
Le terrorisme qui a frappé partout ces derniers mois pousse souvent les vacanciers et autres hommes d’affaires à consulter d’une manière plus assidue la rubrique « conseil aux voyageurs » de leur ministère des Affaires étrangères. Nous avons visité les sites web officiels français, belge et italien pour leur « conseil par pays » et avons découvert une véritable politique du « deux poids deux mesures ». La Tunisie a beau avoir nettement moins d’attentats que la Turquie, Français et Belges estiment qu’il est plus sûr d’aller à Istanbul qu’à Sousse !
Trois attentats meurtriers ont frappé la Tunisie depuis le début de l’année 2015. Au musée du Bardo, à l’hôtel Imperial à Sousse et dans un bus de la garde présidentielle.
En parallèle, pour la Turquie, il y a eu plus de cinquante attentats au cours de ces dix-huit derniers mois.
En visitant le site web des ministères belge, français et italien des Affaires étrangères, on est pourtant frappé par la différence de qualification dont font l’objet les destinations touristiques tunisienne et turque.
Dans la rubrique « conseil aux voyageurs » le MAE belge indique qu’en raison de la persistance d’un niveau élevé de menace terroriste en Tunisie tous les voyages non-essentiels vers cette destination restent formellement déconseillés. Et d’ajouter que vu que les autorités tunisiennes ont décidé la prolongation de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire jusqu'au 22 juillet 2016 il est donc fortement recommandé de rester chez soi.
Autant dire qu’il est interdit, aujourd’hui, de voyager en Tunisie. Le MAE explique cette décision par les menaces terroristes accrues vis-à-vis des intérêts belges.
Pour la Turquie, il en va autrement. Le site du ministère mentionne à ses ressortissants qu’ils doivent faire preuve d’une vigilance accrue,privilégier les quartiers touristiques et éviter certaines provinces du sud du pays. Même qualification pour l’Egypte où il ne s’agit que de vigilance accrue selon le terme légal employé.
Alors pourquoi cette différence de traitement sachant que la Turquie est bien plus exposée aux attaques terroristes que la Tunisie ?
C’est dans ce sens qu’une pétition citoyenne a été mise en ligne, il y a un an, sur le site avaaz.org demandant au ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, de revoir sa décision d’interdiction de navigation aérienne à destination de la Tunisie et lançant un appel à la société civile pour que cesse le boycott dont la Tunisie fait l’objet. Le haut dispositif de sécurité déployé en Tunisie ne semble pas rassurer la Belgique qui a été, elle aussi, la cible d’attentats sanglants le 22 mars 2016.
La diplomatie française est plus subtile quant à la qualification de la dangerosité des destinations tunisienne et turque. Sur le portail du MAE, il est indiqué que, concernant la Tunisie, il s’agit de faire preuve de vigilance renforcée en se conformant aux consignes de sécurité figurant sur le site. En fin de consigne, il est fait mention du libre arbitre des citoyens français quant à la décision finale de maintien ou d’annulation des voyages vers la Tunisie.
Pour ce qui est de la Turquie et dans le contexte des derniers événements, l’Etat français recommande à ses ressortissants de faire preuve de la plus grande vigilance et d’éviter les attroupements et les lieux de forte affluence.
Une cartographie des régions tunisiennes en fonction de leur dangerosité vient illustrer les consignes du MAE et c’est là où la discrimination est flagrante, en faveur de la Turquie. Istanbul et plusieurs autres villes turques sont illustrées en couleur verte (vigilance normale) alors que l’ensemble des villes touristiques tunisiennes sont illustrées en jaune (vigilance renforcée). Force est pourtant de rappeler que la seule ville d’Istanbul a connu deux attentats en cette année 2016 et cinq depuis l’été 2015, contre zéro en Tunisie (touchons du bois).
Contrairement à la France et la Belgique, l’attitude de l’Italie semble plus « équitable ». Sur le portail de la Farnesina, équivalent du MAE français et belge, le gouvernement italien appelle ses ressortissants désireux de voyager en Turquie à faire preuve d’une vigilance maximale c’est ce qui est notifié aux ressortissants italiens le 28 juin 2016. Le 30 juin 2016, le portail fait état d’un autre type de mention : « Il est recommandé aux compatriotes de se tenir informés sur les médias locaux italiens et de suivre les indications des autorités turques. » Le gouvernement italien informe également ses ressortissants que l’aéroport Atatürk a rouvert ses portes et qu’ils doivent vérifier les horaires de leurs vols.
Concernant la Tunisie, aucune référence sur le niveau d’alerte à prendre en compte quand on visite le site web. Uniquement des mentions sur les formalités douanières à remplir pour se déplacer en Tunisie comme indiqué sur la page de la Fornesina. Cela sous-entend-il que la situation sécuritaire en Tunisie est satisfaisante pour le gouvernement italien ? On pourrait le penser.
Le constat de ces observations est que des attentats ont lieu dans deux pays, mais que les « conseils voyageurs » des MAE sont différents en fonction du lieu où l’attentat a été commis. En d’autres mots, on exagère la situation quand cela se passe en dehors de l’UE avec les conséquences économiques sur l’industrie touristique qu’on peut bien imaginer. Il est vrai que la Turquie est un partenaire important de l’Union Européenne plus que la Tunisie, bien plus…
Pour se justifier de cette politique de deux poids deux mesures le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est exprimé hier mercredi 29 juin 2016 sur les ondes de la station belge RTBF. Il a indiqué que la situation dans les deux capitales tunisienne et turque est réellement différente. Selon lui, la raison à cette différence de traitement réside dans le fait que durant les attentats du Bardo et de Sousse des ressortissants belges sont décédés alors qu’il n’y a eu aucune victime belge à Istanbul. La taille des deux pays est aussi un bon prétexte, un critère pertinent…
Khawla Hamed

Commentaires (53)
CommenterReponse au nazillon chaterre.
citoyen
Un récit patriotique ...
Le récit d'une patriote
Merci Abel chater
Abel, si vous lisez certains commentateurs, sur d'autres articles vous vous apercevrez qu'il y-à de la dépression dans l'air.
@toto
Si chez moi, le stress est périodique.
Chez Vous, il est permanent !!!
Et ça va durer, ça va durer mais durer !!!!
Mdrrrrrr !!!
@Citoyen
Réponse à @nazou
Je te jure au nom de notre Créateur et Créateur de tout l'univers Allah le Tout Puissant, qu'il n'y a pas plus bête sur ce globe terrestre comme les juifs, les voleurs et les Mafieux. Un trio qui vit caché comme des serpents, depuis l'histoire humaine. Ces trois pensent être malins et plus rusés que leurs victimes, alors qu'en vérité, ce sont eux qui se cachent toutes leur vie sans jamais oser se présenter par leur vraie identité. Ils savent que les justices humaine et divine les poursuivent partout où ils se trouvent sur cette terre. Leurs victimes vivent plus libres qu'eux.
Je me présente : Mohamed Ben Djamel El-Arabi. Je suis arabe et musulman. Soyez les bienvenus chez nous sur nos terres arabes et musulmanes.
As-tu jamais entendu un juif se présenter explicitement comme un Arabe, par une telle fierté?
Nous disons «innama al-hilatou fi tarki al-hiyal». Ce qui veut dire en français : «être malin et gredin, c'est le pire du déclin humain».
Mon défunt père Baba (Allah yarhamou wa innaâmou), m'a laissé deux sagesses qui ont fait de moi le plus heureux être humain sur cette terre. «Izz nafsek tsibha» (sois fier de toi, afin que personne ne te noie) et «énoui dima lékhlass, taïch horr» (pense toujours à t'acquitter, tu vivras en liberté).
Voler les autres, mentir, désinformer et intriguer, voudraient dire «être intelligent»?
Non merci ! Je voudrais être le plus débile être humain sur cette terre et jamais être «intelligent» comme un juif.
Bon appétit et Sahha Chribtek.