
Le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, a révélé que sur les 90.000 ingénieurs inscrits à l'Ordre, 39.000 ont déjà quitté la Tunisie.
Lors d'une audition parlementaire, dont les conclusions figurent dans un rapport de la Commission de l'éducation, de la formation professionnelle et de la recherche scientifique, il a souligné qu'environ 8.000 ingénieurs sont diplômés chaque année. Cependant, près d'une vingtaine d'entre eux quittent le pays chaque jour.
Estimant le coût annuel de la formation des ingénieurs en Tunisie à environ 650 millions de dinars, Kamel Sahnoun a tiré la sonnette d'alarme sur les conséquences de cette fuite des compétences, qui entraîne un véritable gaspillage des ressources humaines.
Le président de l'Ordre des Ingénieurs avait déjà alerté sur l'ampleur de l'émigration massive des ingénieurs. Selon lui, sur les 8.500 diplômés annuels, 6.500 choisissent de s'expatrier. Toutefois, il précise que ces départs ne concernent pas uniquement les jeunes diplômés, mais aussi des ingénieurs ayant acquis une solide expérience en Tunisie avant de partir.
Confrontés aux réalités du marché de l'emploi, notamment en matière de salaires et de perspectives d'évolution, de nombreux jeunes ingénieurs saisissent la première opportunité qui s'offre à eux à l'étranger, notamment dans les pays africains où les conditions sont souvent plus attractives.
M.B.Z
Les ingénieurs suivent un nombre de cours comparable à la plupart des autres spécialistes. Contrairement aux médecins, ils ne sont pas formés dans des établissements spécialisés. De plus, les professeurs dans les écoles d'ingénieurs ne sont pas mieux rémunérés que leurs homologues des autres disciplines. Il n'existe donc aucune explication logique pour justifier cette allocation budgétaire disproportionnée.
Une estimation plus réaliste du coût de formation des ingénieurs serait d'environ 115 millions de dinars par an.
Le taux de chômage des diplômés en Tunisie atteint 25%. Par conséquent, l'?tat perd davantage sur les étudiants qui se retrouvent au chômage que sur les ingénieurs qui quittent le pays.
Dans ces deux cas, la solution reste la même : encourager les investissements, simplifier les procédures administratives et réduire les taux d'intérêt pour stimuler l'économie et créer des emplois.
La Tunisie possède un potentiel économique considérable, son développement est entravée par les structures de gouvernance qui maintiennent une partie de la population dans la précarité économique.
Il faut regarder la balance des paiement courant a long terme et non annuel