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Nefaâ Ennaifer : nous avons besoin du partenariat avec l'Union européenne
28/03/2023 | 09:31
6 min
Nefaâ Ennaifer : nous avons besoin du partenariat avec l'Union européenne


Le vice-président de la Fédération nationale du textile et de l'habillement, Nafaâ Ennaifer, a considéré que les déclarations de l’expert économique, Jamel Aouididi, du 27 mars 2023, étaient un tissu de contre-vérités. Ce dernier avait considéré que le Fonds Monétaire International (FMI) s'ingérait dans les affaires internes tunisiennes, que la balance commerciale avec la France n’était pas déficitaire et que la Banque Centrale de Tunisie ne devait pas jouir de son indépendance.

Invité le 28 mars 2023 durant Expresso de Wassim Ben Larbi sur Express FM, Nafaâ Ennaifer a évoqué l’accroissement du déficit budgétaire du pays et l’absence de réformes profondes. Il a affirmé que le climat des affaires s’était considérablement détérioré. « Dire que la solution ne réside pas en l’obtention de 1,9 milliard de dollars, mais en baissant le déficit budgétaire est complètement erroné. Il n’y a aucun lien entre les deux. Le déficit budgétaire résulte de l’incapacité à concurrencer les autres marchés, de la dégradation de la situation des finances publiques et de l’absence de réforme », a-t-il ajouté.


Nefaâ Ennaifer a considéré que la préservation de la souveraineté tunisienne était tributaire des efforts fournis dans le cadre de la mise en place des réformes socio-économiques. Jamel Aouididi avait évoqué les déclarations de l’ancienne directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au sujet du respect de la souveraineté nationale. Nefaâ Ennaifer a rappelé que cette déclaration datait de 2012 et que la situation du pays en ce temps-là n’était pas la même qu’aujourd’hui. La Tunisie, selon lui, a perdu son indépendance et sa souveraineté en raison de l’absence de réforme et du besoin de recourir à des prêts afin de verser les salaires et d'acquérir les céréales et les produits énergétiques.

« Le déficit de la balance commerciale ne résulte pas de la diminution des importations. Nos importations se composent essentiellement d'énergies, de produits alimentaires, de produits de base, d’équipement et de quelques produits de consommation… Aujourd’hui, en l’absence de pluies, pouvons-nous diminuer les importations de céréales, de produits alimentaires et de fruits et de légumes ? Non… Tant que nous n’avons pas adopté, durant des années, une politique de production des énergies renouvelables, nous ne pouvons pas diminuer les importations de pétrole ou d'acquisition de gaz et d’électricité algériens. Tant que nous n’avons pas fait évoluer le transport public, nous ne pouvons pas diminuer les importations de véhicules », a-t-il poursuivi.




Nefaâ Ennaifer a pointé du doigt la dégradation du climat des affaires et l’incapacité des entreprises tunisiennes à concurrencer les autres pays. Il a, aussi, évoqué l’absence de politiques relatives aux questions fatidiques telles que celle du stress hydrique et des énergies renouvelables. M. Ennaifer a estimé que le partenariat avec l’Union européenne était bénéfique. Il a assuré que l’accord en question servait les intérêts tunisiens. Il a rappelé que l’Union européenne représentait 6% de la population mondiale, mais 21% du PIB mondial. Cet accord a permis à la Tunisie d’accéder à un immense marché. En contrepartie, l’Afrique, qui représente 18% de la population mondiale, ne représente que 3% du PIB mondial.

« Nous parlons toujours du marché africain. Pourquoi pas ! Nous venons de le saborder… Il ne représente, encore une fois et jusqu’à aujourd’hui, que 3% du PIB mondial… Qu’allons-nous lui vendre ? Le chemin est encore long. Par contre, l’Union européenne est notre premier partenaire… C’est comme si on sciait la branche sur laquelle on était assis… En 2010, on exportait vers l’Union européenne neuf milliards d’euros de produits manufacturés et le Maroc seulement huit. On exportait plus avec une population représentant le tiers de celle du Maroc. En 2018, le Maroc est passé à 18,5 milliards d’euros et la Tunisie à dix milliards d’euros. Il s’agit du même positionnement, des mêmes marchés, des mêmes produits et des mêmes politiques. Pourquoi n’avons-nous pas évolué ? Pour des raisons que nous devons traiter au lieu de tirer sur ce qui marche », a-t-il déploré.


Revenant sur la question du secteur du textile, Nefaâ Ennaifer a assuré que les entreprises offshores attiraient des financements étrangers, créaient des emplois, mobilisaient des capitaux et permettaient le transfert de connaissances et de nouvelles technologies. « Le secteur offshore permet d’accéder à d’autres marchés… Une société exportatrice ayant besoin d’équipement doit mobiliser de l’argent en devise… Dire que les sociétés offshores ne créent pas des revenus pour l’État est absurde ! Le coût de production inclut l’acquisition de matières premières, le versement des salaires, le paiement des factures d’électricité, l’entretien des bâtiments et la collaboration avec des sous-traitants… On ne paie pas de taxes sur les bénéfices après avoir payé les impôts et distribué les dividendes… Nous avons besoin de ces entreprises… Il n’y a plus d’incitations douanières en Tunisie… Les subventions n’ont pas été versées durant les trois dernières années. Elles concernent les zones de développement régional. Celles-ci ne bénéficient pas des infrastructures nécessaires », a-t-il déclaré.

Nefaâ Ennaifer a indiqué que la Tunisie avait besoin des entreprises offshores et du partenariat avec l'Union européenne. Il a souligné la dégradation du climat des affaires et a insisté sur l'importance de la mise en place de réformes structurelles. 


S.G

28/03/2023 | 09:31
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Commentaires
Lol
Bla bla bla
a posté le 28-03-2023 à 10:21
Que des paroles et jamais de chiffres.
Il ne faut pas cracher sur son pain oui. Mais la sous-traitance qui n'a jamais apporté de valeur ajoutée reste importante uniquement pour l'emploi (au smig tunisien) et doit être défavorisée dès qu'on trouve mieux.
Le monde a changé de puis l'année 1978. Les entreprises doivent suivre ou disparaître
Jaafar
Les mots et les chiffres
a posté le à 12:51
Les chiffres dans les propos de ce monsieur sont claires, à mon avis. Se debarrasser de son premier partner économique, pour en état déjà en faillite, ça veut dire se suicider. Arnaquer les offshores qui font tourner l'argent dans le pays n'est pas la bonne solution. Le monde à changé plusieurs fois après 1978... Et maintenant "suivre" pour les entreprises comme pour les états "souverains", signifie s'adapter au marché global, ouvert, en ligne. Ca veut dire arreter avec le protectionnisme des années 50 et avoir le courage de liberaliser la circulation internationale d'argent, physique et en ligne, et s'adapter finalement à un monde qui est 50/100 ans avancé, par rapport à la situation économique, sociale et culturelle tunisienne. Et pour faire ça il faut changer, "moderniser" la mentalité du peuple, avant tout, arreter de songer à s'enrichir seulement en profitant du travail des autres, en perspective, mais sans cracher sur son pain d'aujourd'hui. En avoir le courage. Cacher la tête sous la sable ne donnera pas de bons résultats. Ce sont les mots qui expliquent et interprètent les chiffres, d'ailleurs : si non on n'y peut rien comprendre, et là alors très souvent des mauvais choix sont faits...