Ce fut le vrai-faux événement: la publication du projet de loi de finances (PLF) pour l’exercice 2025. Le document n’est pas officielle, mais « fuité ». Il n’en demeure pas moins officieux. En tout cas, ce n’est pas ce genre de contrainte qui a empêché les médias de s’emparer du sujet et de lancer le débat sur le prochain marathon budgétaire. Le moment était-il opportun ? Voire. Car, se lancer dans une lecture du document, analyser les dispositions fiscales et financières du PLF sans tenir compte des paramètres qui le fondent, à savoir un état des lieux de la situation des finances publiques, du comportement de l’économie réelle, du niveau de la dette publique, etc., n’a qu’une portée limitée. C’est sur la base des indicateurs précités qu’il convient de mesurer la portée des dispositions du PLF dans sa version 2025. Or, pour l’heure, ils manquent à l’appel, ôtant toute pertinence analytique au PLF 2025.
Préalablement il aurait été utile de connaître les résultats atteints par l’exécution de la loi de finances 2024. Correspondent-ils aux objectifs fixés initialement ? A la lecture des résultats affichés dans l’exécution du budget à mi-parcours de l’année 2024, cela semble loin d’être le cas. Exemple : fixés initialement à 350 MD, les dons versés au budget de l’Etat au cours du seul 1er semestre 2024 ont dépassé 530 MD. Autre exemple : les ressources d’emprunt. Le volume d’emprunt intérieur fixé par la loi de finances 2024 a presque été atteint à la fin du 1er semestre 2024 alors que l’objectif d’emprunts extérieurs n’été réalisé qu’à hauteur de 6%. Les exemples du genre sont nombreux. La publication par le ministère des Finances des résultats de l’exécution du budget de l’Etat à la fin du 3e trimestre 2024 aurait pu permettre d’entrevoir le profil réel des finances publiques en année pleine. Sans cela, on demeurerait dans le flou concernant le processus d’élaboration du projet de budget et de loi de finances pour l’exercice 2025.
Sur quels scénarios aurait-il été élaboré? Sur quel taux réel de croissance économique 2025 ? A quel cours moyen du baril de pétrole et à quel taux de change du dollar ? A Quel rythme d’évolution des importations en 2025 ? Quel serait le niveau d’inflation l’année prochaine ? Les réponses ou plutôt les hypothèses retenues sur ces volets et d’autres constituent des préalables. Or, sur tout cela, on est mis dans l’ignorance.
Au-delà, on voudrait bien savoir si les objectifs budgétaires 2025 ont tenu compte de l’impact des mesures fiscales et financières (gains ou manques à gagner) contenu dans les dispositions du PLF 2025.
Cela étant, l’analyse en soi des dispositions de la loi de finances est certes utile. Cependant, elles ne fournissent pas à elles seules une perspective claire, ni une vision cohérente d’un modèle économique naissant. Où sont le projet de budget économique, le rapport sur le budget de l’Etat, le rapport sur la dette publique,… et plus généralement tout ce qui peut permettre d’établir les ratios budgétaires et financiers de l’Etat et déterminer si le pays est sur la bonne voie ?
C’est tout cela qu’il faut étudier avant de se pencher sur le PLF 2025 proprement dit. Il s’agit de ne pas mettre la charrue avant les bœufs ou d’étaler les tapis avant la construction de la mosquée, comme dit le proverbe bien de chez nous.
- La Tunisie socio-économique a encore une bonne carte, celle d'un financement venant de L'Algérie.
Le mieux pour les deput2s est d aller chez une voyante .
J attends de lire avec impatience les report d impay2s de 2024 sur 2025