
Tous les maux de la Tunisie sont causés par les monopoles et la spéculation selon le président de la République même s'il est certain que certaines pénuries n’ont rien avoir avec cet état de fait.
Mercredi 23 août 2023, un discours et une énième explication affirmant que les pénuries sont causées par la spéculation : cette fois-ci ce sont les boissons gazeuses qui trinquent. En effet, le chef de l’État, lors d’une réunion avec plusieurs ministres, a encore une fois abordé la question du monopole et de la spéculation, dénonçant l’absence d’un certain nombre de produits sur les marchés, notamment le pain, le sucre, les fourrages et l’huile subventionnée.
Et de marteler : « Même dans les crises économiques les plus graves, jamais il n’y a eu de pénurie de boissons gazeuses. À leur tour, elles sont affectées par le monopole et la spéculation ».
Le hic, c’est qu’il n'en est rien ! Business News a abordé à plusieurs reprises la pénurie qui touche les boissons gazeuses et en a expliqué les raisons en se référant aux professionnels du secteur.
La pénurie est causée tout simplement par un manque de dioxyde de carbone. Les problèmes d’approvisionnement en boissons gazeuses duraient depuis l’été 2022 mais les raisons ont changé : pendant l’été c’était une pénurie de sucre qui avait impacté la production de boissons gazeuses. Mais à partir de septembre 2022, c’est le manque de CO2 qui a impacté la production.
D’ailleurs, le président de la Chambre syndicale de producteurs de boissons non-alcoolisées, Lassâad Mzah, en avait parlé lors d’une intervention radiophonique le 16 août dernier, où il a expliqué qu'une panne a été enregistrée au niveau du fournisseur depuis le mois d’octobre de l’année 2022.
Avant, les industriels tunisiens pouvaient s’approvisionner en gaz auprès d’un champ de production situé à Utique dans le gouvernorat de Bizerte. Par ailleurs, le prix du gaz importé d’Algérie représente le quadruple de celui du gaz produit en Tunisie et les producteurs de boissons non-alcoolisées ont choisi d’acquérir du gaz auprès de l’Égypte à travers la Libye.
Et de préciser que deux ou trois usines étaient actuellement à l’arrêt.
Autre fait important, M. Mzah a indiqué que les producteurs de boissons non-alcoolisées se sont mis d’accord avec les ministères de l’Industrie et du Commerce afin de donner la priorité aux hôtels et aux restaurants afin de garantir la réussite de la saison touristique.
Cette pénurie est confirmée par la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT), cotée en bourse, qui communique toute information importante à ses actionnaires. Elle avait annoncé, dans un communiqué daté du 27 juillet dernier, l'arrêt de livraison du dioxyde de carbone par ses fournisseurs.
« Cet arrêt de fourniture n'affecte en aucune manière la brasserie, sa principale activité. En ce qui concerne les usines de boissons gazeuses, l'usine la plus importante du Groupe produit ses propres besoins en Co2. Pour les autres usines, nous espérons que ce problème sera réglé rapidement. Les activités eau minérale et jus ne sont pas concernées par cette rupture », lit-on dans ce document.
D’ailleurs, la société avait indiqué lors de la publication de ses indicateurs du premier semestre 2023, que son activité a été impactée par le manque de certaines matières premières. « La production et les ventes des boissons gazeuses auraient dû être plus importantes n’eut été la pénurie de sucre et de CO2 », avait-elle précisé.
En effet, avec l’arrivée de l’été, la consommation de boissons gazeuses augmente. Ce qui faisait le bonheur de la société, qui profitait de la venue des touristes et des Tunisiens résidant à l’étranger pour augmenter son chiffre d’affaires.
Lors de l’Assemblée générale ordinaire de la société, tenue le 16 mai dernier, le directeur général Mustapha Abdelmoula avait avoué : « Nous avons souffert, au cours de 2022, de la pénurie de sucre, notamment pendant la haute saison. De plus, nous avons subi une rupture de livraison de CO2 suite à la décision de l’Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (Etap) de fermer à partir du 1er octobre le seul puits de CO2 en Tunisie pour des problèmes de maintenance. La société a donc été contrainte de réduire le nombre des équipes de production afin de s’adapter aux quantités de CO2 disponibles produites par les sociétés du groupe, en attendant le CO2 importé d’Algérie commence à être livré le 9 novembre 2022 et que nous continuerons à utiliser jusqu’au démarrage du puits de l’État qui était initialement prévu pour fin mars 2023 ». Et de spécifier que la société continue actuellement à importer d’Algérie au double du prix pratiqué en Tunisie et qu’elle espère que le problème sera résolu d’ici fin juin comme annoncé.
En ce qui concerne les prévisions, le DG avait estimé que « c’est un jeu hasardeux », car tributaire des livraisons de sucre et de Co2. Et de soutenir : « Tout va dépendre de l’été et de la disponibilité du sucre et du CO2. Nous faisons plus de 50% de nos activités pendant la saison estivale (les deux mois et demi de l'été). C’est l’été qui sera déterminant ! ».
Ainsi et contrairement à ce qu’avance le chef de l’État, le manque de boissons gazeuses est dû est une pénurie de CO2, suite à la décision de l’Entreprise tunisienne d'activités pétrolières (Etap) de fermer à partir du 1er octobre le seul puits de CO2 en Tunisie pour des problèmes de maintenance.
I.N
Mais ça fera un exemple.
La pénurie pour les tunisiens est bien organisée par l'état.. puisque priorité est donnée aux hotels. Sur ordre de l'état.
Merci les spéculateurs qui veulent le profit des devises étrangères...