
Le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Samir Cheffi, est revenu, jeudi 29 décembre 2022, sur l’initiative qu’entend lancer la centrale syndicale avec d’autres organisations nationales en guise de solution pour la crise actuelle.
Le bâtonnier, Hatem Meziou, a reçu, mardi, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi et le président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme, Bassem Trifi. Ce dernier a affirmé que les trois organisations discutaient d'une initiative qui pourrait prendre la forme d’un dialogue dont l’issue serait la présentation d’une feuille de route au peuple tunisien.
Invité de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, Samir Cheffi a souligné la gravité de la situation notant que les politiques – pouvoir en place et opposition – n’ont pas saisi le message que leur a adressé le peuple tunisien le 17 décembre 2022 en boudant les législatives anticipées.
Le taux de participation au premier tour des élections voulues par le président de la République Kaïs Saïed a été estimé à 11,22% par les services de l’Instance supérieure indépendante pour les élections. Le taux le plus bas de l’histoire.
Le syndicaliste a avancé que le peuple tunisien « en avait eu marre » et qu’il souhaitait « recalibrer la boussole », dénonçant « les bûchers dressés sur les réseaux sociaux » en référence au lynchage politique entre les différentes composantes de la scène politique tunisienne. « Basta ! Les Tunisiens veulent la dignité, une vie descente, la justice, un État fort, juste et capable de garantir un avenir meilleur à leurs enfants », a-t-il lancé soulignant que l’UGTT frappera à toutes les portes pour trouver les alternatives adéquates et éviter au pays de basculer dans la mendicité.
Samir Cheffi a évoqué, dans ce sens, la guerre contre la corruption notant que la justice devrait jouer son rôle. Revenant sur le discours prononcé dans la soirée de mercredi par le président de la République, il a rappelé que la centrale syndicale avait appelé, à plusieurs reprises, à la mise en œuvre de politiques publiques pour la lutte contre la corruption déplorant le fait que cette problématique a, à chaque étape, été réduite à de simples slogans. « La campagne de lutte contre la corruption de 2017 s’est transformée petit à petit d’une guerre contre la corruption en une guerre pour s’en nourrir », a-t-il ajouté.
Au terme d’une réunion avec la cheffe du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense, la ministre de la Justice et plusieurs hauts cadres militaires et sécuritaires pour discuter de la situation générale dans le pays et les derniers développements sur la scène nationale, Kaïs Saïed a lancé de nouvelles menaces, affirmant : « Ce qui se passe de la part de certaines personnes impliquées jusqu’à la moelle dans la corruption et la trahison, en termes de dénigrement et d’insultes de l’État et de ses symboles, est inadmissible. Ce dénigrement se hisse au rang du complot contre l’État. Ce dénigrement se hisse au rang du complot contre la sureté intérieure et extérieure de l’État. Cette situation ne peut plus durer. Ces personnes ne peuvent rester sans sanctions, mais dans le cadre de la loi. Il faut absolument appliquer la loi ».
N.J.

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