
Le président de l'Ordre national des Médecins Vétérinaires de Tunisie, Ahmed Rejeb a indiqué que la protection des animaux relevait de la sécurité nationale. Il a salué la tenue d'un conseil ministériel restreint portant sur la propagation de la rage et a considéré que celui-ci aurait pu inclure le ministère de l'Éducation, insistant sur l'importance d'une approche inclusive et d'une responsabilisation de tous et toutes.
Invité le 23 août 2024 à "Ahla Sbeh" de Nabila Abid sur la Radio nationale, Ahmed Rejeb a considéré que le développement de la Tunisie était tributaire de la sensibilisation et de la prévention. Il a expliqué, à titre d'exemple, que ceci allégerait la pression sur les hôpitaux puisque la sensibilisation et la prévention limiteront et éradiqueront, dans quelques cas, les maladies transmises de l'animal à l'Homme. Il a, également, affirmé que la Tunisie produisait dans le passé le vaccin contre la rage. Ceci a été interrompu en raison du manque de ressources humaines et matérielles.
Ahmed Rejeb a révélé qu'une grande partie des 300.000 doses de vaccins acquises par la Tunisie sous forme de don en 2020 a fini à la poubelle. Les vaccins n'ont pas été utilisés et ceci jusqu'à l'expiration de la date limite d'utilisation. Il a assuré que plusieurs vaccins d'autres maladies ont eu droit au même sort. Le médecin vétérinaire a considéré que les autorités officielles ont fourni des chiffres erronés. « Charles Nicolle a expliqué qu'en vaccinant 70% de la population, on la protége de certaines maladies... Or, le ministère de l'Agriculture a affirmé avoir atteint un taux de vaccination de 80% et 90%... Les chiffres ne peuvent qu'être erronés... Charles Nicolle ne peut pas avoir tort », a-t-il ajouté.
Ahmed Rejeb a affirmé que la Tunisie était dans l'obligation, selon la législation en vigueur, de procéder à la vaccination de tout chien âgé de plus de trois ans et présent sur le territoire tunisien. Il a assuré que l'application du mandat sanitaire a permis d'atteindre le zéro cas de rage en Tunisie en 2009. Il y a eu, selon lui, de la négligence et des défaillances au niveau de cette mesure en 2022 ce qui a permis à la rage de se propager de nouveau. Il a, aussi, précisé que le nombre de médecins vétérinaires présents en Tunisie s'élevait à 2.300 et l'a qualifié d'insuffisant.
Ahmed Rejeb a indiqué que la rage pouvait être contractée par tous les mammifères tels que les chats, les vaches, les moutons ou encore les chameaux. Il s'agit d'une maladie n'ayant pas de traitement et l'apparition des symptômes signifie la mort. Cette maladie se propage rapidement chez les animaux. Le médecin vétérinaire a, aussi, assuré que l'abattage des chiens ne résoudra pas le problème. Il a appelé les propriétaires de chiens et de chats à ne pas abandonner les nouveau-nés. Selon lui, la solution réside en la garantie d'un environnement sain, c'est-à-dire, une vaccination des animaux. Il a rappelé que chaque animal devrait être vacciné une fois par an contre la rage.
Ahmed Rejeb a expliqué que dans certains cas les personnes chargées d'administrer les vaccins n'étaient pas suffisamment formées. Il a accusé le ministère d'Agriculture de recourir à des pratiques illégales. Il a assuré que des ouvriers de chantiers ont administré des vaccins. Néanmoins, ces derniers ne maîtrisent pas la bonne technique. Il a expliqué qu'il n'y avait pas d'infirmière ou d'assistant vétérinaire en Tunisie.
Le médecin vétérinaire a indiqué que la rage provoquait une difficulté à avaler, une fièvre et une paralysie. Il a appelé les citoyens ayant subi une morsure ou une griffure à laver l'endroit de la blessure avec du savon et à se rendre au centre de vaccination le plus proche. Les mêmes consignes s'appliquent pour le cas d'une plaie contaminée par une gouttelette de salive. M. Rejeb a expliqué que les autorités tunisiennes n'étaient pas en possession d'un chiffre officiel en matière de population canine.
Ahmed Rejeb a appelé à l'application rigoureuse de la stratégie nationale de lutte contre la rage. Celle-ci ambitionne d'atteindre la barre des zéro cas d'ici 2030. Ceci ne peut être atteint qu'à travers le mandat sanitaire. Il a, à ce sujet, précisé que les vétérinaires étaient rémunérés à hauteur de 0,45 dinar par dose administrée.
S.G
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@Mr. Ahmed Rejeb: que faire si nos vétérinaires sont relativement chers et que nos caisses étatiques ne débordent pas d'argent?
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ça me fait penser à la fièvre aphteuse de nos bétails de vache du mois de décembre 2023, je cite l'article de Business News TN du 21/12/2023: "Le médecin [Mr. Ahmed Rajab] a signalé que les pays aux moyens limités n'ont d'autres choix que la prévention par la vaccination face à cette maladie. Or, selon ses dires, les médecins vétérinaires sont payés 0,450 dinar par tête de bétail [ce qui est relativement peu]"
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certains vétérinaires voulaient profiter de la situation --> autrement dit il y avait un chantage implicite de la part de certains vétérinaires: Ils voulaient plus d'argent, sinon des milliers de vaches laitières risquaient de périr sans aucune intervention médicinale.
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@Mr. Ahmed Rejeb: après une formation au maximum d'une journée toute personne d'intelligence moyenne pourrait vacciner des animaux. Sur notre plantation à Tazarka, mon père qui n'a jamais été à l'école, vaccinait notre vache après une formation de deux heures. Et elle était en bonne santé et elle ne s'est jamais plainte de cela...
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@Mr. Ahmed Rejeb, beaucoup de nos ouvriers de chantiers sont des académiciens, et rien ne leur manque afin de vacciner nos animaux après une petite formation.
Je donne le lien de l'article de Business News TN que j'ai cité ci-dessus:
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