alexametrics
samedi 14 juin 2025
Heure de Tunis : 10:00
Dernières news
La caravane Al Soumoud bloquée à l’entrée de Syrte par les autorités de l’Est libyen
13/06/2025 | 01:11
4 min
La caravane Al Soumoud bloquée à l’entrée de Syrte par les autorités de l’Est libyen

 

La caravane Al Soumoud, en route vers Gaza pour porter un message de solidarité et une aide symbolique face au siège imposé à l’enclave palestinienne, a été stoppée dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025 à l’entrée de la ville libyenne de Syrte.

 

Selon un communiqué publié par la coordination de la caravane, les forces de sécurité et l’armée de l’Est libyen ont arrêté la progression du convoi en invoquant la nécessité d’attendre des instructions en provenance de Benghazi pour autoriser son passage.

Face à cette décision, les organisateurs ont choisi de ne pas rebrousser chemin. Les véhicules de la caravane se sont alignés sur le bas-côté de la route en attendant de pouvoir continuer leur route. « Les membres de la caravane camperont sur place pour passer la nuit », indique le même communiqué.

Les organisateurs appellent les autorités de Benghazi à mettre en œuvre l’attitude accueillante exprimée la veille dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement de l’Est. Ils affirment leur confiance dans la bienveillance du peuple libyen, « au-delà des divisions géographiques et politiques ».

La coordination exhorte également toutes les parties concernées à intervenir pour faciliter la mission de la caravane, dont l’objectif est clair : « contribuer, par un élan populaire, à briser le blocus, la famine et l’extermination qui frappent la population de Gaza ».

Enfin, les organisateurs ont tenu à rassurer les familles des participants : « toutes les personnes prenant part à la caravane sont en sécurité et regroupées à quelques kilomètres de Syrte. L’absence de réponse aux appels téléphoniques s’explique par une panne de réseau mobile dans la zone ».

 

De son côté, le ministère de l’Intérieur du gouvernement libyen de l’Est a démenti les déclarations de la caravane. Selon les propos rapportés par le journal libyen Al Marsad, les autorités n'ont pas interrompu la progression du convoi « sans raison », mais ont exigé la présentation de visas et d’autorisations de passage valides vers l’Égypte. Aucun document de ce type n’aurait été présenté jusqu’à présent.

Le ministère précise que les instructions en vigueur consistent à permettre le passage et l’accueil de toute personne disposant d’un visa valide apposé sur un passeport en cours de validité, conformément à la législation locale et aux accords bilatéraux de circulation entre les pays.

 

Ces exigences administratives font écho à la position officielle de l’Égypte, exprimée dans un communiqué publié mardi 11 juin 2025 par son ministère des Affaires étrangères. Le document n’apporte aucun soutien explicite ni feu vert au passage de la caravane Al Soumoud, se contentant de rappeler les règles en vigueur.

Selon ce communiqué, toute tentative d’accès à la zone frontalière avec Gaza requiert une autorisation préalable des autorités égyptiennes. Celle-ci doit être sollicitée soit via les ambassades étrangères accréditées au Caire, soit directement auprès du ministère. Il est précisé que toute visite – qu’elle émane d’ONG, de gouvernements ou d’institutions internationales – doit s’inscrire dans un cadre strictement réglementé.

L’Égypte met également en garde contre toute infraction aux règles établies, insistant sur la nécessité d’une coordination rigoureuse avec ses services pour éviter tout incident, qu’il soit diplomatique ou sécuritaire. En clair, Le Caire refuse toute forme d’initiative spontanée et rappelle fermement que le passage humanitaire n’échappe pas à la diplomatie.

 

La caravane Al Soumoud s’inscrit dans le cadre d’un mouvement de solidarité plus vaste, mené à l’échelle internationale. En parallèle, la Global March to Gaza, une marche pacifique qui devait réunir environ 4.000 participants venus de plus de cinquante pays, fait face à une répression croissante des autorités égyptiennes.

Depuis mercredi, plus de 200 militants internationaux ont été interpellés à l’aéroport du Caire ou directement dans leurs hôtels, puis pour certains expulsés, malgré des visas en règle. D’après le collectif organisateur, des citoyens américains, français, tunisiens, australiens, marocains, grecs, néerlandais ou sud-africains ont été ciblés. Plusieurs délégations ont dénoncé publiquement un traitement « illégal et inhumain ».

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des militants expulsés chantant des slogans en soutien à Gaza. La délégation grecque a affirmé que des dizaines de ses membres avaient été retenus plus de dix heures avant d’être relâchés sous pression diplomatique.

Le collectif affirme avoir demandé une autorisation officielle au Caire depuis plusieurs semaines, sans obtenir de réponse. Malgré l’absence de feu vert, les organisateurs comptaient rejoindre Rafah via Arish en traversant le Sinaï. La plupart des délégations appellent désormais leurs gouvernements respectifs à clarifier leur position face au blocage imposé par l’Égypte.

 

R.B.H

13/06/2025 | 01:11
4 min
Suivez-nous
Commentaires
Tounsi Tounsi
Pas grave
a posté le 13-06-2025 à 10:37
C'est un début, c'est symbolique. Cette lutte de longue haleine se déroule sur tous les terrains possibles pour mettre fin au colonialisme et aux injustices.

Ce qui se passe à Gaza nous concerne. Car si personne ne bouge face à un génocide actuellement, cela rend sa réitération ailleurs possible.