L’état d’avancement du projet Marina Bizerte et ses impacts sur le développement touristique de la région étaient les principaux thèmes d’une journée portes-ouvertes organisée aujourd’hui 26 février par la société Marina Bizerte.

Marina Bizerte est un projet tuniso-belge où le deuxième partenaire détient une part de 25%. Promu en tant que l’un des grands ports de la Méditerranée, selon le président du conseil d’administration et principal actionnaire Moez Ben Zid, le projet comprendra un port de plaisance de 8000 anneaux, une résidence de luxe de 270 appartements et une croisette et centre de loisirs de plus de 100 boutiques, restaurants, night club et commerces divers.

Malgré des promesses d’embaucher quelque 2000 employés et ses prévisions d’apporter un plus dans le développement du secteur touristique dans la région, le projet Marina Bizerte semble rencontrer des difficultés qui freinent son avancement. Ce qui a été confirmé aujourd’hui suite aux interventions marquées par une tension sans précédent et spécialement la persistance de certains membres de la société civile ainsi que des associations d’entrer et participer à la journée. Chose complètement rejetée par les organisateurs.

Prévoyant la livraison du port pour le printemps de l’année 2013 et la livraison de la partie résidence pour le mois de décembre de la même année, M. Ben Zid semble déterminé à livrer son projet dans les délais prescrits, malgré les difficultés qui sont d’ordre social plus que technique.
« Bien que nous projetions de créer 2000 postes d’emploi et dynamiser l’activité touristique dans la région de Bizerte, nous nous confrontons à des problèmes avec des membres de la société civile et quelques associations de la place qui prétendent que nous ne respectons pas les normes de construction et que le projet ne fera que freiner l’activité dans la ville», dixit Moez Ben Zid. Et d’ajouter : « Avant, il y avait plein de problèmes dans la zone et Marina Bizerte est venue pour les résoudre ».

Le vieux port de Bizerte constituait l’un des problèmes qui prenait de l’ampleur après que plusieurs pêcheurs aient porté plainte contre la société Marina Bizerte sous prétexte que la création du nouveau port ne permettra plus à l’eau de circuler librement dans le vieux port.
M. Ben Zid s’est indigné contre ces accusations expliquant que sa société a même eu recours à des experts afin de trouver une solution à ce problème et a également implanté des moteurs afin de faciliter l’écoulement des eaux.

La tension est montée d’un cran lors de l’intervention de Kaïs Laâribi, architecte, professeur à l’Ecole d’architecture de Sidi Bou Saïd et également représentant de la mairie de Bizerte qui a fortement attaqué le projet accusant même ses responsables de ne pas respecter les normes en construisant 8 étages juste à côté de la mer et à moins de 200 mètres du lieu d’un patrimoine culturel.

Selon les interventions, ce qu’on reprochait le plus aux investisseurs de Marina Bizerte, c’est le fait d’ignorer le droit des citoyens bizertins à jouir de leur plage et de leur espace libre. C’est ce qui a été affirmé par Borhane Dhaouadi, architecte bizertin qui réclamait une concertation publique avant le commencement même du projet afin d’entendre tous les avis et respecter la volonté des citoyens.
En réponse à ces reproches, M. Ben Zid a renvoyé la balle dans le camp de l’Etat, demandant aux présents d’aller demander des explications aux responsables qui lui ont accordé et signé l’autorisation du projet tout en assurant que les motifs évoqués pour critiquer le projet ne sont qu’ « une tentative de mettre en échec le projet de Marina Bizerte ».