
Le nombre de fonctionnaires de l’Etat au titre de 2021 (dont le budget de leurs départements est comptabilisé dans le budget de l’Etat) atteindra les 644.872 agents, selon l’article 9 bis adopté, lundi 7 décembre 2020, avec 116 pour, quatre abstentions et dix refus. Une partie des recrutements concernera les chômeurs de plus de dix ans, dans le cadre de la Loi 38-2020, précise le même article de loi.
Ainsi, la masse salariale dépassera les 20 milliards de dinars en 2021, soit plus de 18% du PIB prévu pour 2021 et plus de 46% du budget de l’Etat. Pire, ce chiffre ne compte pas les 200.000 agents supplémentaires des entreprises publiques, avait révélé l'expert-comptable Walid Ben Salah dans un post Facebook en octobre dernier.
16.500 recrutements étaient prévus dans la LF2021 (agents de l’ordre, douanier, enseignants, etc.) avec cette modification le parlement pousse le gouvernement à recruter des personnes dont il n’a pas nécessairement besoin et qui peuvent être totalement dépassées dans leurs nouvelles fonctions ayant été si longtemps au chômage. Donc, concrètement, ils seront recrutés à ne rien faire comme des milliers d’autres, ce qui est assimilable à des emplois fictifs.
Pire, nos élus poussent encore loin le bouchon et le populisme, en cette période de crise du Covid-19 où l'on arrive à peine à boucler les budgets de 2020 et 2021. En effet, dans un post Facebook, daté de la veille, lundi 7 décembre 2020, la députée d’Ennahdha Yamina Zoghlami a évoqué un consensus prochain sur le recrutement de 10.000 autres chômeurs dans le cadre de la Loi 38-2020.
Rappelons qu’une initiative parlementaire pour ajouter un nouvel article dans la Loi de finances 2021 pour le recrutement de 10.000 chômeurs de plus de 10 ans dans le secteur public dans le cadre de la Loi 38-2020 avait été déposée par le député Issam Bargougi.
L’élue n’a pas spécifié si ces recrutements seront intégrés à Loi de finances 2021 ou feront l’objet d’une autre initiative parlementaire.
La Tunisie s’attend en 2020 à une baisse du PIB d’au moins 6 à 7%. Mais les séquelles pourraient être plus profondes. La relance s’annonce difficile pour 2021, la pandémie sévissant encore et plusieurs secteurs économiques ayant été sévèrement impactés.
I.N