
Le chef du gouvernement, Kamel Maddouri, a présidé, mercredi 26 février 2025, un conseil ministériel restreint portant sur la gouvernance des ressources en eau et le projet du Code des eaux.
Le sujet des ressources en eau a été abordé hier lors d'une rencontre à Carthage entre le président de la République, le chef du gouvernement et le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, chargé des Ressources hydrauliques.
Les principaux enjeux abordés lors du conseil d'aujourd'hui concernaient la protection et la gestion durable de l’eau en tant que ressource stratégique, ainsi que la mise en œuvre d’une stratégie nationale visant à garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2030, conformément aux objectifs de l’ONU.
Une approche intégrée combinant gestion de l’eau, énergie et sécurité alimentaire a été préconisée. Enfin, la révision du Code des eaux de 1975 a été jugée nécessaire pour pallier les insuffisances en matière de gestion et de contrôle des ressources hydriques.
Plusieurs décisions et actions principales ont été prises. Il s’agit de :
- La poursuite de la mobilisation des ressources en eau de surface grâce à l’achèvement de la construction de quatre barrages et réservoirs, avec une capacité totale de 318 millions de m³. Début des travaux pour les barrages de Raghay et Khalled, ainsi que l’achèvement du raccordement entre les barrages de Sidi Saïda et Kalaâ.
- La poursuite de la mobilisation des ressources en eau souterraine en allouant des fonds supplémentaires pour l’année 2025 afin de creuser des puits profonds dans les gouvernorats du Kef et de Nabeul.
- La valorisation des eaux traitées pour garantir la sécurité alimentaire grâce à la création de 127 stations de traitement produisant environ 292 millions de m³ d’eau, ainsi que 61 autres stations dédiées à l’irrigation et à l’arrosage des espaces verts. Exploitation de quatorze millions de m³ dans le secteur agricole et mise en place d’un programme d’irrigation de 11 500 hectares de terres domaniales.
- Le renforcement des programmes de dessalement de l’eau pour assurer l’approvisionnement en eau potable, avec l’achèvement de la station de dessalement en cours à Sousse, d’une capacité de 50 000 m³/jour. Lancement de la construction de sept stations de dessalement des eaux souterraines dans les gouvernorats du sud, avec une capacité totale de 40 000 m³/jour.
- La finalisation du "plan directeur des eaux conditionnées à l’horizon 2050".
- L’adoption des énergies renouvelables pour maîtriser le coût de production et de transfert de l’eau, via l’audit énergétique et l’amélioration de l’efficacité énergétique des infrastructures hydrauliques et administratives. Intégration des énergies renouvelables hydroélectriques et photovoltaïques à hauteur de 30 % de la consommation énergétique totale d’ici 2035. Mise en place d’un système de gestion de l’énergie pour rationaliser la consommation et programmation de deux stations à Sfax et Tozeur, qui fourniront 40 % de l’énergie nécessaire à six stations de dessalement.
- La mise en place d’une plateforme numérique pour faciliter la prise de décision en temps réel dans la gestion des ressources en eau.
- L’élaboration d’un plan d’action visant à limiter l’évaporation dans les plans d’eau, en coopération avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
- La réhabilitation des systèmes d’approvisionnement en eau potable dans les zones rurales, pour un coût de 2,361 millions de dinars.
- La mise en œuvre d’un plan d’action pour encourager l’ensemencement des nuages à grande échelle, en coopération avec les ministères de l’Intérieur, de la Défense nationale, de l’Enseignement supérieur et des Transports.
- La généralisation des compteurs intelligents.
- L’accélération du processus de finalisation du projet du Code des eaux, en vue de sa présentation au Conseil des ministres.
Ces mesures, précise un communiqué de la Kasbah, ont pour objectif d’assurer une gestion durable et efficace des ressources en eau, d’anticiper les défis climatiques et de garantir un approvisionnement pérenne pour les générations futures.
M.B.Z

