Le professeur d’économie Moez Soussi est intervenu vendredi 4 avril 2025 sur les ondes de Jawhara FM pour commenter les répercussions des nouvelles décisions de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 28 % sur les exportations tunisiennes vers les États-Unis.
Invité de l’émission Sbeh El Ward, Moez Soussi a déclaré : « Nous subissons des changements géopolitiques dans lesquels la Tunisie n’a rien fait pour être impliquée ». Il a précisé qu’il s’agit essentiellement d’un affrontement entre les États-Unis et la Chine.
Selon lui, Donald Trump cherche à dissuader les investissements industriels en Chine par le biais de ces nouvelles taxes douanières. Concernant les taux avancés par l’administration américaine, Moez Soussi a estimé qu’ils étaient incohérents. « Prenons l’exemple de l’Union européenne : Trump prétend appliquer un taux de 39 % sur leurs exportations, alors que des études spécialisées montrent qu’ils ne dépassent pas 4 % », a-t-il affirmé, tout en niant que la Tunisie impose un taux de 55 % sur les produits américains.
« Ce que nous vivons actuellement n’est qu’une absurdité économique », a-t-il dénoncé dans l’émission de Hatem Ben Amara. Il a précisé que les États-Unis présentent un léger déficit commercial avec la Tunisie, évalué à environ 215,8 millions de dinars.
« En 2024, nous avons exporté vers les États-Unis pour 2013,3 millions de dinars, tandis que nos importations depuis les États-Unis ont atteint 1797,4 millions de dinars », a-t-il détaillé. Si l’on appliquait les taux douaniers selon une logique proportionnelle, ceux imposés à la Tunisie devraient s’élever à environ 5,5 %, et non 28 %, selon lui. Moez Soussi estime ainsi que Donald Trump est en train de « rédiger l’acte de décès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ».
Il a souligné que les exportations tunisiennes vers les États-Unis concernent principalement l’huile d’olive et les dattes. « Il est vrai que les États-Unis représentent une part importante dans nos exportations d’huile d’olive », a-t-il déclaré, précisant que 22,3 % des exportations mondiales tunisiennes d’huile d’olive en 2024 étaient destinées au marché américain. Les États-Unis se positionnent en troisième place mondiale parmi les importateurs de cette matière.
Moez Soussi a aussi indiqué que les exportations tunisiennes vers les États-Unis ont connu une hausse de plus de 50 % depuis 2021, et que plus de la moitié de ces exportations concernent l’huile d’olive. « Nos concurrents directs sur le marché américain sont l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Ils seront soumis à un taux de 20 %, ce qui ne constitue pas un écart insurmontable », a-t-il souligné, appelant à valoriser davantage le produit tunisien pour rester compétitif.
En conclusion, Moez Soussi a invité à « faire preuve de patience, attendre la réaction de l’Union européenne et s’adapter à ces bouleversements géopolitiques ».
H.K
Développement d'une capacité de fabrication de panneaux solaires atteignant 50 GW (ce qui couvre les besoins du pays). Production d'onduleurs Enphase et d'autres technologies associées.
Fabrication de véhicules électriques. Production par des entreprises comme Tesla, Rivian, Lucid, Hyundai, Ford et GM. Croissance correspondante dans la fabrication de batteries.
L'objectif principal de ces tarifs a été atteint, l'objectif est la creation d'emplois stables et de bonnes qualite. Les grandes entreprises ont réagi en investissant plus massivement aux '?tats-Unis : Hyundai a annoncé un investissement de 59 milliards de dollars. Apple s'est engagé à hauteur de 500 milliards de dollars. Softbank 500 milliards, les etats arabes unis: engagement de 1400 milliards (voir: UAE commits to $1.4 trillion US investment)...
La Chine vise à devenir la puissance industrielle dominante au niveau mondial, ciblant le contrôle de 80% de la fabrication mondiale. Cette domination est déjà évidente dans les véhicules électriques, les panneaux solaires, les éoliennes et les batteries. Cela soulève des questions sur les opportunités économiques pour les autres nations.
L'économie mondiale a du mal à se remettre de la crise financière de 2008, ce qui suggère la nécessité d'un système économique différent. L'ancien régime de Bretton Woods ne fonctionne plus, et Trump a proposé une approche alternative. La Tunisie rejette le regime de Bretton Woods, on doit donc s'adapter au niveau régime.
