Le ministre de la Fonction publique, de la Bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Mohamed Abbou, a annoncé avoir transmis, le 27 août, au ministère public le dossier de l’affaire de conflit d'intérêts dans laquelle est impliquée le chef du gouvernement démissionnaire, Elyes Fakhfakh, et ce mercredi 2 septembre 2020 lors d’une conférence de presse.

Soulignant que cette décision a été prise sur recommandation de l’Autorité de contrôle, Mohamed Abbou a précisé que ladite autorité avait relevé des infractions liées au marché conclu avec l’entreprise Vallis dans laquelle Elyes Fakhfakh détient des parts. 

Il a ajouté que l’autorité de contrôle avait jugé la transaction illégale et avait demandé de renvoyer pour examen le dossier de l’affaire devant le parquet du Pôle financier notant qu’il s’était exécuté sans consulter des tiers. 

Mohamed Abbou a expliqué, également, que l’autorité de contrôle avait conclu dans son rapport que le marché avait été attribué à la société d’Elyes Fakhfakh dans des circonstances ambiguës alors que ladite entreprise ne remplissait pas les critères techniques et financiers de sélection. 

Le ministre chargé de la Fonction publique a ajouté que la justice déterminerait si ce marché avait été obtenu grâce à une contrepartie ou en moyennant des dessous de table compte tenu du fait qu’une première phase de la transaction s’est déroulée avant qu’Elyes Fakhfakh ne soit nommé chef de gouvernement et que l’autre phase a eu lieu alors que le prévenu était bien installé à la Kasbah. 

Il a révélé, par ailleurs, qu’il avait rejeté la requête du chef de cabinet d’Elyes Fakhfakh ayant demandé d’ajourner l’ordre d’inspection, la veille même de l’audition du chef du gouvernement au Parlement - le 24 juin. 

Mohamed Abbou a souligné qu’il ne s’était jamais immiscé dans le travail de l’autorité de contrôle et qu’il avait honoré ses engagements en publiant le rapport final dans les délais fixés.