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Tribunes
Le tourisme après le Covid : revenir à l’identique serait absurde et fatal
03/06/2020 | 21:00
19 min
Le tourisme après le Covid : revenir à l’identique serait absurde et fatal

Par Mohamed Taoufik Ayachi*

 


La crise, une opportunité :

Après des décennies de croissance, la mobilité touristique est aujourd’hui frappée de plein fouet. La crise n’est pas encore terminée, de plus, elle est assombrie par les risques et menaces provenant de la détérioration dramatique de la situation en Libye. Il est clair que le Covid-19 n’a pas totalement disparu ; il nous tiendra encore compagnie, probablement pour un bon bout de temps ; mais, il y aura quand même des personnes qui continueront à voyager pour plusieurs raisons. L’homme ne peut pas s’empêcher de se déplacer.

La crise actuelle est une aubaine pour prendre du recul, réfléchir et proposer des améliorations dans le secteur touristique en Tunisie.

Beaucoup se posent les mêmes questions : combien de temps faudra-t-il aux touristes pour revenir ? Est-ce qu’on pourra, rapidement, remettre les choses en place comme avant ? Quels modes de consommation les visiteurs vont-ils adopter ? Quelle stratégie adopter pour l’après-Covid-19?

 

L’Organisation Mondiale du Tourisme a déjà donné son avis dans la Synthèse des analyses et prospectives publiée le 12 avril 2020. Pour elle, «2020 sera la pire année pour le tourisme depuis 70 ans»…« la crise du Covid-19 va générer une perte équivalente à 5 ou 7 ans en nombre de touristes»… «Il faut s’attendre à une baisse des recettes et du nombre des touristes internationaux de 20% à 30% ».

Il ressort de ces analyses prospectives que le monde du voyage et l'industrie du tourisme ne vont pas rattraper le retard ni éponger la faillite.

L’avis de la WTTC ne devra pas nous empêcher de préparer la relance. Il n’y a pas de temps à perdre. Laissons de côté ces considérations pessimistes, et soyons réalistes; pour nous, ce choc devra être salutaire. Nous devons l’exploiter et le positiver.

Demain, c’est maintenant et… maintenant, nous avons l’opportunité de repenser notre tourisme pour le rendre plus performant sur une trajectoire de développement durable; à nous d'inventer notre tourisme de demain. Le redémarrage ne devra donc pas être fondé sur un désir de rattrapage, mais un désir de rénovation et d’innovation. Penser un redémarrage à l’identique serait une erreur fatale et catastrophique pour le secteur.

 

Le tourisme de masse balnéaire 

Il est indéniable que le tourisme est devenu désormais un contributeur important au développement durable, à la croissance économique, à l'emploi et à la compréhension internationale; En effet, le tourisme génère directement et indirectement une croissance de l’activité économique dans les endroits visités (et même au-delà), essentiellement en raison de la demande de biens et de services qui doivent être produits et fournis aux visiteurs.

Le tourisme de masse est certes le plus répandu; il a connu, après la deuxième guerre mondiale, un essor spectaculaire à la faveur de la démocratisation des voyages en Europe et progressivement partout dans le monde. Il caractérise aujourd’hui, surtout les pays touristiques qui ont une façade sur la mer méditerranée.

En Tunisie, le pouvoir a opté depuis l’année 1960, pour le développement du tourisme balnéaire de masse, promu par le trinôme des 3 S «sun-sand-sea ».

Je n’évoquerai pas l’évolution de ce secteur ni décrirai son historique; les spécialistes sont mieux placés que moi pour le faire. Néanmoins, il est peut être utile de rappeler brièvement, à titre informatif, les performances de ce secteur réalisées en 2019, telles que rapportées par le rapport EIR (Economic Impact Report) édité par le WTTC qui indique que le tourisme a contribué en 2019, à l’économie de notre pays par l’apport de:

* 373 000 emplois directs et indirects,

* 13,9% taux de contribution au PIB,

* 8173 MDT montant des dépenses des visiteurs internationaux, soit 14,3% du total des recettes des exportations.

Ainsi, il appert que le tourisme occupe une place essentielle et stratégique dans l’économie du pays.

Le tourisme de masse balnéaire bien qu’il soit à l'origine de la création d'emplois considérables dans des pays en voie de développement qui en ont un grand besoin, est aujourd’hui de plus en plus  vilipendé comme pollueur, ignorant de la culture des pays où il s'exerce, dévastateur de l'environnement. On dit que les touristes consomment énormément d’eau et sont facteur de gaspillage d’autres ressources naturelles.

Il est vrai que le tourisme de masse a malheureusement engendré, dans beaucoup de pays, bien des dérives avec leur cortège de dégâts sur le plan environnemental, socioculturel et économique. Les bénéfices générés par ce tourisme sont bien souvent compensés, dans les pays d’accueil, par des effets négatifs de différents genres.

En Tunisie, il faut avouer que le gigantisme du tourisme de masse et sa densification sur le littoral tunisien ont épuisé certaines ressources, pollué l’environnement naturel, modifié l’écosystème, creusé les inégalités régionales et aggravé le déficit migratoire dans les régions intérieures. Dans beaucoup de cas, les agressions anthropiques infligées à la nature nous reviennent comme un boomerang; voyez ce qui s’est passé à Soliman et Hammamet (pour ne citer que ces deux zones) lorsque l’homme a porté atteinte à la plage. Certains de ces dégâts demeurent irréversibles.

L’association AERE avait déjà tiré la sonnette d’alarme en 1991, puis en1994, sur « les impacts négatifs du tourisme sur le littoral en appelant à protéger le tourisme du tourisme et en avertissant que celui-ci était en train de scier la branche sur laquelle il était assis ».

Le choix d’un tourisme de masse balnéaire, tel qu’il a été développé en Tunisie n’est pas une expérience malheureuse; je dirai plutôt une expérience mal gérée politiquement. Ce choix ne devra donc pas être soutenu jusqu’à l’absurde; il faut le revoir et le corriger. Il faudra se réinventer, s’adapter aux nouvelles exigences. Charles Darwin disait: «Ce n’est pas le plus fort de l’espèce qui survit, ni le plus intelligent. C’est celui qui sait le mieux s’adapter au changement».

Cette crise devra rendre recevables des propositions qui par le passé étaient totalement tabous.

 

Pourquoi vouloir ce changement ? Que souhaitons-nous changer ?

En vérité, le tourisme tunisien est actuellement essoufflé, je dirai même malade de beaucoup de maux, comparable à un vieillard qui, ankylosé par son arthrose, a du mal à se relever.

 

Les maux de notre tourisme tunisien

Les maux de notre tourisme sont des carences, des insuffisances et des faiblesses générées, à mon avis par: premièrement, l’intrusion dans le secteur de pseudo professionnels, ineptes, avides de gain facile et rapide; deuxièmement, l’arrivée de promoteurs mal intentionnés et voraces, et enfin troisièmement, le désengagement de l’Administration de la mission qui lui revient et le clivage entre les décisionnaires en hauts lieux.

Au lieu de m’attarder sur la description de ces maux qui sont connus des initiés et de tous ceux qui sont en rapport avec les activités touristiques, je me contente de  lister ci-après, quelques uns, à titre de rappel. Ce sont essentiellement:  

La mauvaise qualité des prestations de services

Le manque de compétences

Le bradage des prix

Le ‘’All inclusive’’

L’hégémonie des TO

La pesanteur institutionnelle et administrative

La qualification d’une ‘’destination bas de gamme’’

L’escamotage d’une partie des recettes  touristiques dans les pays émetteurs.

La saisonnalité du tourisme balnéaire

 La précarité de l’emploi notamment pour les nouvelles recrues

Le mono produit (absence de diversification du produit touristique)

La politique étriquée du marketing

L’endettement élevé des entreprises hôtelières,

La folklorisation de la culture.

Ces maux ont été dénoncés depuis longtemps dans les rapports, les études, les réunions, les séminaires, les articles de presse, les tribunes et que sais-je encore…(voir quelques références en infra).

Depuis 20 ans au moins, le tourisme devait subir des interventions sous forme de réformes importantes et profondes. Il faudra donc repenser, en profondeur, le modèle de notre tourisme actuel. Cette crise devra inférer en nous une prise de conscience. 

 

Une révision s'impose

Pour quel tourisme devrons- nous opter? La réponse pourrait être :

- Pour un tourisme durable, innovant et résilient

Le tourisme est confronté à un certain nombre de défis qui déterminent son développement et son essor à moyen et long terme.

Aujourd’hui, nous devons réfléchir ensemble à un tourisme durable, innovant et résilient, en corrigeant et  consolidant les acquis du tourisme de masse balnéaire, tout en développant de nouvelles formes de tourisme complémentaire. Il s’agira donc,  de préserver le tourisme balnéaire de le parfaire et de promouvoir le tourisme alternatif durable, de manière à obtenir un tourisme intégré répondant aux impératifs économiques, respectueux des environnements naturel et humain et valorisant toutes les potentialités exploitables touristiquement.

Le tourisme alternatif est généralement crée en plusieurs filières et créneaux, à partir des potentialités dominantes de chaque pays. Il se décline dans le temps et dans l’espace.

Cette vision de développement stratégique ne date pas d’aujourd’hui. Elle avait été déjà mentionnée dans la note de présentation du XIème Plan de Développement Quinquennal (2007 / 2011), auquel, il faudra peut être revenir et en tirer ce qu’il y a d’utile pour la circonstance. Cette vision stratégique avait été définie sous forme d’un programme ambitieux de diversification du produit touristique. Voici, à titre de rappel, ce que comporte cette note pour le secteur du tourisme :

’’’Pour le secteur du tourisme et des loisirs, la stratégie de développement vise l’amélioration du rendement du secteur en adoptant une nouvelle stratégie d’offre par la consolidation du tourisme de santé, de la thalassothérapie, du tourisme du golf et des congrès, le développement de l’activité de plaisance et l’activité de transport maritime entre les différents ports outre l’impulsion du tourisme thermal à travers la mise en place d’un programme de mise à niveau des stations thermales et leur valorisation et intégration dans les circuits touristiques, la consolidation du tourisme culturel en tant qu’instrument de développement intégré à l’échelle nationale et régionale à travers l’intérêt accordé aux monuments culturels et écologiques. Elle vise, également, la diversification des modes d’hébergement touristique répondant aux exigences de la demande tels les hôtels de charme, le camping et le tourisme résidentiel et l’adaptation du système de formation aux exigences de ces produits. La stratégie de développement se basera, en outre, sur la mise en place d’une nouvelle politique de promotion et de commercialisation visant la revalorisation de l’image touristique de la Tunisie, de ses régions et ses produits, le ciblage de catégories de clients à motivations diverses, la conquête de marchés touristiques porteurs’’’’

La différenciation du produit touristique avait été déjà entamée par des investissements dans deux filières à forte valeur ajoutée: la thalassothérapie et le golf. Il faudra maintenant, pousser cette diversification du produit par l’exploitation des potentialités qu’offrent la biodiversité, le patrimoine naturel et le patrimoine culturel.

 

- Le tourisme alternatif, une solution

Le produit touristique tunisien ne devra pas être orienté vers le quantitatif uniquement, mais également vers le qualitatif avec des impératifs économiques.

Les différentes formes du tourisme alternatif ont pour objectif de sensibiliser le visiteur aux conditions de vie du visité et de contribuer au développement durable de la communauté visitée. Il est donc le nom générique donné aux différentes alternatives au tourisme de masse. Actuellement, beaucoup de termes sont utilisés pour qualifier un tourisme qui serait alternatif au tourisme traditionnel de masse. Les notions de tourisme responsable, durable, solidaire, équitable, communautaire… sont couramment utilisées pour nommer les nouvelles formes de tourisme. Il est, toutefois, important de distinguer les nuances entre ces différents concepts qui se ressemblent.

Malgré l’étroitesse de son territoire, la Tunisie dispose d’un riche patrimoine naturel et culturel diversifié, exploitable à des fins touristiques :

-  Sept grands écosystèmes.

-  Biodiversité remarquable, représentative de la région méditerranéenne.

-  Legs culturel matériel et immatériel exceptionnel.

-  Mosaïque épatante de paysages culturels.

   Toutes ces potentialités peuvent servir d’assise au développement d’un tourisme alternatif, complémentaire au tourisme balnéaire qui demeure, quand même, le réservoir qui alimente le tourisme alternatif en visiteurs-consommateurs.

 Il est connu d’une manière générale, que les activités touristiques ont des effets économiques, environnementaux, sociaux et culturels dont les conséquences ne sont pas toujours visibles à l’œil nu. Le tourisme alternatif ne fait pas exception à cette règle. Il génère des avantages mais aussi, il présente des risques. 

Les avantages attendus de ce tourisme sont généralement:

* le nivellement de la saisonnalité

* la création d’emplois régionaux, locaux et même ruraux

* la valorisation des produits locaux dans toutes les régions.

* la sauvegarde  et la préservation du patrimoine naturel et culturel matériel et immatériel

* le freinage de l’exode vers les villes du littoral

* la fixation des membres de la communauté sur le sol natal.

* des retombées financières directes bénéfiques pour les régions.

Quant aux  risques encourus, ils doivent être évités en tirant des leçons édifiantes des expériences réalisées dans d’autres pays.

En tout cas, le tourisme alternatif pourra contribuer à faire disparaître un des facteurs limitants et même handicapants, tel que l’image de la Tunisie comme étant une destination touristique balnéaire à bas prix, consommée dans les pays émetteurs de touristes. Cette perception fait écran à la richesse naturelle et culturelle de notre pays et à l’authenticité de son patrimoine.

 

La nécessité d'une nouvelle vision stratégique

Une planification stratégique globale est indispensable pour redonner de la vigueur au secteur du tourisme; elle devra être intégrée dans la planification du territoire en général et  compte tenu du caractère transversal du tourisme (des prolongements dans beaucoup de domaines de l'action gouvernementale), elle devra être bâtie sur une vision claire, une définition des priorités à long terme et une concertation permanente avec toutes les parties prenantes.

Le développement du secteur touristique est subordonné à la coordination entre les différentes compétences réparties dans un éventail de ministères chargés notamment des finances, du commerce, des transports, de la culture, de l’environnement, du développement régional, et de l’industrie. Elles sont les acteurs clés dont dépend la réussite de la mise en œuvre de la stratégie. Cette planification stratégique devra être élaborée et mise en œuvre selon une approche intégrée.

Les stratégies classiques de planification du tourisme étaient souvent construites à partir du souci d’attirer un grand nombre de visiteurs par la promotion commerciale, négligeant la définition du cadre et de l’approche de coordination qui engagent  les différents ministères, qui par leurs prérogatives, jouent un rôle déterminant dans l’évolution du secteur, oubliant que la viabilité du secteur en dépend.

Les stratégies exemplaires sont en fait, celles qui comportent une fixation d’objectifs mesurables (et non pas de vœux pieux) et une définition d’indicateurs de performances (qui n’ont rien à voir avec notre «Tourisme en chiffres»); autrement dit, celles qui ont mis en place un dispositif de contrôle pour assurer le suivi et la notification systématique des progrès réalisés dans le secteur.

Une bonne cohésion et une véritable coordination entre les politiques transversales sont indispensables pour que le secteur touristique bénéficie de retombées favorables.

Il y a  donc lieu d’insister sur la nécessité de mettre en œuvre des reformes structurelles profondes qui doivent transcender toute approche politicienne, conjoncturelle et étroite.

 

Les préalables et les priorités absolues

Une véritable volonté de changement et de reconfiguration du secteur touristique devra être boostée par la prise de décisions audacieuses concrètes dans plusieurs secteurs en relation avec l’activité touristique.

Parmi les fondamentaux auxquels il faudra s’atteler, la révision de la législation afférente au secteur et son épuration des encombrements. M. Ferid Belhaj, Vice Président de ‘’Middle East and North Africa Region’’, (voir en infra) a bien exprimé cette première priorité en disant : «La revue détaillée des goulots d’étranglement administratifs doit se faire. Un audit doit être conduit des lois, règlements et autres pratiques qui freinent l’investissement et la création d’entreprises. Le code des investissements est largement insuffisant et de toutes les manières dépassé par les besoins modernes….pourquoi éprouvons nous toujours le besoin de légiférer plus encore alors que les textes existants sont déjà trop nombreux et ont besoin d’être revus, adaptés, amendés ou bien abrogés quand ils sont jugés obsolètes?...Il importe de donner leur chance aux jeunes, de les aider dans leur créativité et de leur ouvrir les portes de l’entreprise privée».

La deuxième priorité absolue qui s’impose, c’est la restructuration de l’Administration, notamment celle du tourisme. On ne peut pas espérer une bonne gouvernance du secteur avec un personnel, dont très souvent, le niveau intellectuel, les capacités et l’expérience ne répondent pas aux exigences.

La troisième priorité absolue est le dégagement immédiat, dans tous les gouvernorats d’espaces fonciers viabilisés pour la création de projets se rapportant au tourisme alternatif.

Le tourisme étant un levier de développement territorial au sens où c’est une activité susceptible d’entraîner l’implantation d’autres activités et de participer à des dynamiques productives.

 

Ces fondamentaux doivent être suivis d’autres actions indispensables pour assoir la reconfiguration du secteur. Ces actions s’inscrivent dans les plans de développement sectoriels. J’en cite quelques unes à titre indicatif ; elles se rapportent à:

L’infrastructure de base, 

- Développement et extension des réseaux d’assainissement des eaux usées et des sites de pollution environnementale et industrielle.

- Densification des taux de couverture des réseaux d’électricité, de l’eau potable et de la communication.

- Modernisation du réseau routier entre d’une part Tunis et Kairouan et d’autre part entre Le Kef – Kasserine – Sidi Bouzid – Gafsa.

- Mise à disposition des promoteurs d’une assiette foncière viabilisée, au niveau régional et local, pour la création de projets touristiques.

- Dotation des villes à fréquentation touristique de Plans d’aménagement touristique ; il est aberrant et inadmissible que des villes comme Kairouan, Zaghouan, Le Kef et Kasserine ne soient pas encore dotées de P A T.

- Multiplication des espaces verts et des parcs de loisirs dans les villes à fréquentation touristique.

 

La formation des ressources humaines à court, moyen et long terme,

- Mise au point d’un Plan de formation et de développement des compétences et des capacités des acteurs impliqués dans le développement du tourisme.

- Création d’établissements de formation hôtelière et touristique dans un gouvernorat du Nord Ouest et un gouvernorat du Centre Ouest.  

 

La gouvernance régionale

- Création d’organes de pilotage régionaux et locaux pour le suivi du développement touristique;

 Les stratèges sauront concevoir toutes les actions nécessaires pour la reconfiguration du Tourisme en Tunisie.

Ainsi, les tensions sociales, à l’échelle régionale, peuvent être évitées en instaurant la véritable équité. La décentralisation est la seule voie pour tirer parti de l’initiative locale, de la créativité humaine et de l’épanouissement du citoyen. Le rôle des collectivités locales, des ONG et des réseaux sociaux est central et déterminant dans cette nouvelle approche.

 

Défis à relever par le ministère du Tourisme 

1°) Se méfier du charlatanisme des lobbies et des pseudos compétences dans l’Administration tombée aujourd’hui dans les mailles d’une secte qui comme une pieuvre s’est emparée de tous ses rouages et l’a paralysée.

2°) Se désaliéner des approches et influences politiciennes; autrement dit, dépolitiser le secteur du tourisme; C’est un secteur de production qui n’a rien à voir avec la politique.

3°) Clarifier de la visibilité économique pour l'investisseur dans le tourisme et surtout encourager l’émergence des PME dans le secteur du tourisme alternatif, et les faire encadrer de manière à ce que leurs offres correspondent aux attentes des consommateurs, avec bien sûr, observation des normes de haute qualité de services à travers des systèmes d’homologation.

4°) Signer un accord-cadre avec les promoteurs touristiques pour les engager à garantir, par leurs propres moyens, chaque année, l’arrivée d’un nombre de visiteurs, fixé d’un commun accord entre les deux parties, et ce en considérant que l’État n’est plus, comme jadis, la principale entreprise économique du pays et  que la compétitivité du tourisme ne dépend pas uniquement du ministère du tourisme.

Finalement, notre jeune Ministre du Tourisme devra avoir une foi et une volonté prométhéennes pour révolutionner un secteur ô combien vital pour l’économie de notre pays..

 

Références :

* Tourisme-Tunisie : De l’obligation d’une nouvelle gouvernance de Jean Mehdi Chapoutot 15 Mai 2015 (Leaders).

* Révolutionner le tourisme tunisien. Livre de M. Mounir Sahli, paru en Avril 2013

* Le tourisme tunisien vu par un Italien : article de presse paru dans Tunishebdo en octobre 2010, signé Khemaiès Bejaoui

* La révolution du 14 Janvier : une chance pour notre tourisme : article paru dans le journal « La presse de Tunisie » en Décembre 2011, signé Wahi Ibrahim.

* All inclusive assassin : article paru dans le journal « La presse de Tunisie » en Décembre 2011, signé Mme Miriam Ben Rejeb.

* Le tourisme tunisien, l’éternel problème de qualité: article de presse publié par M. Ali Gana, enseignant à l’ISET de Djerba.

* M. Férid Belhaj, Vice Président de ‘’Middle East and North Africa Region’’,

intervention présentée lors du  webinar organisé par le laboratoire d'Intégration Economique Internationale sous la direction de Mme Fatma Marrakchi Charfi, le 15 mai 2020.  Thème : ‘’Covid-19 : Quelles opportunités pour la Tunisie dans une réorganisation des chaines de valeurs mondiales’’.

 

* Mohamed Taoufik Ayachi, consultant

                                                                                                        

03/06/2020 | 21:00
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Commentaires
Citoyen tunisien
Ne tournez pas autour du pot
a posté le 05-06-2020 à 17:07
Un touriste veut boire un verre là où il veut et quand il veut. Il paie pour un bon service propre avec le sourire.
Merci pour votre analyse
Fehri
Le pire c'est la culture Tunisienne
a posté le 03-06-2020 à 22:43
Vous dites il faut avoir une vision, meilleure gouvernance, formation des resources, non cela n'est pas suffisant. Il faut changer de culture, laxisme, paresse, protestation, blâmer, corruption, et surtout le manque de responsabilité par nos dirigeants. En 2019 nous avons eu l'accident des femmes qui travaillent dans l'agriculture, l'accident du bus près de Beja, l'accident du paquebot près du golfe de Lyon, et enfin la décès de 20 bébés au Rabta. Quand l'accident se produit, la panique, les présidents se rendent sur place, les medias font du cirque sur les plateaux et bla bla. Qu'est-ce qu'on a fait pour mieux comprendre ce qui c'est passé et s'assurer que ces accidents ne se produiront jamais. Rien. Comment prévenir ces accidents? On ne le sait pas. We don't care. La culture Tunisienne ne le permet pas. Tout ce que on entend: nous sommes les meilleurs dans tous les domaines. Experts! Alors si c'est comme cela , alors taisez-vous. Vous êtes plus forts que ce virus! Vous testez peu and Vous appelez les nouvelles infections « infections importées « . Ce n'est pas votre faute.