Par Mohamed Salah Ben Ammar
Notre pays, souvent cité comme le berceau du Printemps arabe, se trouve aujourd'hui à un moment charnière de son histoire. À l'approche de l'élection présidentielle, les libertés fondamentales et le climat démocratique se détériorent à un rythme alarmant, laissant entrevoir le spectre d'un retour à l'autoritarisme. Confrontée à une crise économique sans précédent, la société tunisienne vit au rythme des pénuries, du chômage et des décisions ubuesques de l’hyperprésident.
Un cadre électoral entaché d'illégitimité
L'organisation de l’élection à venir est marquée par une série de décisions jugées controversées, menaçant l'intégrité du processus électoral. Cette élection, pour le moins, ne respecte aucune des normes de transparence et d'équité. La manipulation du calendrier électoral et l'appel tardif aux électeurs témoignent d'une volonté manifeste d'éliminer toute véritable compétition. Les exigences imposées aux candidats, notamment la collecte de 10.000 signatures dans un délai restreint, se présentent comme des obstacles à la réalisation d'une campagne électorale équitable.
Les modalités entourant la collecte de ces signatures semblent avoir été conçues comme un piège, permettant au pouvoir en place de traîner en justice tous les candidats, à l'exception du président en exercice pour faux et usage de faux.
L'absence de mention d'un second tour dans le processus électoral ne fait qu'alimenter les soupçons sur la sincérité des intentions de l'administration actuelle, tandis que les débats entre candidats sont purement et simplement absents. Plus personne ne croit en la légitimité de ce processus.
Des restrictions préoccupantes
La question des prisonniers politiques, souvent mise de côté, constitue l'un des aspects les plus révoltants de la situation actuelle. Le nombre croissant de personnalités emprisonnées ou exilées soulève de vives inquiétudes. Ce ne sont pas seulement quelques individus, mais plusieurs dizaines de leaders politiques, d'activistes et d'intellectuels de tous horizons qui se retrouvent dans cette tragédie. À peine une candidature est-elle annoncée que des poursuites judiciaires s'abattent sur les candidats, même en période de trêve judiciaire.
Cette exclusion de figures emblématiques a non seulement privé la population de débats enrichissants, mais a également gravement compromis la légitimité de l'ensemble du processus électoral. L'intolérance du pouvoir s'est accentuée, révélant un esprit qui considère que même les dispositions restrictives de la constitution, conçue par le président lui-même, sont insuffisantes.
Le coup de grâce : l'annulation des prérogatives du Tribunal administratif
Les récentes décisions du tribunal administratif, qui ont imposé à l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) la réintégration de candidats dont les dossiers avaient été rejetés, et le refus de cette dernière d'exécuter ces décisions, sont sans précédent. Il s'agit là d'un affrontement entre institutions qui reflète l’état de déliquescence des institutions et le climat de confusion et d'incertitude qui règne actuellement. Dans ce contexte, la volonté de faire disparaître la séparation des pouvoirs semble avoir réussi, pour preuve l'Assemblée des représentants du peuple s'apprête à modifier des lois électorales de manière précipitée quasiment à la veille de l’élection, ignorant même les articles 75 et 76 de la constitution.
Mobilisation citoyenne : un impératif
Face à ces menaces, une mobilisation citoyenne active apparaît comme la seule issue viable. L'expérience récente de la Tunisie a démontré que des mouvements populaires peuvent influencer le cours des événements de manière significative. Chaque citoyen a un rôle à jouer, et la solidarité entre les différentes forces démocratiques est essentielle pour contrer les dérives autoritaires. La division n'a plus sa place ; il est temps de dépasser les égos et les ambitions personnelles.
La jeunesse, en particulier, revêt un rôle clé dans cette dynamique. En participant activement au processus électoral et aux débats citoyens, elle peut jouer un rôle déterminant dans la revitalisation de la démocratie tunisienne. Il est également crucial que la communauté internationale prenne conscience de la situation et apporte son soutien aux aspirations démocratiques du peuple tunisien.
Il est impératif que les Tunisiens, y compris ceux de la diaspora, s'engagent dans cette lutte pour faire entendre leurs voix et défendre les libertés fondamentales.
Le rôle des médias et des organisations de la société civile est tout aussi essentiel pour garantir la transparence et l'intégrité du processus électoral.
L'expérience démocratique n'est jamais linéaire ; c'est à travers l'engagement citoyen et la lutte pour la justice sociale que la Tunisie pourra espérer réaliser une véritable renaissance démocratique, porteuse d'espoir pour tous. En agissant ensemble, dans un esprit de responsabilité et de solidarité, il est encore possible de défendre le droit des Tunisiens à vivre dans une démocratie.
c est a dire
l Occident fait tout et mobilise tout pour que ses autoproclamees "elites" locales retournent au pouvoir et
imposent leur "democratie" afin que rien ne change. Sauf que ceux qui se mobilisent, sont toujours les meme 1500 a 2000 personnes qui selon vous representent votre " peuple tunisien", une recolte tres maigre..
Et c'est bien ce que vous faites, dans la plus grande indifférence de la part de l'occident, à l'exception de quelques associations.
De la désobéissance civile a un pouvoir devenu illégitime, a la grève des transferts d'argent.
La clochardisation économique est avancée. Le pouvoir ne tient plus que grâce a la perfusion de devises des TRE.
TRE, vous savez ce qu'il vous reste a faire .
Le plus gros levier est entre vos mains.
Jadis, on parlait de dictateur éclairé, aujourd'hui on fait face à un sombre dictateur.
Les aspirations démocratiques deviennent un marqueur de dignité et un impératif immédiat pour sauver ce qu'il reste de l'Etat.
Les arrivistes, les parasites, les endoctrinés et les crédules, qui se développent dans le sillage de tout pouvoir, commencent à se réduire par l'effet de l'absurdité et la violence de cette dictature.
Il faut un réveil et un sursaut.