
Le barreau de Bordeaux, en France, a publié, mardi 27 mai 2025, un message fort, empreint d’émotion et de solidarité, à l’occasion des 60 ans de Sonia Dahmani. Une date que l’on célèbre habituellement entouré de ses proches. Pourtant, cette année, l’avocate tunisienne l’a passée en prison.
« Sonia Dahmani a fêté ses 60 ans, un âge qu’on célèbre habituellement entouré des siens. Mais Sonia est derrière les barreaux. » C’est par ces mots que commence l’hommage publié sur les réseaux sociaux du barreau. Un message qui rappelle les faits : arrêtée violemment le 11 mai 2024 à la Maison de l’Avocat de Tunis par une quarantaine de policiers cagoulés, Sonia Dahmani a été poursuivie pour avoir simplement exercé sa liberté d’expression.
Depuis, cinq procédures ont été engagées contre elle. Deux d’entre elles ont abouti à des condamnations à de la prison ferme. En réponse à cette injustice, la Maison de l’Avocat de Bordeaux a déployé une banderole en son honneur, pour alerter l’opinion, refuser le silence et affirmer un soutien sans faille à l’avocate emprisonnée.
Au-delà des slogans, les mots de la sœur de Sonia, Ramla Dahmani, résonnent comme un cri. Dans une lettre poignante datée du 26 mai, elle décrit une détention difficile, marquée par l’indignité. Sonia Dahmani y est privée d’eau chaude, de soins médicaux, d’accès au sport, et subit des humiliations quotidiennes. À cela s’ajoute un traitement discriminatoire manifeste, notamment par rapport à d’autres détenues européennes. Ses douleurs physiques, ignorées, témoignent de l’ampleur du mépris auquel elle fait face.
« Et pourtant, elle tient bon. »
Malgré les murs, les privations et les coups portés à sa dignité, Sonia Dahmani reste debout. Le jour de son anniversaire, un moment de lumière a percé l’obscurité : entourée de ses codétenues, elle a partagé une brève parenthèse de joie. Ce court instant de fête fut aussi une démonstration de sa force intérieure. Sa sœur la décrit comme « une lumière dans l’obscurité », un symbole de courage et d’espoir qu’aucune prison, aucun régime, aucune violence n’a encore réussi à éteindre.
M.B.Z
