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Le Front de salut manifeste contre l'instrumentalisation de la justice et les atteintes aux libertés
09/04/2025 | 14:30
4 min
Le Front de salut manifeste contre l'instrumentalisation de la justice et les atteintes aux libertés

 

Le Front de salut national a organisé, aujourd'hui 9 avril 2025, une manifestation appelant à la libération des détenus politiques, dénonçant les atteintes aux droits et aux libertés et critiquant la situation politique et économique actuelle.

Les manifestants se sont rassemblés sur les marches du Théâtre municipal, à l'avenue Habib Bourguiba, au cœur du centre-ville de Tunis. Ils ont brandi des affiches et des pancartes appelant à la libération des détenus politiques, à savoir Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi, arrêtés depuis février 2023 dans le cadre de la très célèbre affaire de complot contre la sûreté de l'État.

 

 

 

 

Parmi les slogans scandés durant ce rassemblement, nous pouvons citer « À bas le coup d'État », « À bas Kaïs Saïed », « Fidèles au sang des martyrs », « Libertés libertés, non à la justice des instructions » ou encore « Martyr, ne te préoccupe pas ! La liberté est arrachée par le sang ».

Tour à tour, les dirigeants du Front de salut national ont pris la parole pour exprimer leur soutien à la cause palestinienne et dénoncer les atteintes aux droits, aux libertés et à la démocratie en Tunisie.

 

 

 

 

S'exprimant durant cet événement, l'avocat et membre du comité de défense dans l'affaire de complot, Samir Dilou, a considéré que la situation actuelle n'était pas digne du peuple tunisien et de sa révolution. Il a, aussi, appelé à multiplier les protestations de soutien à la résistance palestinienne et à la dénonciation des crimes de l'entité sioniste.

 

Quant à Ezzeddine Hazgui, père de l'accusé Jaouhar Ben Mbarek, il a assuré que le dossier de l'affaire de complot était vide et ne contenait aucune preuve. Il a considéré que son fils avait fait l'objet d'un enlèvement et qu'il était détenu de façon arbitraire. Il a tenu le président de la République, Kaïs Saïed, comme premier responsable de cette mascarade et l'a accusé d'être derrière une grande injustice.

« Le juge d'instruction qui a arrêté mon fils est en fuite… Il s'agit d'une affaire montée de toutes pièces par Kaïs Saïed… Pour moi, il n'y a pas lieu de parler de magistrats… Il s'agit d'employés au service de Kaïs Saïed… Kaïs Saïed, tu es un criminel… Je vais te traîner en justice ! Que je sois mort ou vivant, tu feras l'objet d'une plainte… Tu as adressé de fausses accusations à l'encontre de mon fils », a-t-il déclaré.

 

 

De son côté, la membre du Front de salut national et accusée dans l'affaire de complot, Chayma Issa, a appelé les jeunes à s'engager politiquement et à rejoindre les rangs des associations afin d'être une force de proposition et de lutter contre le populisme et l'injustice. Elle a, par la suite, critiqué le traitement indigne et l'expulsion des migrants tunisiens irréguliers à l'étranger, notamment en Italie.

« C'est le mensonge de la souveraineté nationale… On ne dit plus que nous avons échoué. On préfère dire qu'on est victime de blocages et de complot… On ne dit plus que nous empruntons et que nous avons noyé le pays dans les dettes. On préfère dire que nous comptons sur nos propres moyens… On préfère dire non aux compétences et oui à la nomination sur la base de la loyauté », a-t-elle dit.

 

 

 

Le porte-parole du mouvement Ennahdha, Imed Khemiri, a appelé à la libération des détenus politiques, assurant que ces derniers n'avaient pas comploté contre la sûreté de l'État. Selon lui, les accusés dans cette affaire œuvraient uniquement pour la préservation des droits et des libertés et des acquis de la révolution.

Les quelques centaines de manifestants présents sur les lieux ont, également, levé les drapeaux de la Tunisie et de la Palestine en guise de soutien à la résistance dans la Palestine occupée et afin de dénoncer les atrocités commises par l'entité sioniste.

 

Pour rappel, l'affaire de complot contre l'État vise plusieurs personnalités politiques tunisiennes. La liste des accusés, incarcérés à la suite de mandats de dépôt émis le 25 février 2023, comprend notamment Khayam Turki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi, Abdelhamid Jelassi et Kamel Letaïef. Lazhar Akremi et Chayma Issa, également arrêtés dans le cadre de cette affaire, ont été libérés le 13 juillet 2023.

La période de détention provisoire aurait dû prendre fin entre le 18 et le 19 avril 2024, mais aucune décision de libération n'a été prise par les autorités tunisiennes. Par ailleurs, des fuites concernant le document d'instruction ont suscité critiques et railleries. Plusieurs détenus ont mené des grèves de la faim pour protester contre leur incarcération, mais sans succès. À ce jour, après plus de 700 jours de détention, ils restent emprisonnés.

 

 

 

S.G

09/04/2025 | 14:30
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