
Le président de la République est un homme pieux et il tient à le faire savoir. Ainsi, pour ce ramadan 2021, on l’a bien vu rompre le jeûne avec les militaires à Châambi, avec les agents de la garde nationale à l’Aouina puis au ministère de l’Intérieur. Autoproclamé chef suprême des forces armées, civiles et militaires, il a tenu à être proche de « ses » troupes. On l’a également vu prier dans différentes mosquées où il n’a pas hésité à s’approcher des fidèles.
Qu’a fait d’autre Kaïs Saïed en ce mois de ramadan 2021 ? Rien ! Pire, il a envoyé de mauvais signaux.
Il refuse toujours d’organiser la cérémonie de prestation de serment du nouveau gouvernement, sans proposer de solution pour débloquer la situation.
Il a renvoyé la loi relative à la cour constitutionnelle, qu’il estime inconstitutionnelle, sans proposer de solution pour que la cour voie le jour.
Dans les images qu’il publie, lui qui a un devoir d’exemplarité et qui devrait être un modèle pour son peuple, Kaïs Saïed ne respecte nullement la distanciation sociale préconisée par les autorités sanitaires de la planète entière. Pire, sans masque, il ose même prendre un enfant dans ses bras.
Ce que Kaïs Saïed semble ignorer, c’est que si la pandémie s’accentue, on risque de ne plus avoir de lits dans nos hôpitaux et nos cliniques. On risque d’avoir des morts dans la rue, comme en Inde. On risque juste le chaos…
Du côté du Bardo, c’était le cirque comme d’habitude. Mardi, à l’occasion de la plénière relative à la discussion de la loi sur la cour constitutionnelle, on a eu droit à des scènes surréalistes.
Une députée qui se présente avec casque de moto et gilet pare-balles au parlement parce que, dit-elle, sa sécurité n’est pas assurée. La garde présidentielle, chargée de la sécurité des lieux, peut aller se rhabiller. On a vu la vice-présidente violer la loi et les procédures ouvertement, malgré les cris de l’opposition. On a vu des députés lyncher le président de la République et le menacer. C’est le cirque ! Comme d’habitude.
Et Rached Ghannouchi dans tout cela ? En plein confinement, il est parti à Kasserine pour les funérailles de l’un de ses amis sans respecter l'obligation de confinement de sept jours après un voyage.
Quelques jours plus tôt, il a voyagé en catimini au Qatar pour une raison qu’on ne connait toujours pas officiellement. Ses généraux n’ont pas accordé leurs violons. Certains disent que c’était une visite privée, d’autres disent qu’il est allé ramener deux milliards de dollars et deux millions de doses de vaccin. Finalement, son parti a pondu un communiqué pour annoncer que le voyage s’inscrivait dans le cadre de la diplomatie partisane.
Hein ? Diplomatie partisane. Vous ne connaissez pas cette expression ? Moi non plus !
Ce qui reste de tout cela en revanche, c’est que Rached Ghannouchi continue à nager dans les eaux troubles et dans l’opacité. Qu’il continue à susciter la méfiance et le discrédit autour de lui.
Du côté de la Kasbah, la situation n’est pas vraiment meilleure.
Une délégation gouvernementale est partie à Washington pour une série de réunions avec le FMI. Il se trouve que les réunions en question ont eu lieu depuis notre ambassade par visioconférence. Pourquoi le déplacement à Washington alors ? Allez comprendre !
Le chef du gouvernement et ministre de l’Intérieur n’a pas réussi à mettre la main sur le député-fugitif Rached Khiari, objet d’un mandat d’amener du tribunal militaire. Ce dernier participe même, à distance, aux votes à l'ARP. L’affaire est politique par excellence et sent le roussi et Hichem Mechichi préfère ne pas s’en mêler. La justice et l’Etat de droit attendront…
Ce que Hichem Mechichi semble ignorer, c’est que si le système judiciaire ne vous rend pas justice, on risque de se faire justice soi-même. Et quand on fait justice soi-même, c’est le début du chaos.
Rached Khiari est un lâche qui se cache derrière son immunité parlementaire pour insulter, quotidiennement, un nombre d’hommes politiques et d’hommes de médias. Si l’appareil sécuritaire se montre complice avec lui et ne le remet pas à la justice ; un jour ou l’autre, l’une de ses victimes va se faire justice d’elle même.
Avec du retard, beaucoup de retard, le chef du gouvernement a annoncé un confinement généralisé pour huit jours. Il y a, à peine, quelques semaines, le même chef du gouvernement annonçait publiquement que le confinement ne servait à rien.
La nouvelle mesure restrictive et liberticide coïncide avec la fin du ramadan et l’aïd. Une période charnière par excellence pour nombre de commerces dont certains réalisent, en ce mois, un chiffre d’affaires égal à celui des onze mois restants de l’année. Quelle mesure d’accompagnement pour ces commerçants ? Aucune ! Que vont faire ces commerçants pour payer leurs employés et nourrir leurs familles ? Qu’ils se débrouillent ! Les fonctionnaires bénéficient d’un congé payé, mais les privés doivent se démerder !
Eh bien ils se sont démerdés et ils ont annoncé la désobéissance civile ! L’Etat peut interdire ce qu’il veut, eux ils tiennent à travailler et à gagner leur croute ! Ainsi, on les a vus à Kasserine, à Gafsa, à Sfax et plein d’autres régions désobéir à l’État ce week-end.
Avec ce discrédit de l’Etat, cette déconsidération des trois présidents, cette image désastreuse de nos hommes politiques, il y a un risque énorme qui pointe son nez : la désobéissance civile. On a déjà eu un aperçu ce week-end avec les commerçants qui ont bravé le couvre-feu et le confinement. On l’a également vu avec la population qui est sortie dans les rues comme si de rien n’était.
Tout au long du mois de ramadan, des centaines de quartiers populaires ont continué à vivre normalement la nuit, avec cafés et commerces ouverts, comme s’il n’y avait pas de couvre-feu.
Si cette situation de désobéissance se généralise, il n’y aura plus d’Etat. Et s’il n’y a plus d’Etat, cela signifie le chaos.
On ne peut pas appeler la population à la raison et à la discipline quand la classe politique n’est pas digne et respectable et ne donne pas l’exemple. Quand le président de la République sort sans masque, quand une députée nahdhaouie se fait vacciner sans en avoir le droit, quand une vice-présidente de l’assemblée viole les lois, quand un chef du gouvernement prend des décisions irréfléchies, quand un ministre de l’Intérieur ferme les yeux sur un fugitif, quand le président de l’assemblée part en voyage en catimini et viole ouvertement le confinement pour aller à un enterrement ! Pourquoi la population devrait-elle être disciplinée, alors que sa classe politique ne l’est pas ?
Cette désobéissance civile est juste un prélude au chaos. C’est la déliquescence caractérisée de l’Etat. Quand l’État est discrédité, quand l’État est désobéi, c’est la loi de la jungle qui nous attend. Ce jour-là, c’est la classe politique, toutes couleurs confondues, qui paiera fort le prix.
On bloque à qui mieux mieux, on se rend coup pour coup, on s'envoie des piques assassines et l'on essaie de conquérir des terrains sur les champs des autres, tout cela devant les yeux exorbités d'une population au bord de l'apoplexie. Dans l'intervalle, beaucoup exploitent l'évanescence de l'Etat pour revendiquer plus de privilèges et "conquérir" de nouveaux "droits", par le chantage, la menace ou la pression. La contagion affecte tous les secteurs, les revendications se multiplient, et personne pour y répondre et y mettre le holà, par impuissance ou par calcul. Les services essentiels aux citoyens sont paralysés, y compris ceux considérés comme vitaux, tels la santé, le transport ou encore l'éducation ! Et la première victime du blocage, de la faiblesse et du laxisme des pouvoirs publics, c'est bien entendu ce "chauve dont la tête est proche de Dieu" que nous avons évoqué.
Voilà qu'on lui apprend maintenant que, pour bénéficier d'une bouée de sauvetage, il lui faudra à l'avenir se serrer fortement la ceinture, payer son pain et certains produits essentiels cinq fois plus cher, avoir son salaire diminué, au mieux bloqué pendant des années, et voir sa monnaie nationale dévaluée, avec de lourdes conséquences sur un coût de la vie déjà passablement insupportable !
Non, ceux que vous nommez n'ont rien à craindre, ils sont et resteront à l'abri leur vie durant, ainsi sans doute que les leurs. Les "Lambda" et leurs descendants seront les seuls à pâtir de leur aveuglement, de leurs errements et de leurs calculs mesquins. L'Histoire jugera !
Je résume ma pensée en trois points :
- Dans ce pays, et tout au long de ces dix dernières années, tout le monde a dit ce qu'il dans le coeur, et tout le monde a dit ce qu'il dans le cul. il faut donc arrêter avec les dissertations et les discours à la con,
- Nous avons la chance d'avoir un Président intègre, qui a bien diagnostiqué le malheur de notre pays. Il mène un combat sans merci contre les forces du mal: corrompus, terroristes, opportunistes, putschistes, contrebandiers, et j'en passe,
- J'appelle alors tout le monde à soutenir le Président dans sa démarche d'assainissement du pays des forces du mal. Mon appel s'adresse tout particulièrement à tous les charlatans et à tous les "Tozz Hikma" de ce pays: soutenez le Président, ou taisez-vous; nous avons ras-le-bol de vos hallucinations politiques.
Ecrit par A4 - Tunis, le 26 Février 2021
Peut-on encore parler d'état ?
Quand ce pauvre état se disloque
Quand sans but et sans résultat
Il se transforme en vieille loque
Subissant les lois et diktats
Des détraqués et des loufoques
Que reste-t-il de cet état ?
Que des chiens enragés dévorent
Qui de désastre en cata
Nous jette dans un corridor
Où l'on ne peut faire qu'un constat:
Ses longues nuits sont sans aurore !
C'est quoi cet état minable ?
Qui ne sait même plus comment
S'assoir autour d'une table
Et arrêter ses aboiements
Nous cacher ses têtes de diables
Qui se chamaillent aveuglément
C'est un état avec trois têtes
Mais hélas sans cervelle aucune
Qui dans son infecte cachette
Rumine haine et vile rancune
Alignant échecs et défaites
Créant malheurs et infortunes
C'est un état où des débiles
Se battent aujourd'hui comme hier
Comme se battent idiots et séniles
A coups de poing ou jets de pierres
Pour voir se remplir leurs nombrils
De la plus grande part de misère
Cet état, il faut bien le dire
Ne nous est pas tombé du ciel
C'est bien le fruit de nos délires
De nos errances démentielles
Nous élevons porcs et tapirs
En espérant avoir du miel !
C'est tout ce que vous y avez appris?
Tout ce que vous dites là, tout le monde le sait!
Tout ce chaos, tout le monde le voit!
Avez vous dit à mechichi ce que vous en pensiez, lui avez vous proposé quelque chose?
Que vous a-t'il répondu?
Un mot magique.
Alors comment vole un avion pour ne pas décrocher?
L'état s'était effondré un certain 14 janvier 2011.
Je suis d'accord sur tout l'article, sauf cette conclusion. C'est le peuple qui paiera fort le prix. Quant à la classe politique, elle s'en sortira. Ce sont des professionnels du mensonge. La Tunisie a besoin d'un.e homme (femme) fort.e et avec un minimum d'honnêteté qui instaure la discipline
La rue est en effervescence, alors que Mchichi fait du shopping à Lisbonne, que Saïd est encore entrain de digérer son repas du Samedi et que ghannouchi est en deuil après la mort de son copain terroriste et probablement à cause de la gifle qu'il a dû recevoir du Qatar. Il est où le chef des forces armées militaires et civiles pendant cette période, walla houa kalam wi bass?
Ce qui se passe dans la rue n'est qu'un avant goût de ce qui attend ces politiciens qui préfèrent se la jouer à la Khrari, autrement dit lâcher une merde avant de prendre la poudre d'escampette. L'été sera caniculaire cette année. Rabbi youster tounes.
On a que ce que l'on mérite et ce n'est qu'un aperçu de ce qui nous attend !!!
et assurément le ton alarmiste de son article me semble justifie
Parce que effectivement dans les villes de province et les campagnes il n'y a pas de confinement
Dans les quartiers populaires les étalages anarchiques continuent, et les rues restent parfois bondées
Les vendeurs des marches municipaux sont, partout a travers le pays, hors d'eux. Les suivront bientôt les autres petits commerçants. L'explosion est proche
Et comme les forces de l'ordre vont a coup sur commettre leurs depassements habituels cet Aid ne va pas etre heureux