Avant, il y avait une politique appelée planning familial qui avait pour but d’empêcher les couples d’avoir 10 enfants, mais ça c’était avant. Aujourd’hui, on est passés à l’échelon supérieur, ce sont les mères qui meurent avec leur enfant dans le ventre.
Deux femmes enceintes sont mortes car il n’y avait pas d’obstétricien dans l’hôpital régional. Elles sont donc décédées durant leur transport à un autre hôpital où il y a un médecin. Il est vrai que faire 150 kilomètres en étant dans un état critique amenuise sérieusement les chances de survie. Mais bon, ce n’est pas la fin du monde.
Après tout, ces femmes-là allaient donner naissance à un petit tatouinien ou un petit jendoubien. Donc autant dire qu’il n’a pas réellement de vie devant lui. Donc le fait que lui et sa mère meurent avant l’accouchement c’est plutôt une bonne nouvelle. Ça fera toujours un chômeur de moins, un « jabri » de moins à gérer pour l’Etat.
Et puis en plus, il y a des chances pour que ce gars là devienne un terroriste ou qu’il croupisse dans un des tristes cafés de ses régions là. Donc, il ya des chances qu’il devienne un vrai boulet pour nous.
Mais bon, faisons nos humanistes et demandons-nous pourquoi il n’y avait pas de médecin là-bas ? Il faut déjà avouer que « obstétricien à l’hôpital régional de Tataouine » ce n’est pas vraiment prestigieux comme titre. Hormis quelques uns, le rêve aujourd’hui c’est d’être médecin dans le privé à Tunis ou à Sousse, avoir une grande maison, cinq voitures et quelques appartements en location. Comment y arriver ? Et bien en profitant des Libyens par exemple, ou bien en pratiquant des liposuccions sur des femmes riches de la capitale. Ça c’est du prestige, ça c’est une vraie réussite !
Alors qui va s’occuper des pauvres dans les régions intérieures ? La réponse est claire : On s’en fout ! On n’en a pas grand-chose à faire en effet. S’il y a des médecins volontaires qui veulent y aller, qu’ils le fassent, c’est leur choix. Sinon, il y a quelques médecins Chinois, ou Russes, ou autres qui viennent faire ce travail comme ils feraient de l’humanitaire au Congo ou en Afghanistan. Les enfants du « pays de la révolution » doivent attendre l’aide des étrangers, notamment, pour pouvoir se soigner et accessoirement, accoucher.
Mais attention, il ne faut pas que le médecin devienne un bouc émissaire, pour tous ceux que la mort d’une femme enceinte indigne. Le médecin a parfaitement le droit de travailler où il veut, il a quand même fait plus de dix ans d’études universitaires. La durée de ses études lui donne le droit de ne s’occuper que de ce qui l’intéresse, et surtout, là où ça l’intéresse. Le médecin a parfaitement le droit d’agir comme un épicier ou comme un buraliste qui va bouffer deux mètres de trottoir pour installer son étal. Le médecin a parfaitement le droit de raisonner comme une coiffeuse dont le rêve est de pouvoir louer un garage au Menzah ou à Ennasser. C’est son droit le plus absolu…
Et entre temps, on fait quoi pour que ces pauvres femmes arrêtent de mourir ? Déjà, il faut savoir que ce n’est pas du tout une urgence. Ces femmes-là meurent et continueront de mourir sans que cela ne dérange qui que ce soit à part leurs familles. On ne peut pas obliger les médecins à travailler dans ces endroits là non plus. Alors on fera autre chose. On équipera les hôpitaux de matériel, on construira des extensions et même de nouveaux hôpitaux, mais il n’y aura personne pour y travailler. L’avantage c’est que l’Etat et les responsables pourront dire qu’ils font de leur mieux, ils seraient même capables de transformer cela en « réalisations ».
Les femmes enceintes en manque de médecins continueront de mourir et c’est comme ça. Ça ne changera pas et de toute façon ça n’émeut pas grand monde. De toute manière ce n’est qu’une paysanne qui allait donner vie à son quinzième enfant, et la vie continue…ou pas !
Commentaires (38)
Commenterreproduction
effarant..
C'est fou, ils sont vraiment malades !
Il faudrait leur retirer leur titre parce qu'ils ne le méritent pas.
vive l'egoisme. Vive la révolution
erreur de frappe..
c'est à " qui incombe la responsabilité ? " comme vous l'avez certainement compris.
Désolée pour d'autres erreurs que je relève maintenant, je sais que vous me pardonnerez.
Aïdkom Mouled Mabrouk !
@tounsia 2- beaucoup de médecins présentent des arguments factices
Je ne veux pas être non correcte avec un tout un corps de métier mais nous avons des lobbies en Tunisie qui doivent être confrontés (médecins, instituteurs, pharmaciens, avocats et la liste est longue). Pharmaciens et médecins par exemple sont contre l'ouverture de nouvelle facultés, c'est voulu pour garder le nombre de praticiens réduit et garder des salaires et des prix de visites et d'opérations assez élèves (les visites de médecins en Tunisie coûtent pratiquement comme en France et chez les autres métiers il y'a un facteur de 6 a 8 entre le salaire d'un français et d'un tunisien). Par exemple la visite d'un médecin spécialiste coûte en France entre 23 et 37 Euro et en Tunisie on paye 40 an 50 dinars et le medecin français paye ses impôts.
Excellent article !
Excellent car il te renvoie à la réalité du terrain dans certaines régions.
Excellent car il te permet de te poser des tas de questions et de soulever différentes problématiques.
Cet article aurait pu s'appeler :
les préjugés qui tuent.
sois pauvre et crève !
comptez pas sur nous pour vous soigner !
circulez y a pas de médecin !
sur la route de la mort !
donner la vie, c'est mourir à petit feu !
interdit de naître sur la terre de mes ancêtres
entre luxe et serment d'Hippocrate, quoi choisir ?
sauver la vie d'un pauvre ou liposucer une riche, que faire ?
demain je serai médecin des villes ou des champs ?
entre forceps et piqûre au botox, le choix est fait !
etc...etc...la liste est longue mais je vais m'arrêter là.
A QUI COMBE LA RESPONSABILITE ?
Toute la question est là !
Le phénomène est le même partout dans le monde, les campagnes sont aux abois.
En France, on est obligé de les faire venir du grand Est de l'Europe en mettant à la disposition des médecins tout ce dont ils ont besoin pour être vite opérationnels ainsi que logement de fonction et salaire correcte. Les médecins recrutés sur place sont obligés de savoir parler le Français.
Concernant le cas de ces 2 mamans décédées ( Rabi yarhamhom inch'allah ), rien ne nous dit qu'il n'y en a pas eu d'autres avant elles et combien sont-elles parties pour accoucher ailleurs ??
Ces cas de figure ne doivent plus exister.
On doit savoir anticiper sur les accouchements en tenant compte des statistiques des éventuelles naissances ( combien par semaine, par mois.. etc )
On doit savoir mettre à la disposition des hôpitaux des hélicoptères de l'armée ou privés pour transporter les gens vers d'autres villes.
On doit savoir réquisitionner des médecins et les obliger à...
L'Etat a une très grande part de responsabilité dans la mort de ces mamans qui sont parties en emportant leur petit mais qui ont laissé des orphelins, des veufs et des familles dans le chagrin.
Et ça c'est pas normal !
C'est pas normal, de partir pour donner la vie et de trouver la mort par manque de médecins.
Parce que ces derniers préfèrent taper dans le renom, le m'as-tu-vu et la luxe.
Ils oublient au passage qu'ils viennent certainement de ces villes désertées, qu'ils ont bénéficié de bourses d'études...et que le renvoi d'ascenseur : " jamais entendu parle ! ". L'ingratitude c'est leur seconde peau.
Et ça non plus c'est pas normal !
L'Etat doit agir et réagir et le plus vite sera le mieux.
REQUISITION ! en attendant la solution définitive : dans le privé et l'armée.
Obliger certains futurs médecins boursiers à travailler dans leur ville d'origine car ils connaissent leur population.
Anticiper pour diriger certains étudiants à choisir telle voie plutôt qu'une autre en fonction des besoins..et les soutenir financièrement car ils reviendront travailler dans la région...etc...
IMPOSER un Numerus Clausus dans les grandes villes...
ET ARRÊTER de dénigrer ces zones qui sont tout l'inverse des saloperies qu'on véhicule en GENERALISANT ! Ce n'est rendre service à personne.
Discutez avec les gens sur place et vous verrez. Ils ne vous sautent pas dessus et quand ils vous ouvrent leur porte, ils se plient en quatre pour vous recevoir. Ca, vous ne le verrez JAMAIS chez le riche; l'hautain celui qui a oublié parfois ses racines.
Alors vos préjugés de M... gardez-les pour vous !
Et c'est valable pour les médias qui font le relais..pour vendre du vent !
Les jeunes qui risquent leur vie pour aller travailler ailleurs viennent pour la plupart de ces régions alors qu'on leur colle l'étiquette de fainéant..tout simplement minable !
On préfère s'émouvoir sur des sujets tels que : hachiche, homosexualité, destruction d'un site...
La vie n'a plus d'importance et celle d'un pauvre encore moins..
CA, CA NE PASSERA PLUS !
ET BRISONS LES PREJUGES QUI NUISENT A CES REGIONS et A LEUR POPULATION.
Rabi yarhamhom en cette période de Mouled.
W Rabi yadikom .
@Forza 24-12-2015 08:58
Le problème des hôpitaux à l'intérieur du pays est très complexe, et dire que la faute est aux médecins spécialistes qui ne veulent pas y travailler, est non seulement inexact, mais déraisonnable ; J'ai entendu les spécialistes du métier s'expliquer sur cette question pour dire qu'en absence de matériel adéquat, le médecin spécialiste, ne peut pas faire son diagnostic et devra se contenter d'envoyer son patient faire les examens nécessaires au CHU le plus proche, son rôle sera donc limité à écrire des lettres confidentielles qui accompagnent les malades vers d'autres structures sanitaires équipées. Ainsi, le
problème est plus grand et se situe au niveau de la carte sanitaire du pays qui a besoin d'être revue et corrigée, puisque tous les grands centres hospitalo-universitaires (CHU), se situent au niveau des régions côtières : Bizerte, Tunis, Sousse, Hammamet, Monastir, et Sfax ; A l'intérieur du pays, et à l'exception de Jendouba, dotée d'un CHU, toutes les autres régions de l'Ouest du pays, et en particulier le centre et le sud, ont des hôpitaux qui manquent de TOUT; La Solution serait, toujours selon les spécialistes du métier, de construire de grands centres régionaux qui permettent d'optimiser les moyens, en particulier lorsqu'il s'agit d'équipement coûteux tels que le scanner, l'IRM. . . et c'est seulement dans ces conditions que les médecins spécialistes peuvent faire leur travail et être utile dans les hôpitaux où ils exercent; voila pourquoi je n'étais pas d'accord avec M.Achouri qui a occulté le problème de base et nous a emmené sur la dangereuse piste du régionalisme en mettant le décès deces 2 femmes enceintes sur le dos des médecins spécialistes.
je n'ai peut être pas été précise dans mon précédent commentaire, concernant la fréquence de ces cas en fonction de la géographie comme vous l'avez fait, mais je voulais surtout attirer l'attention sur la la dangerosité de la piste (glissante) sur laquelle Marouane Achouri nous a entraîné et qui a été hélas, bien récupérée par certains. . .
@Ally, très bon témoignage
@ Ally
Si c'est sur ordonnance, il me faudra un scan.
J'autorise BN à vous donner mon émail.
N'hésitez pas, ce ne serait pas la première fois que j'envoie des médicaments.
Joyeux Mouled quand même!
please !
Au temps de l'ancien gouvernement des technocrates, c'était Mr Md Salah Ben Ammar qui a mis son mail personnel dans le site du ministère . Je lui ai écrit lors de la rupture du Lamictal( un anti-epileptique) qui a chargé le jour même quelqu'un du ministère pour me trouver une solution immédiate ( ce qui fût fait ) et les pharmacies étaient approvisionnées dans les dix jours qui suivent.