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SUR LE FIL
Un fusible a sauté à Sfax
Par Ikhlas Latif
07/01/2023 | 12:29
3 min
Un fusible a sauté à Sfax

 

Dans l’empire saïedien, les têtes des complaisants subordonnés peuvent tomber d’un simple trait de plume, de cette belle encre verte si chère au président. Du haut de la pyramide hiérarchique, jusqu’à sa base, personne n’est assuré de garder sa place en dépit des tonnes de farine déployées ou des efforts fournis. Tous sont sur un siège éjectable, du moment que « Son Augustesse » en a décidé ainsi. Sur un coup de sang ou à la suite d’une campagne facebookienne menées par les fanas kaïsistes, un responsable peut se retrouver, sans même savoir pourquoi, éjecté comme un malpropre. Les plus proches soutiens du chef en font les frais. Ils peuvent s’être transformés en carpette, ils ne recevront que l’ingratitude en bout de chemin.

 

Vendredi soir, à une heure étonnamment pas très tardive, les services de la présidence de la République publient un bref communiqué d’une rencontre entre Kaïs Saïed et sa cheffe du gouvernement. Une petite phrase, tout ce qu’il y a de plus banal, scelle le sort de la ministre du Commerce et du gouverneur de Sfax. Ils sont limogés sur décision du président. Aucun motif n’est avancé. Rien. Le président a jeté ses fidèles subordonnés comme des kleenex.

Le pire c’est qu’en ce qui concerne le gouverneur de Sfax, Fakher Fakhfakh, le président ne s’est même pas donné la peine de l’informer avant de rendre la décision publique. Le monsieur a été accidentellement mis au courant par une journaliste qui l’appelait pour un commentaire sur le sujet. Le summum de l’humiliation. La méthode est blessante et irrespectueuse.

 

Le gouverneur de Sfax aura beau adopter les éléments de langage présidentiels. Il lui aura beau fait les yeux doux en lui demandant, par exemple, de fermer Facebook parce que « les chiens de la casse » tentent de saboter le pays en critiquant, sur les réseaux sociaux, son rendement. Rien n’y fait.

La ministre du Commerce aura beau lancer des incursions contre les commerçants de tous bords dans l’optique de mettre fin à la spéculation et au monopole. Elle aura terrorisé et déstabilisé les circuits de distribution pour contenter la fixette du président, mais cela n’a pas suffi. Kaïs Saïed constate que les prix continuent à augmenter et que les pénuries persistent. Il perd patience, se fâche et vire sa ministre sans chercher à comprendre le cœur du problème.

 

Tous ceux qui auront accepté de travailler à ses côtés se brûleront les ailes. Il leur fera porter le chapeau des échecs de ses visions. La disgrâce leur tombera dessus tôt ou tard. Le président leur fera porter la seule responsabilité de la débâcle parce que, lui, ne peut en être responsable. Tous les despotes agissent pareil. Il oubliera qu’il est, du fait de son décret 117, le seul responsable à bord. Il omettra qu’il lui revient d’orienter les choix fondamentaux de l’État et qu’il a nommé en personne tous ces ministres et gouverneurs.  

Comme tant d’autres avant eux (on se rappellera la fidèle cheffe de cabinet Nadia Akacha jetée en pâture après ses loyaux services), ils n’auront été que des fusibles prêts à sauter. Ils auront le déshonneur d’avoir été des rouages d’un régime putschiste et celui d’avoir servi un despote en herbe. Ce déshonneur sera doublé d’un limogeage humiliant.

Tous ceux qui l’entourent peuvent être certains qu’ils sont en obsolescence programmée. Ils endosseront tous les torts et le grand chef se départira ainsi de toute responsabilité. La ministre du Commerce ou le gouverneur de Sfax ne seront pas les derniers de la liste. La situation économique continuera de s’aggraver dans le pays et le président de la République s’entêtera encore à en accuser spéculateurs et comploteurs et par truchement à accuser ses subordonnés d’avoir failli. Kaïs Saïed pourra limoger tout le monde, rien ne changera. Mais ce sera bien fait pour les personnes qui ont accepté de participer à la cavalcade. Aux suivants !

Par Ikhlas Latif
07/01/2023 | 12:29
3 min
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Commentaires
GZ
Mythes, histoire et actualité
a posté le 08-01-2023 à 14:58
Le premier mythe est celui de Cronos, Titan, dieu cannibale, castrateur, pédophage engloutissant ses enfants, Zeus excepté, leur laissant à peine le temps de changer de ventre, de peur d'être supplanté, marginalisé par sa progéniture.

L'autre mythe est celui du bouc émissaire, victime expiatoire des turpitudes et forfaitures dont il n'est que pour partie, voire pas du tout responsable.

L'histoire, à prendre avec des pincettes, est celle popularisée par le Salammbô de Gustave Flaubert, qui veut qu'à Carthage, on sacrifiait de jeunes enfants innocents pour s'attirer les faveurs des divinités Tanit et Baal.

L'actualité expliquée par les mythes est celle d'un homme qui détient tous les pouvoirs, s'est taillé à ses mesures, une constitution, un code électoral, une ISIE, un CSM provisoire à ses ordres, a nommé tous les premiers et seconds couteaux et leur arrière-ban, tous impuissants face à la situation d'un pays qui part à vau l'eau, manque de tout et du reste, qui fuit ses responsabilités préférant se défausser sur des lampistes.

Caton l'Ancien a-t-il définitivement jeté sa malédiction sur Carthage ?
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Le père, l'enfant et l'âne (Conte)
a posté le 08-01-2023 à 11:25
[...] Alors le père demande à son fils de le suivre ; ils sortent de la maison, le père sur leur vieil âne et le fils suivant à pied.
Et les gens du village de dire :
- Mais quel mauvais père qui oblige ainsi son fils d'aller à pied !
- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison, dit le père.

Le lendemain ils sortent de nouveau, le père ayant installé son fils sur l'âne et lui marchant à côté. Les gens du village dirent alors :
- Quel fils indigne, qui ne respecte pas son vieux père et le laisse aller à pied !
- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Le jour suivant ils s'installent tous les deux sur l'âne avant de quitter la maison. Les villageois commentèrent en disant :
- Ils ne respectent pas leur bête à la surcharger ainsi !
- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Le jour suivant, ils partirent en portant eux-mêmes leurs affaires, l'âne trottinant derrière eux. Cette fois les gens du village y trouvèrent encore à redire :
- Voilà qu'ils portent eux-mêmes leurs bagages maintenant ! C'est le monde à l'envers !
- Tu as entendu mon fils ? Rentrons à la maison.

Fazit ("Conclusion"): au lecteur de le faire:)

Adil
Un enfant
a posté le 07-01-2023 à 22:33
Un pays livré corps et âme à un apprenti président qui n'en revient pas d'être président et qui croit qu'il suffit de signer à l'encre verte, marque exclusive de Bourguiba, pour devenir un Bourguiba. Chacun de ses actes et chacune de ses paroles sont des larmes amères sur le visage de la Tunisie.
Zend
Obsolescence non programmée
a posté le 07-01-2023 à 21:13
Obsolescence OUI, programmée NON.
Mais c'est jeu normal. Tous connaissent les règles au départ.
Après avoir servi KS , ils reviendront à leur routine Tunisienne., voir le chaumage ..
Nephentes
Jeu de massacre
a posté le 07-01-2023 à 18:29
Si Kaes Saed est un *** irresponsable la Tunisie n'est pas un jeu;

A part le fait évident d'être manipulé par de pseudo conseillers et responsables sécuritaires qui savent si bien alimenter des sujets de fixation et autres délires infantiles

Mr Saed ne comprend pas grand chose a la gouvernance de l'intérêt général.

Les dégâts de ces clowneries indécentes vont détruire en 2023 ce qui reste de cohésion sociale dans le pays.
Fares
Fusibles, papillons, un sadique et des masochistes
a posté le 07-01-2023 à 16:16
J'aime le titre de la chronique. Je pense que des fusibles sont entrain de sauter à une fréquence devenue très inquiétante dans la tête de Saïed. Ses actions deviennent de plus en plus erratiques.

On dirait que certains concitoyens sont masochistes, des papillons qui adorent être brûlés par le feu. On observait le même phénomène avant juillet 2021. Combien de partis politiques ont signé un pacte avec le diable Ghannouchi pour être détruits par la suite? Ce pays est gouverné par des ^^ maléfiques et manipulateurs depuis 2011, Merzouki, Ghannouchi et Saied. Le diable est mort, vive le diable.

Interdisons les bendirs et les couffins et tout ira pour le mieux.
DHEJ
Tout à fait!
a posté le 07-01-2023 à 14:59
Maintenant, la Tunisie compte un responsable pas comme avant le 25 juillet 2022; tout le monde gouvernait mais personne n'a des comptes à rendre.

Maintenant c'est bien Kaies SAIED! Il est le seul et unique responsable de tout échec.

Et pourquoi non comme il a été choisi par la NAKBA et son GOUROU sous l'appellation "OISEAU RARE". Et il est rare et bleu aux institutions de l'Etat. Bleu aussi à choisir ses collaborateurs dont le résultat est connu.

ROBOCOP peut continuer à faire sauter ses collaborateurs jusqu'au jour il décroche!
Tunisino
Un peu de conscience n'est que bénéfique
a posté le 07-01-2023 à 14:52
Les responsabilités sont devenus impossibles sous le régime du *** et de son frère. On vous demande d'assumer une fonction sans vous fournir la vision, les moyens, ou les soutiens nécessaires, contre des primes et des avantages dérisoires, qui se payent de votre santé et de votre vie privée. Pire, on vous demande d'agir sans protection pour que vous vous terminez en prison à la retraite! Les ligues du *** font la loi dans différentes articulations de l'administration, vous obéissez ou vous partez! Les militaires, les sécuritaires, et l'administration sont historiquement dans une logique opportuniste à courte vision, ils rêvent d'être serviteurs du pouvoir, ce qui aggrave davantage la situation. Le *** est actuellement ancré au pouvoir, seuls un coup d'Etat médical ou un soulèvement peuvent l'évincer, en espérant que les erreurs du passé ne répèteront jamais!
Mrabti
Y'en a marre
a posté le 07-01-2023 à 14:36
Allah yarhemek y'a ben Ali We3lech hrabet