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Chroniques
Les enfants de Regueb, perdus à jamais ?
Par Synda Tajine
12/02/2019 | 16:59
3 min
Les enfants de Regueb, perdus à jamais ?

 

Il a fallu qu’une émission télévisée prenne des risques, s’aventure dans une école illégale aux pratiques plus que douteuses et dénonce les traitements que subissent des dizaines d’enfants, pour que la machine se mette en marche. Décidément, ces journalistes, ils se sentent obligés de fourrer leur nez partout…

L’école de Regueb est rapidement fermée, son directeur est mis en prison pour une année, dans une première affaire, le ministre de l’Intérieur est auditionné au parlement et révèle l’existence de 15 autres écoles, les enfants sont pris en charge et le cas de plusieurs autres écoles est révélé petit à petit par la société civile et les citoyens. Décidément, ces journalistes, il fallait qu’ils se mêlent de tout…

 

Le tristement célèbre Farouk Zribi a été condamné hier à un an de prison ferme et à une amende pour « mariage illégal ». Mais ce n’est que la première affaire – et la plus simple – dans laquelle il est accusé et qui est la plus facile à juger à l’heure actuelle. Des investigations sont menées pour clore les autres dossiers et rendre des jugements satisfaisants. Surtout que l’homme est influent, jouit d’une situation financière plus que confortable, est soutenu par certaines personnalités influentes, et est représenté par un bataillon d’avocats.

En attendant le dénouement de la justice, le plus important dans cette histoire est de savoir ce que deviennent les enfants retrouvés dans cette école ? Ces enfants ont été malmenés dans une école aux conditions plus que déplorables, après avoir fait l’objet de nombreux tests, après s’être transformés en bêtes de foire subissant les nombreuses visites de députés, acteurs de la société civile et autres venus s’enquérir de leur situation ou avoir, tout simplement, quelque chose à raconter. Hier, ils ont été remis à leurs parents.

Ces mêmes parents qui ont manifesté pour que l’école ne ferme pas ses portes et que les enfants restent là où ils étaient, niant de ce fait les abus sexuels avérés, l’exploitation économique et les violences physiques. Ces mêmes parents qui les ont déscolarisés, qui ont voulu en faire des enfants « déconnectés du système », pour intégrer un autre système d’embrigadement et d’endoctrinement. Aurait-il mieux fallu placer ces enfants en familles d’accueil ou les garder dans un centre qui les prenne en charge ? Rien n’est moins sûr. Faut-il ajouter à leur traumatisme subi au sein de l’école un autre causé par la séparation avec leurs parents et familles ? Que faut-il faire lorsque ces mêmes parents représentent un danger pour eux et que, eux-mêmes, n’en sont pas conscients ?

 

Ces enfants sont-ils « irrécupérables » et perdus à jamais, tel que commente l’un des médias de la place ? Il est encore trop tôt pour les condamner. Ces enfants ont échappé au pire, ils ont échappé à une institution d’embrigadement qui leur faisait subir un lavage de cerveau et les avait isolés totalement du monde extérieur. S’il y a de grands risques que leurs familles leurs fassent subir la même chose, ces enfants ne sont cependant pas irrécupérables si un suivi est assuré en parallèle.

Les enfants sont faciles à manipuler, à convaincre et à faire changer d’avis. Ils souhaitent être appréciés, reconnus, acceptés et suivre une cause dans laquelle ils croient. Ce genre d’écoles ne diffère en rien des réseaux d’embrigadement sur la toile et dans les mosquées, qui ont permis d’envoyer des centaines de combattants terroristes suivant une cause qui leur a été insufflée.

 

Ces écoles sont encore plus pernicieuses puisqu’elles s’y prennent plus tôt en ciblant des enfants à l’esprit encore vierge en leur inculquant des notions antisociales, un conditionnement et une déconnection totale avec leur environnement afin d’en faire des soldats dociles et obéissants.

Certaines de ces écoles étaient connues, opéraient sans même avoir besoin de se cacher, des rapports ont été rédigés et les autorités ont été averties. Aucune mesure n’a été prise avant que l’opinion publique ne s’en mêle et qu’il devienne urgent d’y trouver une solution.  Livrer ces enfants à leurs familles sans assurer le moindre suivi nous ramène finalement au point de départ. D’autres opèrent encore aujourd’hui et ces enfants finiront par être embrigadés ailleurs…

Par Synda Tajine
12/02/2019 | 16:59
3 min
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Commentaires (12)

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EL OUAFI
| 13-02-2019 15:21
Bonjour madame, vous avez osé à soulever ce problème si fâcheux, avec la pertinence la plus objective.
Cet événement si douloureux dans notre société et dont nombreux hommes politiques n'ont pas pris leur responsabilité, ces écoles ne se sont pas construites en une journée ! Ces responsables, ces préfets, délégués qui ont eu le culot de fermer les yeux, ce Ministère de l'intérieur et ses services de renseignements, ils ont tous faillis avec monstruosité la plus énorme, tout ce beau monde a commis un CRIME envers la société, et le peuple et l'?tat.
Monsieur, le Premier ministre doit monter au front, en première ligne et coffrer, ces criminels pour sa propre crédibilité, et à forcerie celle de l'?tat, et l'état de droit Poste R'?VOLUTION !
Ceux qui ont fermé les yeux ceux-là qui ont rendu services à ces intouchables richissimes traîtres de la nation doivent rendre compte à la justice, ***.(Manai)

A4
| 13-02-2019 14:14
On ne peut avoir que ça avec la justice et les juges que nous avons ! Point !!!

samira
| 13-02-2019 11:49
l'?tat a livré les enfants à leurs parents gourous .C'est de la non assistance à des enfants en danger. l'intérêt supérieur de l'enfant est bafoué par l'?tat. Ils se vengeront de ce dernier et de son peuple dans un futur proche, l'objectif des stratèges des ténèbres sera alors atteint, A vous d'imaginer la suite...

@Serraj
| 13-02-2019 11:28
Il est inadmissible que ni le président de la République ni le 1er ministre ne clarifient clairement leur position vis à vis de ce grave évènement. Comment et qui dirigent-ils.
Est-ce la peur des khwanjia qui suscite en vous ce silence complaisant.
Est-il plus urgent de parler d'augmentation de salaire des fonctionnaires ou de se poser les bonnes questions quand à l'avenir sombre des jeunes garçons embrigadés et violés.
Les khwanjias présenterons leur gourou gannouchi aux élections présidentielles quoi qu'en dise et son échec certain sonnera la fin de leurs exactions.
Alors monsieur le 1er ministre exprimez-vous, clarifié une bonne fois pour toute votre positionnement vis à vis des frères mesulmans. Ahrares tunis veulent savoir.
Aujourd'hui avant demain

HatemC
| 12-02-2019 23:16
Mourou a choqué certes les Tunisiens avec la vidéo fuitée '?' mais ô combien révélatrice '?'

Ou comment endoctriner "nos" enfants dès le plus jeune âge ?

L'Organisation Nahdha filière des Frères Musulmans, sous entité de DAECH '?'accorde une grande importance à ces garçons qu'elle appelle ses "lionceaux" et aux filles qu'elle appelle ses "perles".

Nahdha par l'intermédiaire de ses dites associations caritatives et d'enseignement du Coran '?' applique la pratique du "Devchirme" '?' Il s'agit d'enlever des enfants, de les "convertir" de force à l'islam radical et d'en faire des esclaves corvéables à merci au service de Dieu '?'

Des soldats au service de Ghannouchi '?'

N'oublions pas le rôle des mères salafistes par qui l'endoctrinement passe aussi par les histoires qu'on raconte aux enfants '?' @ Regueb elles étaient en première ligne les hystériques voilées et nikabées, de noir toute vêtu '?' des corbeaux de mauvaises AUGURES '?'. vociférant le retour de leurs enfants, des futurs fous de Dieu ...

Les écoles / internat Coraniques jouent un rôle spécifiques dans l'embrigadement, avoir les enfants à domicile jour et nuit, ainsi il est ainsi plus aisé de surveiller la conformité de ce qu'on dit aux enfants avec les préceptes de l'Etat islamique ....

Dites vous bien que le jeune en voix de RADICALISATION ne se sent embrigadée '?' la plupart de ces jeunes ont eu des mots durs envers le personnel féminin du centre d'hébergement '?'
Le jeune ne sent pas embrigadé donc mais pense qu'il est 'élu'?', et qu'il voit des choses que les autres ne voient pas. Nous sommes son ennemi '?' nous différend, on ne porte pas les mêmes habits, nous ne parlons pas la même langue '?' on regarde la TV, on écoute la radio, nos femmes ne sont pas voilées et partagent les mêmes lieux que les hommes '?' etc '?'.

Le jeune endoctriné considère les autres comme des endoctrinés, embrigadés, c'est l'enseignement qui est délivré par les frères musulmans ....

Les rabatteurs se servent d'arguments théologiques assez vite, en lui montrant des versets du Coran enlevés de leur contexte,

Les jeunes Tunisiens ne sont pas protégés parce qu'ils ne connaissent pas le Coran '?' ils apprennent bêtement sans rien comprendre du sens ....

Nahdha n'est pas un mouvement juste sectaire mais un mouvement TOTALITAIRE reposant sur un projet de purification interne, Nahdha par l'intermédiaire de ces écoles coraniques appliquent des phases dites des "étapes", la première phase d'embrigadement coupent le jeune de son environnement, de ses proches et de ses activités, c'est le cas de ces écoles dites Coraniques '?' retrait de l'école républicaine et enseignement abrutissant du Coran et des versets choisis ... séparation des genres ... endurcissement, rappelez vous les scènes de décapitation de mouton dans les enceintes des maternelles par des éducateurs devant des enfants ....

COMMENT DERADICALISER un endoctriné

En faisant ressentir des émotions rassurantes à ces jeunes et leur démontrer les mensonges de l'enseignement qu'ils ont reçu, leur insuffler le doute '?'. mais malheureusement ces jeunes vivent dans un environnement familiale déjà radicalisé, les gosses vont s'enfoncer encore plus s'ils ne sont pas retirés ...
Le profil des parents est dangereux ... il ne fallait pas les rendre aux parents ... Une décision surement prise par un juge islamiste acquis à la cause ou un juge sous pression ... HC

Nour
| 12-02-2019 22:05
Honte à cet endoctrinement, honte à ces parents, honte à tous ceux qui savaient et n'ont rien fait.
Une enquête d'urgence s'impose pour connaître l'origine des deux millions de dinars que possède cet homme de 30 ans.
C'est une tragédie de voir cela, tous les gouvernements chassent le terrorisme et la Tunisie attend les millions d'aide du fmi pour quoi faire : retourner les armes contre ceux qui auront aidé ?

mansour
| 12-02-2019 21:08
l'endoctrinement,la discipline et les milliard de petrodollards islamistes arabe forment les rouages du secte de Regueb qui devient une force inattaquable par une classe politique suiveuse des islamistes freres musulmans salafistes d'Ennahdha depuis 2011

Ali Baba au Rhum
| 12-02-2019 19:49
Le pays est en perdition,il y a un effondrement du sens civique et de celui de la responsabilité à tous les échelons; ils ne se réveilleront que quand les obus de mortier tomberont sur la Kasba

Rationnel
| 12-02-2019 18:45
Les abus spirituels et sexuels vont laisser des séquelles permanentes chez ces enfants. Ceux qui deviendront riches d'entre eux pourront consulter des psychanalystes quand ils seront adultes pour se construire une nouvelle personnalité, une conception de la réalité plus saine et vivre avec les contradictions de leurs enfance mais la majorité seront condamnes a la schizophrénie et une vie malheureuse. Les sévices sexuels font partie intégrale de la formation de ces enfants destines a devenir des bombes a retardement. Ils sont élevés en marge de la société qu'il considère impie, ils sont vendus par leurs "parents" pour une maigre somme de moins de 100 euros, leurs "maîtres" les traitent comme des bêtes et abusent d'eux. Comment voulez vous qu'ils ne grandissent pas avec un sentiment de haine envers la société, leurs parents. Devenus adultes, ces enfants vont faire subir le même sort a leurs enfants et aux enfants qui viendront sous leurs tutelle. Un cercle vicieux. Les enfants de Rgueb ne sont pas les seuls a subir ce traitement, il y a des dizaines d'écoles semblables ce qui explique la distinction des jeunes de la Tunisie parmi les nations dans la participation a la destruction de la Syrie.

Bravo aux journalistes qui ont aide a briser un tabou parmi tant d'autres.

kameleon78
| 12-02-2019 18:25
En France ces enfants auraient été soutirés à leurs parents pour motif la protection de l'enfance mais nous sommes en Tunisie avec une justice idéologisée.