit, lors d’une plénière du Parlement européen, suivre avec inquiétude les dernières arrestations en Tunisie.
I.N
« Qatargate » : Luca Visentini, patron de la Confédération syndicale internationale, démis de ses fonctions
Trois mois après son interpellation dans le cadre de l'enquête sur le « Qatargate » au Parlement européen, Luca Visentini a été démis samedi de ses fonctions de secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Le syndicaliste italien avait été interpellé en décembre dans le cadre de l'enquête belge sur des soupçons de corruption d'eurodéputés impliquant le Qatar et le Maroc, puis libéré sous conditions au terme de deux jours de garde à vue. Il a reconnu, à la fin de décembre, avoir reçu « un don de moins de 50 000 euros » de la part de l'ONG Fight Impunity, dirigée par l'ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri, considéré comme l'un des suspects-clés du dossier. Luca Visentini avait alors assuré qu'il s'agissait du remboursement de certains frais de sa campagne pour prendre la tête de la CSI.
Et si on fouille dans les dossiers des membres du bureau executif de l'UGTT.
Le 9 décembre 2022, un scandale de corruption, inédit par son ampleur et impliquant notamment le Maroc et le Qatar, était révélé. Plusieurs eurodéputés figurent notamment parmi les accusés. Comment ces événements ont-ils pu se produire ? Quelles sont les règles en place pour lutter contre un tel phénomène et comment peut-on les améliorer ?
Des perquisitions, d'importantes sommes d'argent en cash et des représentants politiques derrière les barreaux. Le 9 décembre 2022, ces scènes dignes d'un film hollywoodien faisaient les gros titres partout en Europe sous le nom de 'Qatargate'?'. Révélée par les médias belges Le Soir et Knack, cette large affaire de corruption et d'ingérence par des Etats étrangers a éclaboussé le Parlement européen, à deux jours de sa dernière séance plénière de l'année à Strasbourg.
Si l'enquête judiciaire est en cours pour tenter de faire la lumière sur cet épisode, le sujet continue d'alimenter les discussions des eurodéputés. Proposée par la présidente de l'institution, une réforme des règles de transparence est à l'étude.
Que s'est-il passé le 9 décembre 2022 ?
Si le scandale n'a éclaté que récemment, les faits remontent à 2021. Les services de renseignement belges enquêtent alors sur des soupçons de corruption au sein du Parlement européen de la part d'agents marocains. En creusant, ils découvrent également que le Qatar est impliqué.
Plusieurs élus et des personnes de leurs entourages respectifs sont ainsi accusés d'avoir reçu de l'argent de ces deux pays pour tenter d'influencer certaines décisions européennes en leur faveur.
Le 9 décembre, l'eurodéputée grecque Eva Kaïlí, alors vice-présidente du Parlement européen, est interpellée à son domicile bruxellois avec 150 000 euros cachés en petites coupures dans des bagages à main et des sacs de voyage. Son père, qu'elle a averti quelques instants plus tôt, est intercepté avec près de 500 000 euros alors qu'il tente de prendre la fuite. En tout, 1,5 million d'euros sont saisis ce jour-là par la police fédérale belge à l'occasion de 16 perquisitions.
Cinq personnes sont alors placées en détention. Depuis, d'autres interpellations ont eu lieu en Belgique ou encore en Italie. L'enquête est dirigée par le juge belge Michel Claise, spécialiste de la criminalité financière.
(Extrait d'un article paru sur le site toutel'europe.eu mis à jour le 15-02-2023).