
Le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé, lors de sa rencontre hier après-midi, lundi 3 mars, avec Issam Lahmar, ministre des Affaires sociales, la nécessité d’adopter de nouvelles législations, en particulier dans le domaine social, ainsi que dans les autres secteurs, en s’appuyant sur une nouvelle vision.
D’après un communiqué publié à 1h15, le chef de l’État a souligné que la révolution législative doit abolir ce qui l’a précédée et qu’il n’est pas question d’accepter des demi-mesures ni des solutions qui, sous une apparence trompeuse, ne sont en réalité que des rafistolages successifs, incapables de répondre aux attentes du peuple.
Le président de la République a également insisté sur la disparition définitive de certaines notions et pratiques, telles que la sous-traitance et les contrats à durée déterminée. Il a précisé, dans ce cadre, que l’un des premiers projets sur lesquels il travaille actuellement est la révision du Code du travail.
Il a par ailleurs déclaré que l’État fera respecter la loi contre toute personne qui penserait pouvoir exploiter la sueur des travailleurs ou menacer de fermer son entreprise pour exercer une pression. Selon lui, une telle vision est erronée, non seulement dans l’interprétation de la Constitution, mais aussi dans la lecture de l’Histoire. Il a ajouté que la stabilité sociale est la condition première et naturelle à la création de richesses et à une véritable croissance économique. Tout comme l’employeur cherche un profit légitime, le travailleur a droit à la stabilité ainsi qu’à un salaire équitable et juste.
M.B
En Europe, durant l'été, les entreprises font appel à des CDD et étudiants pour pallier le manque de personnel et remplacer ceux qui partent en vacances. Cette flexibilité permet de maintenir l'activité sans compromettre la rentabilité. Il est donc logique que les contrats à durée déterminée (CDD) soient une pratique répandue dans le monde entier. Pourquoi vouloir réinventer la roue et rigidifier un système qui fonctionne ?
Aux '?tats-Unis, le marché du travail est encore plus flexible : un employé peut être licencié à tout moment, sans indemnité ni justification. Ce modèle favorise la compétitivité des entreprises et les incite à embaucher plus facilement. Certes, il peut sembler sévère, mais il repose sur un principe simple : la performance et la valeur ajoutée sont les seuls critères qui comptent. Résultat ? Un marché dynamique où les employés compétents sont rapidement recrutés et bien rémunérés, tandis que ceux qui ne sont pas performants doivent s'adapter ou changer de voie.
Prenons un cas concret : une employée a récemment commis une erreur ayant entraîné une perte de 12 milles de dinars. Lorsque je lui ai notifié que cette perte serait déduite de son salaire en plusieurs échéances, elle a immédiatement fait appel à un avocat et à l'inspection du travail. Pourtant, j'avais des preuves irréfutables, y compris des enregistrements vocaux du client. Malgré cela, elle a tout nié en bloc. Face à une telle situation, quel recours reste-t-il à l'employeur ? Aucun. J'ai fini par abandonner l'affaire, et cette employée n'a eu aucune conséquence à subir pour son erreur.
Ce genre d'aberration montre bien le problème : un employé peut commettre une faute grave sans être tenu responsable. L'entreprise, en revanche, doit en assumer toutes les conséquences financières. Un véritable déséquilibre !
De plus, dans certains cas, un employé en CDI peut être productif seulement une demi-heure par jour, puis passer le reste de la journée à traîner. Si on lui pose des questions sur son rendement, il nie systématiquement. Pire encore, il peut se cacher derrière un syndicat pour se protéger, voire rétorquer : "Tu ne peux rien me faire."
Comment, dans ces conditions, une entreprise peut-elle prospérer et rester compétitive ? Elle a deux options : fermer boutique avant d'être poussée à la faillite ou subir des pertes à cause d'une main-d'?uvre inefficace qu'elle ne peut ni sanctionner ni remplacer.
Aucun chef d'entreprise ne licencie un employé compétent et impliqué. Un salarié performant, s'il n'est pas satisfait de son salaire, partira de lui-même pour une meilleure opportunité. Dans un marché du travail équilibré, c'est la logique qui prime : un employé efficace et talentueux trouvera toujours une entreprise prête à bien le rémunérer.
Mais vouloir imposer systématiquement le CDI aux entreprises est une erreur catastrophique. Un CDI est un engagement à long terme, une relation de confiance entre un employeur et un salarié qui prouve sa valeur sur la durée. Il doit être mérité, pas imposé.
D'autant plus qu'en Tunisie, l'inspection du travail est souvent du côté des employés, et rarement des entreprises. Pour rétablir un équilibre, si l'on veut généraliser le CDI, il faudrait en contrepartie supprimer les primes de licenciement et permettre aux employeurs de licencier après trois avertissements formels ou évaluations objectives.
J'ai moi-même commencé par un CDD en Europe. En moins de trois semaines, mon DRH m'a proposé un CDI en doublant presque mon salaire initial. Il m'a dit clairement : "Nous te payons en fonction de tes compétences et de ton rendement. Nous sommes heureux et chanceux que tu sois avec nous." Cette reconnaissance m'a motivé à redoubler d'efforts et à refuser d'autres offres, même mieux rémunérées.
C'est exactement ce modèle qu'il faut encourager : un employé doit être évalué sur sa performance réelle, pas sur des protections excessives qui le placent dans une zone de confort nuisible à l'entreprise. L'entreprise, de son côté, doit avoir la liberté d'embaucher et de licencier selon des critères objectifs de productivité.
Sans cette flexibilité, nous allons droit vers un système où l'entreprise est piégée par des contrats rigides, où la performance devient secondaire et où la compétitivité s'effondre. Dans un monde globalisé, un pays qui adopte un marché du travail trop rigide condamne ses entreprises à l'échec.
Le CDI doit être un choix, pas une obligation. Il doit être accordé à ceux qui le méritent, et non imposé à tous, sans distinction.
Il y a le feu...
Les entreprises ont souvent besoin de forces le temps de satisfaire un contrat, une commande, sans savoir ce qu'il y aura après. Comment peuvent elles répondre à la demande si elles ne peuvent recourir à la sous traitance et au CDD?
Un exemple: Airbus a une grosse commande. Alors Airbus embauche en CDD pour 1 an, 2 ans, et relance ses sous traitants.
Autre exemple: lorsqu'on a construit le viaduc de Millau, il y a eu un appel massif aux CDD et à la sous traitance auprès des entreprises locales du BTP.
On parle de milliers de personnes!
Où est le problème ?
Encore une fois Saied n'a aucune notion de l'entreprise, des exigences de réactivité et de souplesse.
S'il interdit le CDD et la sous traitance, il va forcer des entreprises à refuser des contrats. C'est nul!
Enfin, je connais des gens qui travaillent en CDD, et en sont très contents, parce qu'ils aiment bouger.
Il faut interdire le travail au noir, c'est autre chose...
Une note d'humour pour finir. Etre ministre en Tunisie est par définition un CDD de courte durée. Comment fera Saied s'il s'interdit le CDD?
C'est même pire, puisque le ministre ignore la durée de son contrat!
Je ne connais pas le sujet en Tunisie.
En connaissance de cause, j'ai assisté en France, ils font appel à la prestation pour ne pas embaucher. Je connais des prestataires qu'ils sont dans l'entreprise depuis 20 ans. '?a coûte une fortune des millions d'euros. Pourquoi ? Quelle est la politique ? On avait soulevé le problème x fois on était recalé.
Des centaines de prestataires en permanence
Officiellement ils sont 9. Le créateur, une femme-qui-fait-tout (comptabilité etc...), et 7 techniciens et ingénieurs. Et une bonne quinzaine de CDD, c'est variable.
Le créateur est un vieux copain, nous avons évoqué ce sujet plusieurs fois. J'ai même bossé 6 mois chez lui.
Réponse : il a peur.
Peur que l'activité baisse, peur de passer à un régime social plus contraignant...
Il a des périodes de quasi inactivité, pendant les quelles il ne dort plus.
Et il y a les profiteurs, bien sûr !
Pour embaucher certains entreprises font appel aux interims pour les périodes d'essais pour ne pas tomber sur une courge.
'?a arrive qu'ils convertissent des prestataires en les embauchant directement.
Mais bien des entreprises ne veulent pas passer à la taille supérieure, pour ne pas subir des taxes et impôts supérieurs.
(Les prestataires sont de la sous traitance en quelque sorte du personnel).
Le CDD devient très très rare
Mais ils ne constituent cependant pas la majorité des hommes d'affaires tunisiens : la Tunisie bénéficie de fleurons nationaux dans le domaine informatique électromécanique électronique et textile par exemple
Depuis plus de quatre années les hommes d'affaires tunisiens sont soumis à des pressions assimilables à du rackett pur et simple de la part d'institutions censées lutter contre la corruption, alors qu'elles ne font qu'aggraver le parasitisme d'Etat déjà hypertrophié
ce n'est pas ainsi qu'il faut procéder et contrairement a ce que pense le régime le départ de nombreux hommes d'affaires et la réticence de ceux qui restent à investir ont d'ores et déjà des conséquences tres négatives