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Chroniques
Non-sens et sens
Par Houcine Ben Achour
27/06/2024 | 15:00
3 min
Non-sens et sens

Deux sujets ont particulièrement attiré l’attention des médias la semaine écoulée et suscité un fructueux débat pour l’un et une polémique sordide pour l’autre.

Le premier se rapporte au décret qui modifie les conditions d’éligibilité au régime de « Franchise pour changement de résidence », notre fameux régime « FCR ». Le nombre et le contenu des commentaires en réaction à l’article de Synda Tajine paru sur les colonnes de Business News, la semaine dernière, intitulé « FCR, un privilège inégalitaire par excellence ! » n’en est qu’une illustration éloquente, sur un sujet à multiple facettes et enjeux.

À l’évidence, le sujet est clivant. En effet, il est légitime de s’interroger sur l’opportunité et la pertinence de la mesure visant à renouveler le bénéfice du régime FCR pour l’acquisition d’un véhicule, dix ans après avoir bénéficié de cet avantage. D’autant que, on semble oublier l’esprit qui a fondé l’instauration de ce régime. Instauré à l’époque de Hédi Nouira, ce régime n’était nullement destiné aux Tunisiens résidents à l’étranger (TRE). Ces derniers ont été des bénéficiaires collatéraux de ce régime qui était initialement destiné aux opérateurs étrangers désireux de s’installer temporairement ou définitivement dans le pays dans le cadre d’un projet d’investissement. C’est la raison pour laquelle ce régime s’intitule dès le départ « Franchise pour changement de résidence » et non une « Franchise dans le cadre d’un retour définitif du Tunisien résident à l’étranger ».

Ainsi, au fur des années et des décennies, les bénéficiaires collatéraux ont supplanté la cible essentielle de ce régime. Du coup, tout est parti en vrille. Cet avantage fut progressivement dévoyé. Cette dérive est la matrice du clivage entre les défenseurs et les opposants au nouveau décret relatif au régime FCR. Partant, on ne peut exonérer l’État de ses responsabilités d’avoir modifié ce régime. D’autant qu’il est loin d’être un gagnant dans l’affaire. Le régime FCR pour l’acquisition d’un véhicule représente un manque à gagner de ressources au budget de l’État de plus de un milliard de dinars en moyenne annuelle. Ce manque à gagner constitue 20% du total du coût des avantages fiscaux et douaniers accordés annuellement par l’État à l’investissement productif, à l’emploi, à l’exportation ou encore en soutien au marché intérieur. À titre de comparaison, le budget d’investissement de l’État atteint, bon an mal an, 4,5 milliards de dinars. Ce régime a-t-il aujourd’hui un sens ? Dans le sens du non-sens ?

 

Le second fait d’actualité tient évidemment aux résultats du baccalauréat. Comme d’habitude, oserait-on dire, il y a eu plus de lauréates que de lauréat. Un seul pour cette édition 2023/2024. Certes, les candidates au bac sont autrement plus nombreuses que leurs pairs masculins. En 2022/2023, elles constituaient plus de 60% des effectifs de terminales. Elles représentent près des deux-tiers des effectifs de terminales des lycées pilotes. Tout le pays ne peut être que fière d’un tel constat. À l’image d’ailleurs du nombre de nos étudiantes et du nombre de filles diplômées de l’enseignement supérieur.

Cependant, cela n’empêche pas de se poser la question : est-ce que ce potentiel de compétences est suffisamment exploité ? Rien n’est moins sûr. Les femmes subissent plus les affres du chômage que les hommes : 22% contre 13,6% au 1er trimestre 2024. Le constat est encore plus alarmant concernant les diplômées de l’enseignement supérieur. Plus de 31% d’entre elles sont à la recherche d’emploi alors que cela ne concerne qu’environ 14% des diplômés de la gent masculine. Doivent-elles se contenter d’une telle fatalité ? Le combat pour l’égalité ne peut s’arrêter à l’école. Et c’est là où doit se situer le débat et non sur le niveau linguistique d’une future mathématicienne, ingénieure, chercheuse, et plus généralement d’une personne en haut de l’échelle des catégories socioprofessionnelles, tentant de la sorte de dévaloriser son mérite et lui dénier tout potentiel.

Comment arriver à hisser la femme tunisienne au niveau qui doit être le sien dans la société ? Voilà à quoi nous invitent ou plutôt nous rappellent les résultats du bac cuvée 2023/2023. Est-ce cela a du sens ?

 

Par Houcine Ben Achour
27/06/2024 | 15:00
3 min
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Commentaires
Ahmed
Oubli
a posté le 28-06-2024 à 13:24
Vous oubliez les gains en devises que fait l etat, lorsque les residents tunisiens a
l etranger achetent leur voitures hors du pays, des economies en devises qui sont beaucoup plus strategiques pour l etat, que les
taxactions en dinars, de voitures importees et payees en devises par l etat. Choses qui certes ne font pas la fortune des concessionaires, mais qui
n pauvrissent pas la caisse en devises de l etat. Ce previlige en outre, peut motiver les TRE a investir en Tunisie,car etre TRE ne suffit pas a l heure actuelle pour investir dans le pays, tenant compte des obstacles et de
l arbitraire bureaucratiques, des lois archaiques, et du cancer de la corruption qui sevit ...
Gg
Le FCR
a posté le 28-06-2024 à 11:44
Vu de l'étranger, ce dispositif est étrange.
Un quidam vit à l'étranger, il possède un véhicule et voudrait l'utiliser en Tunisie.
Pour un long séjour (durée minimale à fixer), il peut être amené à assurer le véhicule en Tunisie et à en changer l'immatriculation.
L'état en profite pour piquer un impôt au passage, et impose des clauses protectionnistes, ce n'est pas normal.
Gg
Le bac
a posté le 28-06-2024 à 11:38
Le supplément de performances au bac de la part des filles, par rapport aux garçons, montre surtout qu'elles espèrent, grâce à l'instruction, échapper à leur triste destinée cuisine-couches-coucher.
Certaines y parviennent...
'Gardons un minimum d'honnêteté!
@Mr. Ben Achour!
a posté le 28-06-2024 à 10:58
Introduction: L'état de minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. --> Oui, la femme tunisienne est elle-même responsable de cet état de minorité car la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre (dans ce cas d'un homme)!

Je commence par donner d'abord ma définition du féminisme positif: « le féminisme positif est un mouvement qui cherche à établir l'égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. Le féminisme a pour objectif d'abolir ces inégalités socio-économiques dont les femmes sont les principales victimes, et ainsi de promouvoir les droits des femmes.'

Ma définition du féminisme n'a rien à voir avec le comportement des femmes fatales (du genre Carmen, voir l'opéra en quatre actes de Georges Bizet sur le lien web suivant:
***


50,5% des électeurs inscrits à l'élection législative de 2014 étaient des femmes, mais de ces 2,7 Millions de femmes inscrites seulement un Million de femmes ont voté et 1,7 Millions ont préféré s'abstenir --> premier indice que la femme tunisienne est elle-même responsable de son état de minorité dans tous les domaines socio-économiques

Il s'agissait de la sortie de la femme tunisienne hors de l'état de minorité dont elle est, elle-même, responsable. Mais non, la femme tunisienne a raté cette occasion unique' Elle a raté une occasion unique afin de mettre un terme à la dictature de l'homme dans le monde socio-économique

En 1784, Emmanuel Kant écrit ce célèbre passage: 'L'état de minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! [Ose savoir !] Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Voilà la devise de l'Aufklärung'

La femme tunisienne voulait et veut sortir de cette situation décrite par Kant! Et elle avait eu au mois de décembre 2014 la chance de s'en sortir. Mais elle n'a pas tiré profit de cette occasion et elle s'est laissée prendre au piège du très grand baratineur BCE.

50,5% des électeurs inscrits aux élections législatives et présidentielles de 2014 étaient des femmes. Oui, la candidate Madame Kalthoum Kannou aurait pu réaliser un véritable miracle et devenir la première femme présidente de la Tunisie et dans le monde arabe, si les 2,7 Millions de femmes inscrites à notre ISIE avaient voté majoritairement pour elle!

On attendait de l'élection de Madame Kannou une Tunisie sans exclusion, sans discrimination, avec les mêmes droits socio-économiques pour les femmes que pour les hommes. L'élection de Madame Kalthoum Kannou aurait pu être un coup de tonnerre dans notre pays réputé pour son conservatisme vis-à-vis de la femme.

Oui, les femmes tunisiennes avaient toutes les raisons afin de voter majoritairement pour elle, mais elles avaient refusé de le faire et je ne sais vraiment pas pourquoi. La faute est à qui? Probablement, à cette idée de vote utile à la con propagée par le baratineur BCE.

Une jeune compatriote en Allemagne m'avait dit: "nous voulons en Tunisie une démocratie plus paritaire qui intègre tout le monde et je crois qu'une femme au poste de Président de la République pourrait être un symbole de changement en Tunisie et un exemple pour d'autres pays arabes."

Vous pouvez imaginer la grande déception de cette jeune fille tunisienne après les élections. Elle m'a dit: "nous avons raté une occasion unique afin de mettre un terme à la discrimination de la femme et des minorités. Honte à toutes celles qui n'ont pas voté pour Kalthoum et qui ont cru aux mensonges de BCE"

La surprise est telle que cette jeune fille tunisienne avait refusé d'y croire: "Ils ont dû tricher, ce n'est pas normale que 2,7 millions de femmes refusent de voter majoritairement pour une femme qui a tous les mérites et les qualités afin de gérer les affaires du pays et d'opter pour le bluffeur BCE"

Oui, moins que 0,1% des femmes ont voulu voter pour une femme, et 99,9% ont voté majoritairement pour le grand baratineur BCE, ou elles ont refusé de voter! Je ne sais plus vraiment quoi dire que de redire ce qu'a dit un jour le philosophe allemand Kant: 'On est soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! [Ose savoir!] Aie le courage de te servir de ton propre entendement!'

Oui, la femme tunisienne est elle-même responsable de cet état de minorité car la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre, et de se laisser prendre au piège de fausses promesses du baratineur BCE.
le financier
article etrange et orient2
a posté le 28-06-2024 à 08:38
vous dites " Le régime FCR pour l'acquisition d'un véhicule représente un manque à gagner de ressources au budget de l'?tat de plus de un milliard de dinars en moyenne annuelle. Ce manque à gagner constitue 20% du total du coût des avantages fiscaux et douaniers accordés annuellement par l'?tat à l'investissement productif, à l'emploi, à l'exportation ou encore en soutien au marché intérieur"

comment faites vous ce calcul ? Vos chiffre sont imaginaires , comment peut il avoir un manque a gagner sachant les TRE ne renouvelait pas leur voiture au dela de 10ans , qu ils utilisent les agences de locations qui elle pourrait avoir un manque a gagner mais cela permettra a ce que les prix baisse .
La concurrence est bonne et le laissez faire laissez passer va permettre a l etat de ne plus accorder de devises a une activit2 de rente que les concesssionnaire beneficier .cela permettre de reduire la pression sur les prix des voitures de plus de 30ans et avoir un parc automobile plus recent , moins d accidents . Le peuple et son pouvoir d achat passe avant le pouvoir d achat des familles actionnaires de ces concessionnaires
Citoyen
TRE vache à lait
a posté le 27-06-2024 à 22:45
Ce journaliste est réellement à côté de la plaque , taper sur les TRE pour un avantage banal pour moi il n'a rien compris de l'économie ou peut-être préfère il la fuite des devises les marques importées de l'Inde et de la Chine c'est contre des devises dont le pays a besoin pour honorer la dette extérieure.
'? l'époque où les TRE était autorisés à importer des véhicules d'Europe et les vendaient bon marché l'état gagnait plus au niveau de dédouanement et aucun centime en devises ne sortait de la banque centrale.
Aujourd'hui des gros milliards qui partaient dans l'importation des voitures vendues à des prix exorbitants et d'une qualité déplorable au pauvres familles qui ont besoin d'un moyen de transport pour se rendre à leur travail .
L'état à plus que jamais besoin des devises pour le développement et l'emploi au lieu de tolérer autant d'importations de poubelles roulantes.
BOUSS KHOUK
Ya si non sens sens
a posté le 27-06-2024 à 20:29
vous n'avez pas écris un mot ou un chiffre sur le montant que les TRE transfèrent en TUNISIE , et la partie des dettes honorés par les TRE , un avantage pour ces tunisiens ne vous empêchent certainement pas de dormir !!!