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Nizar Yaïche : Passer par le FMI est obligatoire en cette période
27/04/2021 | 21:20
3 min
Nizar Yaïche : Passer par le FMI est obligatoire en cette période

L’ancien ministre des Finances, Nizar Yaïche, est revenu, mardi 27 avril 2021, sur la crise économique et les négociations que la Tunisie s’apprête à lancer avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale au sujet des réformes à engager. 

 

Notant son opposition à la politique de l'endettement, il a avancé, dans une déclaration à Business News, que cela restait, toutefois, « un passage obligatoire en cette période ».

Il a nié, dans ce même contexte, avoir interrompu la collaboration avec le FMI alors qu’il était à la tête du ministère des Finances, expliquant que le programme avait, en effet, pris fin en mars 2020. 

Il a souligné, également, que le programme de réforme que le gouvernement devrait présenter au FMI devrait être « applicable, ambitieux et détaillé ». 

Une délégation gouvernementale se rend à Washington, la semaine prochaine, pour présenter le plan de réforme économique élaboré par la Kasbah et mobiliser l’appui nécessaire pour le faire passer auprès des bailleurs de fonds internationaux, le FMI et la Banque mondiale, en l’occurrence. 

 

Interpellé sur la crise économique, Nizar Yaïche a affirmé que la situation actuelle n’était que le résultat de plusieurs années de cumul, rappelant que la Tunisie avait enregistré un taux de croissance de -2.2 en 2020 et de 0.1% en 2019. Des indicateurs plus qu’alarmants.  

Soulignant que la Tunisie pourrait s’endetter davantage, il a estimé que les prêts que le pays aurait besoin de solliciter trois ou quatre milliards de dinars de plus.  

Emprunter n’est cependant pas la solution. Selon l’ancien ministre des Finances, il faudrait d’abord commencer par un « pacte national de sauvetage et de relance » basé sur le consensus entre le gouvernement, les partis politiques et les organisations nationales. 

 

Il a, aussi, évoqué l’importance du marché africain pour la Tunisie. Pour Nizar Yaïche, la Tunisie dispose des ressources nécessaires pour devenir « un centre de développement et d’éducation en Afrique ». Mieux ! « La porte de l’Europe en Afrique ».

C’est dans ce sens qu’il a ajouté que la Libye représentait une grande partie de la solution à la crise économique nationale. L’ancien ministre s’est prononcé en faveur du rétablissement des relations commerciales entre les deux pays voisins et la stimulation des exportations.  

Les solutions existent, selon Nizar Yaïche et seraient dans l’intégration de l’informel, la lutte contre l’évasion fiscale, la simplification des procédures administratives, l’amélioration du climat des affaires, le renforcement des partenariats entre les secteurs public et privé, ainsi que la transition énergétique.  « Le développement économique doit être juste, équitable et intégré », a-t-il soutenu.  

 

La Tunisie continue de porter le fardeau d’une économie au bord de la banqueroute. La situation n’est, d’ailleurs, pas prête de s’améliorer avec, d’une part, une crise sanitaire qui s’aggrave et des litiges politiques dont la facture ne cesse de gonfler. 

Les efforts conjugués des organisations nationales pour s’engager dans un dialogue national politico-socio-économique n’ont, jusqu’à l’heure, mené à rien. Les concertations de la Kasbah à Beit El Hekma – au quatrième round, actuellement – se poursuivent mais n’ont articulé rien de concret pour le moment. 

 

N.J.   

 

 

27/04/2021 | 21:20
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