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SUR LE FIL
Un discours présidentiel qui ne répond nullement aux attentes
Par Houcine Ben Achour
17/12/2021 | 13:32
4 min
Un discours présidentiel qui ne répond nullement aux attentes

 

On aura tout vécu durant cette année 2021. Celle-ci constituera probablement sinon surement une période marquante dans l’histoire du pays dans tous ses aspects, politique, socioéconomique et culturel. Car, rarement pays ne s’est retrouvé sur un chemin de crête aussi périlleux. D’un côté une pente relativement douce mais non sans risque qui permet néanmoins au pays de reprendre son souffle et pouvoir de la sorte escalader un nouveau versant menant vers plus de progrès et de prospérité et de l’autre une descente si abrupte que le moindre faux-pas risque de faire éclater le pays en plusieurs morceaux.

 

Malheureusement, cette position risque bien de perdurer si l’on s’en tient au contenu de la récente intervention du président de la République, Kaïs Saïed. Une intervention qui s’apparente plus à des ragots de quartier qu’à une feuille de route claire, dans la continuité des décisions du 25 juillet et conséquemment du décret 117 organisant de nouveaux pouvoirs, indépendamment de la position que l’on peut avoir à l’égard de ce processus. En tout cas, l’incertitude demeure totale pour, au moins, une année encore.

Elle l’est du point de vue politique dans la mesure où l’élection d’un nouveau parlement qui consacre la fin de cette période transitoire n’est prévue qu’à la fin de l’année prochaine. Un objectif ambitieux pour ne pas dire illusoire dans l’hypothèse où le pays décide de changer le mode de scrutin, d’un scrutin de liste vers un scrutin uninominal comme semble le souhaiter le chef de l’Etat. Car, pour cela, il faudra changer du tout au tout le logiciel de gestion de l’élection parlementaire de l’ISIE (Instance supérieure indépendante pour les élections). Or, plus le choix du mode de scrutin tarde à être établit, plus l’ISIE sera dans l’incapacité organisationnelle et logistique d’être au rendez-vous de cette échéance électorale.  

 

L’incertitude l’est également et plus qu’ailleurs au niveau socioéconomique. Le chef de l’Etat a pratiquement zappé ce qui constitue le plus gros défi qu’affronte actuellement le pays dans le mesure où les risques d’effondrement sont réels, palpables. Aurait-il conscience que le pays va enregistrer cette année l’un des plus faibles rebonds techniques de croissance dans le monde après la chute brutale d’activité de 2020, conséquente à la pandémie du Covid-19 ? Au sein de la zone MENA-Asie centrale, la Tunisie afficherait cette année, selon la Banque mondiale, le plus faible taux de croissance après le Liban. Ce constat résume à lui seul les autres « performances » socioéconomiques du pays, que ce soit en termes d’investissement, d’emploi et de chômage, de revenu et de conditions de vie, etc..

Partant, il est pour le moins stupéfiant que le discours télévisé de Kaïs Saïed se réduise à deux mesures déjà annoncées, celle de la réconciliation pénale et l’autre qui remet au goût du jour le concept des sociétés coopératives ouvrières de production (Scop). Cela ne peut constituer un dessein, ni esquisser une vision, ni résoudre les problèmes socioéconomiques les plus urgents. En tout cas, cela ne résoudra pas de façon significative les déficits jumeaux, budgétaires et de paiements courants, ni ne freinera les besoins de financement de l’Etat et donc l’endettement du pays qui a atteint un seuil mettant en péril non seulement la capacité du pays à honorer ses engagements à l’échéance, mais également le système bancaire à travers les banques détenant une forte proportion de créances publiques par rapport à leurs fonds propres. La dégradation récente de la note de certaines banques de la place par l’agence de rating Moody’s s’appuie entre autres sur ce constat.

On pourrait énumérer bien d’autres aspects de la situation socioéconomique nécessitant un traitement d’urgence que les propos du président de la République ont totalement occulté.

 

Cela étant, est-ce que le chef de l’Exécutif peut encore combler les lacunes de son allocution télévisée du lundi 13 décembre 2021 ? C’est toujours possible à la faveur d’une campagne de communication des membres de son gouvernement qui, chacun pour ce qui le concerne, exposeraient sa vision, le programme qui la sous-tend et les modalités de sa mise en œuvre. Que Sihem Nemsia, ministre des Finances, vienne exposer les projets de loi de finances et de budget de l’Etat et donner un aperçu des réformes que le département compte engager à partir de l’année, par exemple. Que Samir Saïed, ministre du Développement économique et de la Coopération puisse fournir les axes stratégiques du plan de développement 2022-2025 en cours d’élaboration par son département est un autre exemple. On pourrait allonger la liste des exemples. L’attente est là et la réponse est des plus urgentes.  

 

Par Houcine Ben Achour
17/12/2021 | 13:32
4 min
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Commentaires
nazou de la chameliere
Vous voyez Mr Ben Achour
a posté le 18-12-2021 à 13:36
Le bonheur...ne tient qu'à une patate !!
Mais avant de la déguster, attendons qu'elle pousse !!!
Pour une famille nombreuses, prévoyez plusieurs balcons :))))

Pour l'article, excellente analyse .
zozo Zohra
Naz
a posté le à 14:24
Des mentalités telle que la vôtre on avancera jamais. Oui ça peut tenir qu'à une patata l'autosuffisance alimentaire.
Dr. Jamel Tazarki
@Si Houcine
a posté le 18-12-2021 à 11:04
Je tire la conclusion évidente de votre article ci-dessus, que la Tunisie se trouve dans un impasse sans possibilité de sortie. --> Et pourtant, il nous faut un genre de backtracking afin de quitter l'impasse socio-économique avec de meilleures alternatives (c'est le sens même du backtracking...)


Je m'explique:
a) La sortie de l'impasse socio-économique de notre pays n'est pas à long terme du coté du FMI ou de la banque mondiale, avec tout le respect que je leur dois --> non, la sortie est du coté de la participation de tous les Tunisiens sans exception afin de nous garantir l'autosuffisance alimentaire. --> il est temps de penser outside the box --> nous sommes trop hypnotisés par l'argent apparemment facile de l'endettement qui est au juste contre productif à partir d'un certain seuil d'endettement. --> La Tunisie a besoin d'idées inédites

b) Afin de survivre cet hiver, nous avons besoin d'un dernier endettement extérieur afin d'éviter à la Tunisie le collapse total. En effet, Mr. Kais Said a hérité une situation socio-économique extrêmement misérable qui l'oblige à s'endetter, du moins une dernière fois...

c) La crise alimentaire et l'insécurité alimentaire ont gagné du terrain dans le monde --> Augmentation du nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë nécessitant de toute urgence une protection des moyens d'existence --> de même l'insécurité alimentaire et nutritionnelle aboutit à l'insécurité sanitaire (si on mange mal, on est une proie facile aux pandémies)

@Si Houcine, votre article est digne d'un cours universitaire à la faculté des sciences économiques de Tunis ou à la HEC de Carthage. mais il ne propose rien de pragmatique (je dis bien de pragmatique) afin de faire sortir la Tunisie de l'impasse socio-économique.

Un fait: la chose la plus grave pour un père de famille et de se lever le matin et de n'avoir rien à manger pour sa famille et pour lui-même --> oui, je sais ce que c'est d'avoir faim... --> de ce fait, la première priorité de la Tunisie est de garantir l'autosuffisance alimentaire à très bon prix à tous les Tunisiens--> au diable avec la devise étrangère et le Pétrodollar, oui on pourrait même distribuer des bons d'achat comme au temps de la république de Weimar...

-->
c) Afin de garantir l'autosuffisance alimentaire en Tunisie, il faudrait encourager l'agriculture urbaine --> en effet la Tunisie n'a pas suffisamment de terre fertile afin de nourrir 12 millions de Tunisiens. --> il faut faire participer tous les Tunisiens sans exception afin de garantir l'auto-suffisance alimentaire. Nous pourrions produire des millions de tonnes de pomme de terre sur nos toits, nous pourrions produire des millions de tonnes de viande de lapin de ferme dans nos jardins, je suis fils de paysan et je sais de quoi je parle...

Chaque famille tunisienne pourrait et devrait produire des fruits et des légumes chez elle, sur le toit de sa maison. Je propose même qu'une habitation/maison moderne devrait avoir un abri vitré où l'on cultive ses fruits et ses légumes. Chaque Appartement devrait avoir une terrasse vitré pour une autosuffisance légumière. Ce que je propose est une nouvelle vision architecturale urbanistique et une nouvelle forme de culture agricole. Oui, il est temps d'intégrer à sa maison ou à son appartement un abri vitré où l'on cultive ses légumes et ses fruits même au prix de renoncer à la salle de séjour ou à la salle à manger. Une terrasse abritée de 20 m2 pourrait produire autant de tomates, de piments, de salades, etc. afin de nourrir une ou même plusieurs familles.

Fazit: ce n'est pas une très bonne note de Moody's qui pourrait nous faire sortir de l'impasse socio-économique, ce ne sont pas nos prof. universitaires avec leur abstraction théorique qui pourraient nous garantir des jours meilleurs --> la solution de notre sortie de l'impasse socio-économique nous la portons déjà en nous mais nous sommes trop aveugles afin de la voir --> oui il faut faire participer tous les Tunisiens sans exception afin de nous garantir la sécurité alimentaire et sanitaire --> L'argent ne se bouffe pas, il est urgent de réinventer les méthodes de nos productions agricoles

Très Cordialement,
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Dr. Jamel Tazarki
@Si Houcine
a posté le 18-12-2021 à 10:59
2ème partie
Je produis des dizaines de Kg de Pommes de terre sur mon balcon en Allemagne, ceci seulement en utilisant les bourgeons avec une bonne partie de la pelure comme semence (bourgeons attachés à la pelure) , et je cuisine le reste. Comme engrais je prends un compost de tige et de pelure de pomme de terre --> rien ne se jette de la plante de pomme de terre (j'expérimente à la recherche d'une solution d'autosuffisance pour la Tunisie) --> Une situation inhabituelle appelle des approches et solutions inhabituelles.

Puis il faut dire que dans l'ancienne ville de Tunis (la Médina qui est le symbole de l'architecture arabo-musulmane) on n'avait jusqu'à la fin des années 70 de petits puits de 2 à trois mètres de profondeur et d'un mètre de diamètre où on canalisait l'eau de pluie (mégine) --> de ce fait on facilitait même l'infiltration de l'eau de pluie dans les nappes souterraines --> séparation des eaux fécales des eaux de pluie...


Puis il faut savoir que nous avons d'énormes nappes d'eau souterraine en-dessous de nos villes du nord et même du centre de la Tunisie, elle n'est pas potable mais elle est bonne pour l'arrosage. Ma tante a une maison à Bab-Ezirra à Tunis --> et croyez moi, elle a dans sa cours un petit puits de 2 mètres de profondeur et un mètre de diamètre qui déborde d'eau (où elle canalise aussi l'eau de pluie)--> elle l'utilise afin d'arroser son potager où elle pratique la culture vivrière de plantes potagères destinées à la consommation familiale...

l'élevage des lapins (et même de petits poulaillers de jardin)
J'étais surpris quand j'ai découvert que les citadins allemands élèvent des lapins de ferme dans leurs jardins dans des clapiers pour lapins en bois en plein Munich, Stuttgart, Berlin,( etc., etc., etc.).
https://www.zoomalia.com/blogz/567/l_clapier-C3A9levage-lapins.jpg
-->
Et ainsi je me suis demandé pourquoi nos citadins en Tunisie ayant des jardins ne voudraient pas élever des lapins dans des clapiers en bois pour une autosuffisance partielle en viande? Puis les lapins ne coûtent pratiquement rien, ils mangent beaucoup d'herbe, et les tiges vertes des légumes.
-->
Si chaque famille tunisienne ayant un jardin élevait 4 lapins dans des clapiers en bois, on aurait quelques millions de tonnes de viandes en plus--> La Tunisie épargnerait quelques millions d'euros.


Je propose à tous les Tunisiens d'essayer la culture des pommes de terre dans leur jardin ou sur leur toits comme je l'ai expliqué ci-dessus.

Oui, nous pourrions faire sortir la Tunisie de l'impasse socio-économique en moins de 6 mois, sans passer par les cours socio-économiques de nos universités ou par le FMI ou par la banque mondiale'?'


Je me répète, La Tunisie n'a pas d'autres choix cet hiver que de s'endetter afin de préparer des jours meilleurs.

Très Cordialement,
Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien
Warrior
Kartoffel ist nicht die Loesung ............................................
a posté le à 14:00
Corée/ Aldjérie ..... comparaison:

1. colonisée par le Japon, la Corée déteste Japon, japonais , leur langue et système.
on utilise sa propre langue, le coréen, et on batit une puissance industrielle.
résultat: Samsung dépasse Sony.

2. colonisés par la France, les Aldjériens ( D devant chaque J) adorent la France, sa langue, son système.
ils sont au bas de l'échelle .

les 2 sortaient d'une guerre fin 50.
la seconde a un avantage: pétrole !!

3. conclusion: France est franalphabétisme ( mot que j'ai inventé ) est la racine de vos problèmes.

Dr. Jamel Tazarki
Pour ceux que cela pourrait intéresser
a posté le à 13:15
Pour ceux que cela pourrait intéresser, j'utilise ce genre de pot pour la culture de pommes de terre sur mon balcon:
https://media.bahag.cloud/m/526396/12.jpg

-->
vous pouvez aussi faire une petite construction en briques rouges... il faut seulement s'assurer que l'eau d'arrosage ne s'accumule pas au fond du pot. Moi, je récupère l'eau d'arrosage par le bat du pot et ainsi je peux la réutiliser plusieurs fois.

je place d'abord le bourgeon attaché à la pelure au fond du pot avec seulement 3cm de compost ou de la terre et je rajoute du compost/terre au fur et à mesure que la plante prend de la hauteur...

Puis, il faut maximiser la taille de la pelure autour du bourgeon...
Dr. Jamel Tazarki
Pour ceux que cela pourrait intéresser
a posté le à 13:51
pour le compost, il faudrait rendre les pelures fluides avec un mixeur manuel ou électrique.


Zarathustra
un article objectif et une critique constructive
a posté le 17-12-2021 à 15:37
un article objectif et une critique constructive sans toucher à la sensibilité et à la dignité de autres, ça nous fait oublier les *** de Mr. Nizar Bahloul...