La nomination d’Ikbal Gharbi à la tête de la radio Zitouna continue toujours à faire couler de l’encre.
Les journalistes de cette radio religieuse, créée par Sakher El Matri gendre de Zine El Abidine Ben Ali, refusent catégoriquement que la professeure accède à ses bureaux et occupe ses fonctions.
Une délégation de quatre personnes du syndicat des journalistes tunisiens, parmi lesquels Mongi Khadhraoui et Zied El Héni, se sont déplacés ce matin au siège de la radio pour essayer de trouver une solution et permettre à Mme Gharbi de pénétrer dans les locaux de Zitouna FM, en vain. Ils ont été rejoints, plus tard, par Hichem Snoussi et Ikbal Gharbi, elle-même, mais ils ont été empêchés de pénétrer les lieux et les journalistes de Zitouna leur ont crié « dégage ».
La délégation du syndicat a bien discuté avec les journalistes de la radio de ce blocage et ces décisions contraires à la loi, mais ces derniers ont refusé toute discussion, ils ne veulent pas d’Ikbal Gharbi à la tête de Zitouna FM. Prétexte : elle ne comprend rien à la religion (totalement faux puisqu’elle a un doctorat spécialisé) et elle serait contre le port du voile (totalement faux également).
Ces journalistes ont été fortement soutenus par le représentant de l’UGTT.


Mongi Khadhraoui, du syndicat des journalistes, accuse nommément Mohamed Machfar (imam catapulté directeur de radio par El Materi) d’être derrière la crise. Il soupçonne fortement que l’on est en train de chercher à cacher des dossiers particuliers et sensibles relatifs à la radio et à sa gestion.
On rappelle que Mohamed Machfar a été déchu de ses fonctions sur décision judiciaire. Chose qui lui aurait fortement déplu. Ikbal Gharbi, quant à elle, a été récemment nommée par le Premier ministère. Nomination refusée par les salariés de la radio religieuse.
On rappelle que le statut de cette radio est des plus étranges (voire unique en son genre en Tunisie) puisqu’on ignore totalement qui la finance à présent. La radio ne faisant pas appel à la publicité, unique source de revenus des radios privées. Avant le 14 janvier, elle était financée par Sakher El Materi. Depuis, elle a été confisquée par l’Etat qui va, par conséquent, devoir la financer et payer ses journalistes avec l’argent du contribuable.
Bénéficiant des largesses de Ben Ali, la radio a obtenu des fréquences FM sur l’ensemble du territoire, fréquences très rares que les investisseurs privés s’arrachent actuellement.