A quoi joue le gouvernement ? A-t-il étudié les répercussions économiques de sa décision d’imposer un visa d’importation ? Que le chef de l’Etat ne comprenne rien à l’économie, cela tout le monde l’a compris, mais que le gouvernement s’y mette aussi est un peu trop dur à avaler. Retour sur une décision qui risque de coûter cher à la Tunisie.
La toile a été soulevée le weekend dernier par un document fuité. Le communiqué commun de trois ministères, ceux du Commerce, de l’Industrie et de la Santé, annonce de nouvelles mesures pour l’importation de certains produits, nécessitant un visa d’import pour les opérateurs et une panoplie de procédures à faire à priori. Ceci compliquerait les imports d’une liste très large de produits dont les fameux parfums cités par le chef de l’Etat dans l'un de ses discours prononcé il y a une quinzaine de jours.
Une copie de ce document est parvenue à Business News qui a décidé de ne pas le divulguer, ayant des doutes sur son authenticité. Ce document étant signé uniquement par l’un des trois ministères précités. Aujourd’hui, le vice-président de la Chambre syndicale des sociétés de commerce international relevant de l'Union tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica), Zied Jaouadi, a affirmé au micro de Myriam Belkadhi dans son émission La Matinale de Shems FM, que le document entrait en vigueur le 17 octobre courant, prouvant ainsi son authenticité.
Alors quel est le problème ? Pour M. Jaouadi, cette décision va entraver les importations causant un manque dans ces produits et une inflation, outre leur développement du marché parallèle.
« Nous sommes d’accord pour la rationalisation des importations, le problème est dans la méthodologie et la manière. Le secteur n’a pas été sollicité pour participer à cette décision importante l’impliquant. Pour moi, il s’agit d’une stratégie pour freiner les importateurs du circuit officiel et l’application est prévue pour le 17 octobre courant », a-t-il déclaré.
Il a, d'ailleurs, affirmé : « Nous avons appris l’information par les réseaux sociaux, via le document qui circulait sur la toile ! Un document, qui impose un visa d’importation et qui n’est jamais parvenu à l’Utica ».
Les nouvelles mesures imposeraient une paperasserie monstre à l’heure où on prône la digitalisation, avec un dossier qui comprend huit documents et tout autre document supplémentaire que réclamerait l’administration (factures de l’usine, certificat des autorités compétentes du pays d’origine pour vérifier que l’entreprise est légale, prouver que le fabriquant suit le système de suivi de la qualité, une liste des types de produits à importer, l’enregistrement de la marque dans le pays d’origine pour éviter la contrefaçon, le modèle du visa des produits qu’on veut importer, le certificat de vente libre délivré par les autorités du pays d’origine et les documents prouvant la qualité du produit). Outre le fait qu’aucun délai de réponse n’est spécifié à partir du dépôt de la demande de visas, donc aucune visibilité pour les importateurs. Et connaissant l’administration tunisienne, les réponses vont traîner en longueur et le fameux « reviens demain » sera de mise.
Bien sûr tout cela se fera au dépend du consommateur car le coût des produits concernés augmentera et des retards seront enregistrés dans l’arrivée de ces produits sur les marchés tunisiens, sachant que certains produits sont de la matière première, toujours selon le vice-président de la Chambre syndicale des sociétés de commerce international.
Donc, les produits disponibles sur les marchés vont diminuer, l’inflation va exploser et les recettes de l’Etat vont baisser.
Autre problématique de taille révélée par M. Jaouadi, l’exigence formulée d’importer directement des usines de fabrication est pratiquement impossible à satisfaire.
En effet, les fabricants ont plusieurs unités de fabrication éparpillées dans le monde, dont certaines installées en Tunisie et chaque usine fabrique certains produits. Le tout est, ensuite, regroupé dans des centrales de vente ou sur des plateformes logistiques, pour être renvoyé aux pays de destination.
Alors qui profitera de ces nouvelles mesures ? Le marché parallèle qui n’a aucune entrave et qui est totalement libre, qui ramène des produits non-conformes et parfois dangereux pour la santé et qui ne paye rien à l’Etat.
Les fraudeurs aussi pourront profiter de certaines failles comme le fait que les importations seront exemptées de ce visa sans contrepartie ou sans virement en devise.
Donc, tout est fait pour rendre la tâche difficile aux plus consciencieux. D’ailleurs, Zied Jaouadi pense que ces décisions décimeront les PME du secteur. Les entreprises de plus grande taille devront trouver facilement des solutions.
Ces nouvelles mesures bénéficieront par ailleurs aux fabricants locaux, auxquels le ministère devrait justement faire des contrôles de qualité. Plusieurs d’entre elles, produisent pour le marché tunisien de la qualité médiocre et parfois non-conforme aux spécifications ou carrément à leurs propres cahiers des charges alors que ces mêmes opérateurs exportent de la haute qualité à l’étranger. Ces opérateurs devraient apprendre d’abord à respecter le consommateur tunisien, car aucun ne recourt à l’achat d’un produit importé s’il trouve un équivalent de production nationale proposé à un prix moins cher.
Le tout sachant que les produits visés ne représentent que 1.600 MD rien par rapport au 50.000 MD d’importations du pays.
« Même si on interdit complètement l’importation des produits de la liste, cela ne va pas régler le problème du déficit, qui ne va baisser que de 2 ou 3% », a martelé Zied Jaouadi expliquant que le déficit vient de l’énergie.
En effet et en se référant aux chiffres publiés par l'Institut national de la statistique (INS) en août 2022, la part du lion du déficit commercial revient au déséquilibre entre importation et exportation de la matière première et semi-produits. Il représente 38,95% du déficit global. Ensuite, nous avons le déficit énergétique qui s’accapare 35,71% du déficit total puis le déficit alimentaire qui représente 12,74% du déficit total. Ces trois rubriques cumulent à elles seules 87,74% du déficit global.
Ainsi, il s’avère que l’impact de l’importation des produits de luxe n’est pas autant significatif que le prétend le chef de l’Etat ou qu’avancent les membres du Harak du 25-Juillet, en énonçant des chiffres qui paraissent importants mais sont négligeables en comparaison avec le déficit global et le budget de l’Etat.
Dans les faits, les nouvelles mesures vont avoir plus d'inconvénients que d’avantages. Outre les perturbations d’approvisionnement, les pénuries et l’inflation engendrée, la baisse d’activités de certains secteurs les poussera vers le chômage technique et le licenciement d’employés. Le tout sachant que le vrai problème est le manque de ressources extérieures et la non-conclusion de l’accord avec le Fonds monétaire international qui bloque tout autre apport de devise. A regarder la liste des produits, plusieurs pans de l'économie seront touchés et pour les PME, un arrêt d'activité équivaut à une mort certaine.
Autre point important, plusieurs marques tunisiennes ne produisent pas localement : elles importent leurs produits. Donc, les Tunisiens seront aussi étonnés de l’absence de plusieurs produits connus comme marques tunisiennes.
Rappelons, dans ce cadre, que plusieurs industriels avaient tiré la sonnette d’alarme il y a des années sur la disparition du tissu industriel tunisien. Un cri qui est passé sous silence et dont la Tunisie devra aujourd'hui payer le prix.
Des mesures qui peuvent être considérées comme révoltantes, lorsqu’on prend en considération le populisme de certaines décisions gouvernementales qui visent à faire avaler l’amère pilule aux Tunisiens. En ces temps difficiles et alors qu’on parle de restrictions et de rationalisation, le gouvernement a mobilisé des fonds en devises pour les rites de la Omra, qui rappelons-le ne sont pas considérés comme obligatoires dans la religion musulmane. Ainsi, cinquante millions de dinars y ont été mobilisés.
Certes le montant n’est pas très conséquent mais révèle la schizophrénie des autorités. Pas plus tard qu'il y a quelques semaines, le chef de l'Etat s'était élevé contre l'importation des produits de soin et de beauté, les jugeant non prioritaires...
Cela dit, rien n’est perdu. Le gouvernement peut œuvrer pour l’avenir et accélérer plusieurs projets dont en particulier celui des énergies renouvelables, notamment dont l’entrée en production est entravée outre les unités industrielles qui attendent depuis des mois le feu vert des autorités pour s’y lancer. Autre volet, celui de cultiver nous-mêmes une plus grande proportion de nos besoins en céréales, pour ne plus dépendre des autres. Chose que le gouvernement actuel a promis de faire cette année.
M. Jaouadi a aussi évoqué la nécessité d’encourager les exportations, qui est pour lui facile, ne nécessitant pas de fonds de la part de l’Etat mais juste une modification des lois notamment celle des changes. Outre le fait d’encourager la production nationale et surtout la protéger de la concurrence de produits étrangers, surtout ceux qui affluent par le marché parallèle, qui ne payent pas de taxes et concurrence illégalement les produits nationaux.
Rationaliser les importations est important mais cela ne doit pas se faire au détriment du consommateur et de manière à faire grimper l’inflation qui a déjà atteint un record jamais égalé depuis quarante ans. Le gouvernement devra commencer par dire la vérité aux Tunisiens sur la situation des finances publiques et les convaincre de la nécessité d’entreprendre les réformes structurelles. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Jamais les Tunisiens n’ont été aussi conscients de la gravité de la situation, certains ayant dû passer la nuit dans leurs voitures pour s’approvisionner en carburant. Car le salut de la Tunisie est intimement lié à la mise en place de réformes qui permettront au pays d’avancer et d’investir dans les secteurs qui lui importent réellement et de ne pas se contenter à s’endetter pour payer ses emprunts et les salaires.
Imen NOUIRA
Et d'autre part de privera la même nahdha et ses adeptes privilégiés des importations de luxe, dont l'alimentation, l'habillement et les bijoux.
C'est clair ?
Ce chiffre «insignifiant » pour le budget selon cet importateur est égal au montant alloué par l'Etat pour construire l'autoroute Tunis Jelma longue de 186 kms. Alors on enrichit les compagnies étrangères en important un produit qui peut être fait en Tunisie ou on désenclave trois gouvernerat (zaghouan ,kairouan et Sidi bouzid)?
C'est incomparable.
Je parlais des fonctionnaires en général, le respect de la république tout commence par le respect.
Quand à la France j'avais donné 42 ans de travail jamais chômer un seul jour.
Payer mes impôts
Vous pouvez parler des gens que vous connaissez pas.
Tous les présidents français ont fait l'objet en leur temps de critique, d'opposition dure voir pour certain se sont fait insulter en publique et c'est cet état d'esprit qui fait la démocratie, le chef est là par et pour ke peuple, pas le contraire, vous est votre mentalité de bougnoule, tout ce qui représente le pouvoir devient votre sidi.
Je parle pas du reste hein, ventre en l'air toussa toussa.
Avez-vous compris où là aussi il vous faut un dessin ?
Tharbou fi rouhek.
Descendez un peu et respectez les gens.
Dieu merci vous êtes là bas et pas ici, bon pour combien de temps il vont vous supporter vous et vos semblables ? Mystère et boule de gomme, Ici ça fait un moment que l'on sature (là-bas aussi d'ailleurs).
Vous vous définissez comme humaine soit, c'est un point de vue, mais je dirais vu le peu de consistance au niveau matière grise, il serait plus juste de vous qualifier de bipède partiellement évolué.
'?a permettra la protection du produit local contre les pacotilles turques et chinoises.
De plus c'est devenu un moyen pour tout genre de trafic.
Et puis ceux qui veulent importer doivent exporter
Même les états Unis et les pays européens le font.
Chez nous c'est le gabagi le plus total depuis la révolte de la charrette
Sucre en bûchette dispo à 4 dt les 2
150 gr à qui profite le crime
Tu verras. N'attends pas longtemps.
C'est une orientation voulu par Zaqafouna Kaies saied l'hyper malade populiste.
Ils cherchent des bonnes-fausses raisons pour en finir avec le Commerce international, ce qui fait tourner la machine.
La solution "plus de produits cosmétiques"...Laissez moi rire! C'est même pas 0,001 % du PIB ; c'est surement ça qui va changer la donne.
Et on parie qu'il ne touchera pas aux importations turques, où on est déficitaires de 2 milliards de dinars? On parie?
7asilou, ces "gens" là font dans la l'amateurisme, détruisent les institutions de l'Etat et nous coupent avec nos partenaires historiques et du commerce international.
De L'AMATEURISME je vous dis!!
Il a raison concernant les importation d'hydrocarbure qui pese le + sur la balance commerciale mais il oublie de vous dire que si le dinars etait correctement evalué il se serait effondré entrainant la hausse du prix de l essence ....
Il oublie de vous dire que l etat devrait arretez de subventionner et meme taxer l essence ce qui entrainerai encore une baisse de la demande en hydrocarbure .
Le marché est magnifique si on le laisse il corrigera les exces de la balance commerciale . Il y a tant a dire et a faire pour redresser le pays qu il faudrait 2 livres
Et renforcer et légitimer dans les faits l'économie de rente.
En contradiction totale avec les objectifs de Mr Kaes Saed
Aux personnes de QI négatif, ça ne leurs posent pas de problème, ils arrivent à faire choix entre rien et rien, pour les autres c'est plus compliqués.
BHIMCOP va tout détruire...
Le déficit commercial revient au déséquilibre entre importation et exportation, les rubriques:
39% matière première et semi-produits
36% déficit énergétique
36% déficit alimentaire
Il serait difficile de réduire la première catégorie sans geler l'économie et la troisième catégorie sans affamer le peuple.
Pour le déficit énergétique il est relativement facile a réduire.
On a 66 projets d'énergie solaires qui attendent toujours d'être raccorder au réseau de la STEG (67 projets d'énergie renouvelable ont été approuvés par le ministère de l'industrie, cependant, un seul projet a été raccordé au réseau de la STEG jusqu'à présent.)
En moyenne ces projet coûte a la STEG 215 millimes le kWh, alors que le coût d'un kWh d'électricité produit par la STEG a partir de gaz naturel importe est d'environ 600 millimes ( ca varie avec le prix du gaz naturel).
La STEG consomme 6 milliards de mètres cubes de gaz, l'Europe a un deficit de plus de 200 milliards de mètres donc on peut facilement exporter le gaz naturel qui n'est pas utilise par la STEG au prix du marche. Le prix du gaz varie, il est maintenant de 160 euro/MWh et va probablement augmente en hiver, un projet d'1 MW de solaire va produire au environ de 1410 MWh et va nous rapporter un montant respectable de devises.
En 2019 la Tunisie a fait un appel d'offres de 500 MW ce qui fut suivi par au moins 5 autres appels d'offres les années suivantes. Donc on voit que si la STEG fait son travail on n'aura plus de déficit commercial.
La dissolution du syndicat de la STEG qui bloque les énergies renouvelables est une priorité nationale vitale.
A mon avis Il faut être très vigilant aussi avec ce que la BCT fait avec les importeurs et exportateur, car cela fait des décennies que l'on joue avec nos devises: Un renouvellement fondamental du personnel est même nécessaire. Personne - et surtout les momies - n'est irremplaçable.
Autre problème, que j'ai déjà évoqué il y a une semaine, les services de la douane refuse et refuseront déjà de faire aucun effort d'interprétation, donc toutes les importations seront bloquer dans les magasins et aux ports durant au moins 6 mois pour ne pas être accusé de corruption!...
Les fournisseurs étrangers vont à grande majorité vont refuser de fournir toutes les documents demandés!
Vous allez voir les conséquences de cette décision!
Le marché local n'est pas prêt la production donc il va falloir au moins 2 à 3ans....
C'est l'incompétence absolue!!!
Tout est fini maintenant avec le brave nationaliste kais Saied moutou fatfitouya ghazi wa jawhar.
A mon avis, tous les permis d'importations qui datent de l'époque de Bou-petit-cou et de Ben Ali doivent être révoqués !
Important : il ne faut pas oublier la grande Purge profonde au javel à la douane : Remplacez vite les douaniers par des chômeurs diplômés - nos cafés en sont pleins à craquer !
ARRETEZ l´importation des voitures pour au moins deux ans !!!!!!
Les ministères du Commerce, de l'Industrie et de la Santé ont publié le samedi 8 octobre 2022 un communiqué
commun annonçant l'adoption à partir du 17 octobre par le gouvernement d'un système de contrôle préalable à l'importation des biens de consommation avec l'obligation de les importer
pays d'exportation (la liste des produits concernés en pièce jointe). Pour ce faire, la domiciliation d'un titre de commerce extérieur relatif à l'importation des produits objets de cette décision nécessitera désormais la présentation par l'importateur d'une facture portant le " visa" des services compétents du ministère du Commerce ou du ministère de l'Industrie ou encore de l'instance nationale de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (INSSSPA)
Pour obtenir ce " visa ", l'importateur doit présenter à l'organisme compétent (selon la nature du produit à importer) un dossier composé des documents suivants
- Une facture livrée par l'usine exportatrice
- Un certificat délivré par un organisme officiel du pays d'exportation relatif à l'entité juridique de l'usine et à la licence qui lui a été délivrée pour exercer son activité.
- Une preuve que l'usine dispose d'un système de contrôle de la qualité.
- Une liste des types de produits à importer.
- Le nom de la marque commerciale du produit et celui de la marque produite sous licence.
- Un modèle d'étiquette des produits à importer.
- Un certificat de vente libre délivré par une autorité gouvernementale officielle du pays d'exportation.
- Les documents et rapports confirmant que la qualité des produits importés est conforme aux
caractéristiques en vigueur.
Sont exemptés de cette mesure, q
- Les importations de l'Etat et des entreprises et établissements publics.
- Les matières premières et les produits semi-finis destinés aux secteurs de l'industrie, des services et de l'artisanat.
- Les matières premières, produits semi-finis, équipements et pièces de rechange nécessaires à l'activité des industriels
- Les équipements destinés aux projets de production des énergies renouvelables.
- Les importations qui bénéficient d'une exonération fiscale.
Péremptoire avec ça !
Développez, monsieur le nananiste.
Notre problème n'est pas économique, il est d'ordre psychiatrique.
Le jour où il sera remplacé par une personne de valeur et il y en a en Tunisie, ce jour là la Tunisie repartira en avant.
le port de rafes est déjà pourri par les backschichs cela va empirer idem à la frontière lybienne....ce n'est pas les riches qui souffriront mais la majorité des tunisiens qui mangeront de la merde