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Tunisie – Europe : les enjeux de la visite de Kaïs Saïed à Bruxelles
02/06/2021 | 20:06
5 min
Tunisie – Europe : les enjeux de la visite de Kaïs Saïed à Bruxelles

Le président de la République, Kaïs Saïed, effectuera les 3 et 4 juin 2021, une visite à Bruxelles pour participer aux travaux du deuxième sommet Tunisie-Union européenne. La première édition avait été organisée en 2016 et à laquelle avait pris part feu Béji Caïed Essebsi.

Aujourd’hui, cette visite du président de la République, Kaïs Saïed revêt une importance stratégique pour la Tunisie, tenant compte des multiples enjeux qu’elle comporte.

C’est dire que l’Union européenne est le principal partenaire de la Tunisie. Elle avait tablé sur la réussite du modèle tunisien et sa transition démocratique, en lui apportant tout le soutien politique et financier nécessaire.

 

La coopération entre les deux partenaires – officialisée en 1976 – a, d’ailleurs, été consolidée à plusieurs reprises. D’abord, en 1995 sous la forme d’un Accord d’Association sur la création d’une zone de libre-échange permettant – dès son entrée en vigueur, trois ans après sa signature – une libre circulation des capitaux, des biens, et des services, grâce à l’élimination des droits de douane. 

Après 2011 et dans un nouveau contexte marqué par l’établissement d’une démocratie naissante dans le pays, la Tunisie a pu, en 2012, devenir « partenaire privilégié » de l’Europe, accédant ainsi à un quasi-statut d’Etat-membre sur le plan économique. Le soutien de la communauté européenne à la Tunisie a, depuis, été rehaussé sur le plan financier mais, également, politique. Entre 2011 et 2019, le pays a reçu près de dix milliards d’euros sous forme d’aides ou de prêts, selon l’ancien ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, Patrice Bergamini. 

La coopération entre les deux partenaires s’est, rappelons-le, étendue à d’autres domaines tels que la recherche – le pays est membre du Programme Horizon 2020 –, les énergies renouvelables, la digitalisation, l’infrastructure ou encore la sécurité. Après la révolution du Jasmin, l’UE a, rappelons-le, développé plusieurs mécanismes afin d’appuyer les efforts de la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme islamiste grimpant. 

 

Ainsi, outre le statut de partenaire privilégié, l’Union européenne accompagne la Tunisie à travers les aides financières et les différents programmes dédiés au développement en Tunisie.

Cependant, cette visite intervient au moment où la Tunisie traverse une période difficile sur le plan économique, accentuée par le blocage institutionnel au sommet de l’Etat. Elle sera, donc, l’occasion de passer en revue plusieurs dossiers d’intérêts communs entre la Tunisie et l’UE.

 

Ainsi, il convient de noter que le dossier du contrôle des flux migratoires est l’une des questions brûlantes à examiner de près. D’ailleurs, ce fût l’objet de la dernière visite de la commissaire européenne des affaires intérieures en Tunisie et sa rencontre avec le président de la République, accompagnée de la ministre de l’Intérieur italienne.

Le chef de l’Etat était cependant déterminé quant à la nécessité de l’adoption d’une approche globale pour le traitement de la migration clandestine.

Les parties européennes et italiennes restent convaincues de la nécessité du renforcement des mécanismes de contrôle sécuritaire des frontières maritimes. D’ailleurs, elles ont affiché leur disposition à attribuer les aides financières nécessaires pour mettre en place ses solutions.

 

Quant au volet économique, l’UE a, déjà exprimé, via l’ambassadeur de l’Union européenne, Marcus Cornaro, à soutenir la Tunisie et de la défendre auprès des bailleurs de fonds, notamment, pour ses négociations avec le FMI.

Toujours dans le cadre économique, l’UE vient de verser la première tranche de son AMF à la Tunisie, s’élevant à 300 millions d’euros, et ce après l’adoption de l’accord de prêt au Parlement.

Toutefois, les responsables européens ont indiqué que la deuxième tranche du prêt serait accordée à la Tunisie après la mise en place des réformes nécessaires.

Dans ce sens, le responsable de la section développement économique, Marco Stella avait assuré qu’il n’agit pas d’imposer de conditions à la Tunisie, mais qu’il s’agissait plutôt de grandes réformes s’inscrivant dans le cadre de vision commune et de valeurs partagées entre les deux parties. Ces réformes concernent, entre autres, la maitrise de la masse salariale et la bonne gouvernance des entreprises publiques.

 

Un autre dossier, et non des moindres, qui pourrait être remis sur la table, étant celui de l’Aleca. D’ailleurs, la durée de la mission de l'unité de gestion par objectifs relative aux négociations entre la Tunisie et l'Union européenne (UE) sur l'accord de libre-échange complet et approfondi (Aleca) a été prolongée de cinq ans.

Aujourd’hui, l’ambassadeur de l’UE en Tunisie compte relancer les négociations, en situation de blocage sur de nouvelles bases. En effet, l’Accord d’Association sur la création d’une zone de libre-échange de 1995 permettant une libre circulation des capitaux, des biens, et des services grâce à l’élimination des droits de douane, est considéré comme insuffisant, tenant compte du développement des relations tuniso-européennes.

 

Le président de la République devrait, également, aborder lors de sa visite la situation politique et sécuritaire dans la région, notamment, en ce qui concerne la Libye.

C’est dire que nos partenaires européens suivent de près les derniers développements en Libye. Le chef de l’Etat pourrait, dans l’état actuel des choses, présenter les dernières avancées réalisées au niveau des relations tuniso-libyennes et la dynamique du partenariat entre les deux pays sur le plan économique et le rôle joué par la Tunisie dans la reconstruction de la Libye.

Il est, donc, incontestable, que la visite du chef de l’Etat à Bruxelles comporte plusieurs enjeux pour la Tunisie aussi bien sur le plan économique, que politique et régional. C’est dire que la Tunisie devrait saisir l’opportunité du plan de relance économique en Europe et tirer profit de la nouvelle conjoncture mondiale post-covid, s’armant de ses relations privilégiées avec notre premier partenaire, mais aussi de notre position géographique stratégique du côté de la Libye et comme principale portail vers le marché africain.

 

 

S.H et N.J

02/06/2021 | 20:06
5 min
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Commentaires
bahrila
en esperant
a posté le 03-06-2021 à 08:10
que ses conseillés soient au bon niveau
Forza
Il faut faire attention
a posté le 03-06-2021 à 07:38
Il y'a des lignes rouges à ne pas dépasser
1- Pas de camps pour refugiés en Tunisie et la Tunisie n'est pas le policier de l'Europe. Ce n'est pas la Tunisie qui doit payer le prix pour que l'Europe se protège des refugiés
2- La protection des frontières de l'Italie est le devoir de l'Italie et non pas celui de la Tunisie. Ce n'est pas dans l'intérêt de la Tunisie de payer des gardes côtes pour protéger l'Italie
3- La Tunisie ne doit accepter le retour que de citoyens dont l'identité tunisienne a été confirmée et après les procédures judiciaires en vigueur dans le pays européens
4- Pour l'aleca, pas de libéralisation des services sans annulation de l'obligation de visas sinon les entreprises européennes de services seront en avantage
5- Pour l'aleca, pas de libéralisation des produits agricoles sans annulations des subventions agricoles européennes. Le but de l'union européenne est d'inonder nos marchés avec leur ble, viande, lait, fromage, beurre tout en maintenant leurs marchés clos avec l'arme des normes. Ils veulent une libéralisation a sens unique. On a vu qu'ils essayent de stopper les investissements en Tunisie avec leurs listes noires et grises d'anti-blanchissement, pourtant certains de leurs pays sont les plus grands blanchisseurs.
Bref le mieux serait de refuser un agenda avec un focus sur la migration et l'aleca et il faut préparer les dossiers intéressants pour la Tunisie :
- Access aux programmes de recherche scientifique
- Participation des étudiants tunisiens dans les programmes européens comme Erasmus
- Annulation de toute entraves aux investissements européens en Tunisie genre liste noire et grise sans obligation pour la Tunisie en ce qui concerne la taxation des entreprises offshore
- Access de la Tunisie aux programmes de santé européens comme les vaccins, l'Europe a aidé les pays de Balkan avec des doses mais pas la Tunisie
ftouh
shait Forza ..baraka allahou fik
a posté le à 18:55
je remercie Forza pour cet eclaircissement.
Je remecie aussi BN de ne pas avoir utiliséé les ciseaux...

Je suggere à BN de nous sortir un article rien que sur ces points enumerés par Forza .
Ici on est est loin des diarrhées de FB !!!

Je me demande ce que fait notre soi-disant Institut d' etudes strategiques

Pourquoi continue-t-on a bercer l' opinion avec des faux arguments( je parle de nos relations avec la France, l' Italie, l' EU..).
La problematique a evoluée....les denominations aussi.
Changons notre software ..et la quincaillerie avec.
Un probleme mal formulé, mal encadré, mal nommé ....ne sera jamais resolu.
Les vrais problemes, les solutions , notre avoir commercial et geoplitique reside dans les reponses satisfaisantes a ces questions citées par Forza.
Bien sur il y en a d' autres ..mais ellles sont d' un ordre ..

Il est clair que les arguments genre winou el betrol, winou el melh sont des clopinettes comparés bien sur au vrais enjeux enumerés par Forza..et d' autres.

Les arguments cités ci-haut, peuvent aussi etre ( pour certains) etre utilsé comme atout(s) pour avoir des deals win-win = gagnant- gagnant.

On donne et en recoit...on ne quemande pas.

Gagner ces deals , suppose avoir des negociateurs ( coté tunisien j' entend!) au courant des dossiers, bilingues ou trilingues ..et ayant du soufle.
Ils doivent etre payé au resultat ( no cure ..no pay).

Notre president avec sa fosha et son pretendu flegmatisme doit y mettre du sien.
Un sourire ou une phrase en anglais ou en francais bien placée peut briser beaucoup de glace et attirer une certaine sympathie a meme d' ouvrir bien de portes.

Pour ma part je lui souhaite du succes.
Et j' espere qu' il ne va pas s'eparpiller avec son pin's et avec le linge sale de la famille nationale.

Salutations.
Fathi.
monem
Visite
a posté le 03-06-2021 à 07:36
Je me demande pourquoi les visites Officielles s"annoncent la veille ou parfois le meme Jour
Celle De bruxelle la Veille
Celle de Quatar le jour meme soir
Celle de la libye J-1

Deplus
Des qu'un haut responsable arrive sur invitation du president , le president du Gouvernement quitte vers un autre pays sans le voir ou saluer Exp President Lybien arrive le meme jour depart De Mr Mechichi
Le jour d'arrivée du Premier Ministre Francais soit Mercredi soir , le lendemain le president il se dirige vers Bruxelles

Bizarre
Gg
C'est un beau film...
a posté le 02-06-2021 à 20:57
...que vous racontez là!