
En réponse à une question écrite, posée par la députée Hager Ben Cheikh Ahmed, concernant la « non annulation de la circulaire Mzali, de 1981, sur la fermeture des cafés et restaurants au mois de Ramadan, malgré sa contradiction avec l’article 6 de la constitution consacrant la liberté de conscience », le ministère de l’Intérieur a fourni une réponse pour le moins surprenante.
Dans une correspondance datant de novembre 2017 et rendue publique ce jeudi 10 mai 2018, le ministère de l’Intérieur se référant à l’article premier de la constitution et soulignant en gras la partie indiquant que la Tunisie est un Etat souverain dont « l’islam est la religion », a rappelé son rôle de protecteur du sacré et de garant de l’ordre et de la tolérance.
« Dans la mesure où le jeûne est un pilier de l’islam et revêt une importance cruciale chez la majorité des citoyens tunisiens, l’ouverture ostentatoire des cafés et restaurants peut être perçue comme une provocation et induire à des réactions violentes menaçant l’ordre public ; Cela peut aussi donner un instrument aux groupes terroristes pour mener des campagnes d’incitation contre l’Etat et même des attentats… Pour ces raisons et comme le veut la coutume depuis des années, le ministère de l’Intérieur prend à l’occasion du mois de Ramadan des mesures assurant l’ordre public et le respect des sentiments religieux des citoyens pratiquants… Nous tenons à mentionner que ces mesures ne concernent pas les établissements ouverts qui agissent pour préserver les sentiments des jeûneurs et précisons que le ministère de l’Intérieur n’a pas enfreint la loi ou violé les libertés individuelles en n’entamant aucune poursuite contre ceux qui mangent en public pendant le mois de Ramadan ni contre les cafés ouverts » a-t-il souligné.
Une version que les faits démentent chaque année. Pas plus tard que l’année dernière, des jeunes ont été arrêtés à Bizerte pour avoir mangé dans un jardin public. Un autre individu a comparu devant le juge pour avoir fumé une cigarette dans les jardins du Tribunal. Chaque année, des faits de ce genre se produisent et ceux qui décident d’ouvrir leurs établissements, et qui se font de plus en plus rares par crainte des représailles, sont harcelés. Le ministère de l’Intérieur ne cesse de dire qu’il n’entreprend rien contre les « récalcitrants » or, les faits rapportés en disent le contraire.
L’ouverture des cafés peut même être soumise à autorisation les obligeant à ne servir que les étrangers et seulement à l’intérieur de leurs locaux. Le ministère de l’Intérieur ne fait, avec cette réponse, qu’afficher une fébrilité maintes fois pointée. Oui, le rôle de l’Etat est de préserver l’ordre, de garantir l’ordre et le respect de la liberté de conscience et le rôle du ministère de l’Intérieur est aussi d’appliquer la loi et de veiller à son respect, sans tenir compte des « sentiments ou des humeurs » des uns et des autres…
M.B.Z
Commentaires (17)
CommenterLâchetés
Religion
Fermetures
Le flou total
Durant Ramadan, Je restais ouvert, pour payer mes charges, discrètement en tirant les stores et cela fonctionnait très bien puisque les jeûneurs assez nombreux se sentaient en sécurité.
Depuis 2013, chaque Ramadan, un conflit s'est développé chaque année davantage et on assiste à des représailles diverses.
D'une part la police, et d'autres part les défendeurs de l'Islam tel que ce pouilleux Adel Elmi qui fait sa petite loi en emmerdant les gens par ses incursions dans certains cafés.
Du temps de Ben Ali, on pouvait ouvrir son café ou restaurant discrètement en tirant les stores, sans obligation d'autorisation.
garant de la tolérance?
en fait, une "liberté de culte" cantonnée à la mode islamiste...
Hypocrisie quand tu nous tiens!!
Le massacre de Tunis continue.
C'est pour cela qu'ils utilisent toutes sortes d'arnaques et de manigances pour dominer Tunis et y mettre main basse.
Ils ont par ailleurs obtenus des sommes d'argents colossales de la part de tierces personnes étrangères pour accomplir leurs *** forfaits contre les tunisois en particulier et contre le peuple tunisien en général.
Voilà ce qu'est devenue la Tunisie qui a soi-disant connue une révolution mais avérée fausse et caduque.
***sont partout
ils sont dans les mosquées dans les transports en commun dans les hôpitaux dans les ministères dans toutes les administrations ,la tunisie est entrain de mourrir à petit feux comme tout les tunisiens qui ne sont pour rien dans le désastre qui s'abat sur le pays depuis l'annee 2011 maudite.
Personne jusqu'a Présent ne veux engager les bonnes décisions pour purger le pays des hordes islamistes .
Les religions dans le monde.
Heureusement qu'il existe une majorité d'Etats laïques qui laissent les citoyens libres de croire ou de ne pas croire.
Et en général ce sont les pays les plus développés du monde. '? chacun d'en tirer les conclusions qui s'imposent.
Les libertés individuelles plus respectées avant ?
Inquiétés par la montée de l'intégrisme et de l'intolérance, un collectif constitué de 177 ingénieurs, architectes, chercheurs, journalistes, enseignants, médecins, avocats, étudiants, fonctionnaires, etc, a publié un appel dans tous les quotidiens en 1981, indiquant déjà clairement la prise de conscience et la réaction de la société civile refusant de voir se rétrécir le champ des libertés individuelles.
"Appel des 177
Appel pour la liberté de conscience et de pratique religieuse: les mesures de fermeture au public, durant le mois de ramadan de certains lieux de consommation (cafés, restaurants, etc...), bien qu'ANNULEES, représentent l'un des indices d'une évolution qui vise à remettre en cause les progrès faits par la Tunisie en matière de tolérance religieuse...
...nous constatons avec regret que cet acquis fondamental est, depuis quelques années, mis en péril: en effet, des pressions sont exercées contre les non-pratiquants et une atmosphère d'intolérance s'est créée dans le pays et s'accentue d'année en année. Face à cette situation, nous mettons en garde tous les Tunisiens, croyants et non-croyants, pratiquants et non-pratiquants, contre les dangers de cette montée de l'intolérance: les conflits qu'elle engendre risquent de détourner notre pays de ses problèmes réels et urgents et de l'entraîner dans des affrontements tragiques et sans objet. Disant cela, nous ne voulons pas déprécier la vie spirituelle, ni nier la valeur des croyances et des pratiques religieuses: nous soutenons seulement que le conflit entre des croyances et des éthiques différentes n'a pas lieu d'être si le but de chacun est de pratiquer sa foi et non de l'imposer aux autres.
Nous affirmons solennellement le droit de chacun à la libre expression de ses options philosophiques et de ses croyances religieuses. Nous déclarons que nul ne doit s'y immiscer et encore moins imposer ses propres croyances ou pratiques à autrui"
La Presse Dimanche 12 juillet 1981 ramadan 1401.
A signaler que dans les pays musulmans affichant une certaine réussite, tels que la Turquie, l'Indonésie, la Malaisie, il est facile pour un non-jeûneur de trouver un café ou un restaurant ouvert.