
Le chef de l’Etat, Kaïs Saïed avait promis de rompre avec le passé, de mettre en place de nouvelles approches et d’innover dans l’exercice du pouvoir. Personne ne se serait douté qu’il irait aussi loin dans l’innovation en violant, un par un, les principes de la justice et même de la pure logique.
Depuis des mois, le président de la République s’est livré à une guerre sans merci contre les juges en prétendant « épurer » la justice. Plus d’un an après le début des escarmouches, Kaïs Saïed préside un Etat qui viole allégrement la loi et qui refuse de mettre en application des jugements de justice, juste parce qu’ils ne correspondent pas à ce qu’il souhaite. Il a trouvé en cela un fidèle serviteur en la personne de la ministre de la Justice, Leila Jaffel, qui n’a pas reculé devant la bassesse de faire verrouiller les bureaux et d’assigner des gardes pour empêcher les juges de reprendre leur travail. La tête de l’exécutif a longuement parlé d’indépendance de la justice, de l’importance de l’équité devant les tribunaux et de son combat contre l’impunité. Mais à part salir les juges et gesticuler en criant devant ses ministres, Kaïs Saïed n’a rien accompli.
L’Etat tunisien, sous la conduite du président de la République, a violé un principe fondamental de droit : le droit à la défense. Il a viré 57 juges sans que ces services n’aient le moindre début de preuve contre au moins 50 d’entre eux. Le brouhaha que font ses soutiens sur les réseaux ne suffira pas à cacher le vide sidéral de ce qui est reproché à ces juges. Même le coup de main de la très gentille Najla Bouden en demandant au Tribunal administratif d’allonger les délais en faveur du ministère de la Justice n’aura pas suffi pour tenter de trouver des raisons valables pour virer les juges. Deuxième principe de droit violé : on ne punit pas des personnes pour ensuite essayer de leur trouver des accusations. Si le président de la République, si attaché à la justice, au moins au niveau des discours, valide les agissements des services du ministère de la Justice, cela veut dire qu’il ne croit pas du tout à la justice et qu’il ne reculerait pas devant le fait de violer les lois pour préserver son égo personnel et ne pas perdre la face. Si le président de la République n’est pas au courant de ces agissements et s’il s’agit d’initiatives prises par sa ministre et ses services, cela veut dire qu’il est prêt à fermer les yeux sur les pires agissements tant que cela sert ses propres intérêts politiques. Si c’est le cas, il ne serait en rien différents des escrocs d’Ennahdha ou des vautours de Nidaa Tounes.
Par ailleurs, en admettant que la culpabilité, réelle ou supposée, de ces juges révoqués soit établie, il nous faudrait nous rappeler de la formule de Voltaire au procès Calas : « Il vaut mieux cent coupables en liberté qu’un seul innocent en justice ». L’Etat tunisien ne peut agir de la sorte et refuser, tout bêtement, d’appliquer des décisions de justice. Les juges corrompus existent, les juges dont les fortunes plus que suspectes existent également, tout le microcosme de la justice les connait personnellement, la ministre de la Justice elle-même les connait puisqu’elle est juge depuis les années 90. Pourtant, ils continuent d’exercer en toute liberté et ne sont aucunement inquiétés par cette vague d’épuration. Ces agissements confortent la thèse soutenue par les structures juridiques selon laquelle le président de la République ne veut garder que des magistrats « maitrisables » dans les tribunaux.
Entre temps, le chef de l’Etat a décidé de n’assumer aucune responsabilité, comme sur beaucoup d’autres sujets d’ailleurs. Il a nommé les membres de l’instance des élections, supposée être supérieure et indépendante. Sur sept personnes nommées, une a démissionné ; en solidarité avec les juges et l’autre, Sami Ben Slama, est mis au ban par les autres membres qui demandent à Kaïs Saïed de le virer. Pendant ce temps-là, silence total du président de la République. Il semble toujours attendre la liste des personnes ayant un passeport diplomatique. Liste qu’il avait demandée à la suite du scandale du passeport attribué au fils du ministre de l’Intérieur. Le chef de l’Etat a également dissous le conseil supérieur de la magistrature élu et en a nommé un autre. Aujourd’hui, la crise bat son plein avec les magistrats et le bras de fer semble s’éterniser. Aucune intervention de Carthage. Kaïs Saïed semble ignorer que le fait de s’accaparer tous les pouvoirs implique mécaniquement d’assumer toutes les responsabilités. Le chef de l’Etat s’en dérobe superbement.
Finalement, la nouvelle République prônée par Kaïs Saïed et ses acolytes ressemble beaucoup à celles qui l’ont précédée. Luttes intestines, implication de la famille dans la gestion des affaires du pays et mainmise sur le pouvoir sont parmi les points communs de la gouvernance de Kaïs Saïed avec les autres. Pour ce qui est de la justice, tous les pouvoirs successifs en Tunisie ont fait leur possible pour la maitriser et ne jamais la réformer véritablement. Tous les pouvoirs ont souhaité avoir les juges sous leurs bottes et n’ont jamais réellement souhaité voir une justice indépendante. Kaïs Saïed et Leila Jaffel marchent vulgairement dans les pas de leurs prédécesseurs. Il est fort à parier qu’ils connaitront le même destin.



Et puis, il serait juste de dire, écrire, que si "tous les pouvoirs" ont voulu avoir "à leur botte" et non "sous leur botte" cette institution, les islamistes ont fait beaucoup plus, ils l'ont vide de sa substance.
Rappelez-vous, Ghannouchi déclarant Karoui innocent, et Karoui fut libéré.
Imaginez que le Président de la République ait fait cette sortie, qu'est ce que vous n'écririez pas.
La Justice, comme la démocratie, ne peuvent vivre que s'il y a des citoyens qui les méritent. Les respectent. Vivent selon leur Loi.
Il faut bien admettre que c'est loin d'être le contexte.
Mais, on peut rêver.
Par exemple que des organes d'information fassent le travail d'élévation des consciences, éclairent le citoyen.
Que ce dernier se sente membre d'une communauté nationale, partageant des objectifs, une vision de ce qu'est le pays, éprouvent du commun.
De même, il serait juste et utile de ne point absenter les conflits d'intérêts, les contradictions sociales, les différences de fortune et de statut, bref, avoir soin de ceux qui sont dans le besoin.
De ce que je vois, je sais, le pays est gangrèné par l'envie, l'individualisme. On se plaît bien plus à jalouser, envier, saboter, qu'à partager.
Ce n'est pas un joli tableau à présenter au citoyen, ni au monde.
juge d'intruction ? invention franco française.
cassation ? franco française.
parquet ( et moquette ) dépend du ministre, donc de l'exécutif.
où est l'indépendance des 3 pouvoirs
oubliez cette p... de France !!
Rendre justice n'est pas un métier comme les autres , c'est une mission noble qui exige une intégrité , une équité et une impartialité sans faille . Croyez-vous que l'ensemble de ceux qui ont prêté serment de faire appliquer la loi avec justesse et rigueur respectent ces règles élémentaires de déontologie ? La réponse est : NON à une très large majorité .
Un état digne de ce nom doit intervenir à chaque fois qu'il y a des abus de "liberté" dans l'exercice la justice
On ne voit ce qu'il serait possible d'ajouter.
Les thuriféraires n'apprécient guère les iconoclastes. Y compris quand les faits sont têtus.
Attendez-vous à des retours critiques. Doux euphémisme.
@GZ qui s'exprime de façon directe ,sans elghaz*,en allant droit au but et en appelant les choses par leur nom?
*J'attends toujours votre explication à propos du:
Quelque chose dans son délire le trahit. Il ne le saura jamais.
JE VOUS METS AU défi d'apporter une réponse CONVAINCANTE,DIRECTE.
Malheur et calamités les avaient touchés; et ils furent secoués jusqu'à ce que le Messager, et avec lui, ceux qui avaient cru, se fussent écriés: Quand viendra le secours d'Allah ?
Quoi ! le secours de Dieu est sûrement proche.
Les deux amis, livides, côte à côte, les mains agitées d'un léger tremblement nerveux, se taisaient.
L'officier reprit : « Personne ne le saura jamais, vous rentrerez paisiblement. Le secret disparaîtra avec vous. Si vous refusez, c'est la mort, et tout de suite. Choisissez. »
Ils demeuraient immobiles sans ouvrir la bouche.
Le Prussien, toujours calme, reprit en étendant la main vers la rivière : « Songez que dans cinq minutes vous serez au fond de cette eau. Dans cinq minutes ! Vous devez avoir des parents ? »
Le Mont-Valérien tonnait toujours.
Les deux pêcheurs restaient debout et silencieux. L'Allemand donna des ordres dans sa langue. Puis il changea sa chaise de place pour ne pas se trouver trop près des prisonniers ; et douze hommes vinrent se placer à vingt pas, le fusil au pied.
L'officier reprit : « Je vous donne une minute, pas deux secondes de plus. »
Puis il se leva brusquement, s'approcha des deux Français, prit Morissot sous le bras, l'entraîna plus loin, lui dit à voix basse : « Vite, ce mot d'ordre ? Votre camarade ne saura rien, j'aurai l'air de m'attendrir. »
Morissot ne répondit rien.
Le Prussien entraîna alors M. Sauvage et lui posa la même question.
M. Sauvage ne répondit pas.
Ils se retrouvèrent côte à côte.
Et l'officier se mit à commander. Les soldats élevèrent leurs armes.
Alors le regard de Morissot tomba par hasard sur le filet plein de goujons, resté dans l'herbe, à quelques pas de lui.
Un rayon de soleil faisait briller le tas de poissons qui s'agitaient encore. Et une défaillance l'envahit. Malgré ses efforts, ses yeux s'emplirent de larmes.
Il balbutia : « Adieu, monsieur Sauvage. »
M. Sauvage répondit : « Adieu, monsieur Morissot. »
Ils se serrèrent la main, secoués des pieds à la tête par d'invincibles tremblements.
L'officier cria : Feu !
Les douze coups n'en firent qu'un.
Le facho de carthage aurait dû écouter les islamistes !!!
Malheureusement les flics ripoux, avec leurs réseaux en France, ont parfaitement trouvé le débile parfait !!!
Il ne maîtrise PLUS RIEN !!!