L’inflation vient d’enregistrer un nouveau record jamais égalé depuis plus 36 ans. Une situation préoccupante qui inquiète les experts en économie surtout avec la situation actuelle des finances publiques du pays face à une envolée des cours des denrées alimentaires, des matières premières et du carburant.
En effet et selon les chiffres de l'Institut national de la statistique (INS), l’indice des prix à la consommation familiale en Tunisie a grimpé à 8,6% au mois d’août après 8,2% au mois juillet 2022, 8,1% au mois de juin 2022, 7,8% au mois de mai 2022 alors qu’il n’était que de 6,7% au mois de janvier.
Depuis mi-2021, l’inflation n’a pas cessé d’augmenter. Elle est passée de 4,8% en mai 2021 à 6,4% en juillet 2021 pour redescendre à 6,2% en septembre 2021 avant de reprendre son escalade pendant les mois suivants, jusqu’à atteindre en juillet 2022 son plus haut niveau depuis 31 ans et de poursuivre sa progression en août 2022 pour atteindre un nouveau sommet 8,6%.
Certains experts et économistes ont commenté cette hausse de l’inflation et présenté leur lecture de la situation actuelle ainsi que de ses répercussions.
L'expert en économie et président du conseil du Centre financier aux entrepreneurs, Radhi Meddeb, a noté qu’en Tunisie, 73% des prix sont libres et 27% sont dits administrés, c’est à dire fixés administrativement et que l’augmentation des derniers mois est la moyenne pondérée entre les deux. Or, les prix administrés n’ont évolué que de 0,5%. Cela veut dire que les prix dits libres ont augmenté de 14,1% en rythme annuel, au titre du mois d’août.
Et d’affirmer que « c’est ce niveau qui est perçu par le consommateur..! ». Et de spécifier que « l’augmentation n’est pas homogène pour tous les produits. Elle a été plus élevée pour les produits alimentaires (+11,9%), les produits liés à l’éducation (+10%)…, soit des produits de première nécessité qui impactent directement le pouvoir d’achat ».
Il a rappelé qu’une part importante de cette inflation est importée mais que l’augmentation des hydrocarbures et celle des céréales destinées à la consommation humaine ne se sont pas encore répercutés sur les prix en Tunisie, l’État ayant préféré continuer à les prendre en charge, à travers la compensation.
Pour lui, il est évident que la Banque centrale de Tunisie procédera à de nouvelles hausses de son taux directeur sur les prochaines semaines. Mais d’estimer que « cela est nécessaire mais, strictement insuffisant, en dehors de politiques économiques de vraie relance par l’offre ».
Et d’expliquer qu’une part significative de l’inflation est due à la faiblesse de la production en Tunisie.
« On ne retournera pas la tendance haussière des prix sans un véritable choc de l’offre, un retour à la production : agricole, industrielle et de services. L’action de la BCT seule n’y fera rien. C’est la politique économique qui est en jeu », a-t-il assuré. Et d’ajouter : « En l’absence d’un choc de l’offre, le niveau de l’inflation est appelé à continuer à augmenter. Le nécessaire réaménagement des prix des produits subventionnés pourrait entraîner des augmentations généralisées de tous les prix. Il ne pourra plus tarder démesurément. Les finances de l’Etat mais aussi l’accord qui a trop tardé avec le Fonds monétaire international (FMI), le rendent inéluctable ».
M. Meddeb pense que « cette flambée des prix, actuelle et à venir, rend difficile un accord avec la centrale syndicale, pourtant exigé par le FMI pour avancer ».
Pour sa part, le professeur en économie et en gestion et président de l'Institut tunisien des administrateurs, Moez Joudi, a assuré que « face à cette inflation galopante, le gouvernement actuel est incapable d'augmenter les salaires faute de moyens et face au cumul des déficits et à la faiblesse des investissements et de la création de richesses ».
Pour lui, si le gouvernement augmente, quand même dans ces conditions, les salaires, la rupture serait totale avec le FMI et l'inflation augmenterait encore face à une augmentation de la masse monétaire qui ne correspondrait pas vraiment à une création de richesse et à une augmentation de la production.
« Une situation intenable face à une grogne populaire qui se fera encore plus sentir les prochaines semaines », a-t-il indiqué.
Le docteur en sciences économiques, enseignant-chercheur à l'Université de Carthage et expert consultant, Aram Belhadj, a, quant à lui, relevé que contrairement aux prévisions de certains experts, l’inflation a poursuivi sa hausse. Pire, il pense que l’inflation devrait encore augmenter dans les prochains jours, malgré la baisse des prix sur les marchés mondiaux. Comme M. Meddeb, l’expert prévoit une hausse du taux directeur dans les prochains jours outre un resserrement des restrictions sur les prêts bancaires de la part de la BCT.
M. Belhadj a estimé que « les prix de certains produits vitaux seront augmentés, avec ou sans le consentement du gouvernement ». Ce dernier sera aussi pris entre le marteau du Fonds monétaire international et l'enclume des pressions syndicales sur la question des salaires et des compensations, dans les prochains jours.
Et de soutenir : « Les jours qui viennent seront donc plus difficiles que les précédents à tous les niveaux, notamment économique et social. Il n'y aura pas de solution à la crise actuelle et même à celle d’après sans l’union des efforts et l’implication de toutes les parties dans le processus de sauvetage ».
Un avis partagé par Radhi Meddeb qui a affirmé que « la Tunisie est à un tournant historique. Le navire est au cœur du cyclone. Il tangue violemment ».
Et de rappeler que « l’inflation est un cancer qui ronge le pouvoir d’achat des populations, démolit la compétitivité des entreprises et de l’économie, prépare à une dévaluation forte, appauvrit le pays ». « Dans cette affaire, il n’y a que des perdants », a-t-il martelé en expliquant qu’« il est de la responsabilité de toutes les parties prenantes de faire preuve de raison pour des compromis historiques plus que nécessaires, aujourd’hui avant demain..! ».
La situation actuelle économique et financière du pays est préoccupante. La Tunisie ne pourra pas faire face indéfiniment à l’inflation et à cette hausse des prix à l’international. Il est temps de prendre des mesures radicales, celles qui s’imposent depuis belle lurette et qui ont été retardées par populisme ou par lâcheté.
Imen NOUIRA
Le pays est a genoux ya Si Tahri
pwahahaah ...
Certes les engrais, les produits chimiques et les nouvelles cultures ont permis d'augmenter les rendements de nos champs et nous ont apporté entre 1980-2000 une part non négligeable de prospérité socio-économique. Mais ces augmentations atteignent aujourd'hui leurs limites. --> Il faut comprendre que les rendements des aliments de base comme le blé ne pourraient plus augmenter (nos champs sont déjà saturés de produits chimiques). De même, nos terres agricoles fertiles sont de plus en plus rares dans de nombreux endroits de la Tunisie entre autres à cause de l' avance du Sahara à grands pas et de la salinisation des eaux souterraines (en particulier au Cap Bon tunisien) --> Le changement climatique et ses effets secondaires ne feront qu'aggraver la situation alimentaire en Tunisie .
Un premier Fazit: Le système alimentaire basé sur une croissance sans fin a déjà dépassé les limites de charge de nos Terres agricoles.
les solutions:
a) La solution la plus évidente sont les jardins urbains même sur les toits de nos maisons et de nos institutions, dans nos balcons et pourquoi pas au bord de nos routes --> Entre les deux guerres mondiales, les Allemands ont cultivé pour des raisons de logistique les pommes de terre même entre les chaussées des autoroutes et des routes à chaussées séparées
--> il faut garantir l'autosuffisance en nourriture de la totalité de la population tunisienne et savoir comment distribuer la récolte dans tous les coins de la république.
Au niveau international, on parle partout d'agriculture urbaine afin de désigner toutes sortes d'activités agricoles au coeur des petites et grandes villes. On y cultive des tomates, des pommes de terre, etc. et ceci même sur un îlot de circulation --> Les aliments sont ainsi cultivés là où ils sont consommés, ce qui permettrait d'économiser les capacités de transport et donc les émissions de gaz à effet de serre et d'augmenter notre productivité agricole afin de satisfaire les besoins alimentaires de tous les Tunisiens . En outre, les potagers urbains ont des effets positifs sur le bien-être des citadins --> L'agriculture urbaine rapproche les citadins tunisiens de la nourriture
b) l'autosuffisance alimentaire ne pourrait être garantie en Tunisie qu'en rendant certaines cultures agricoles plus disponibles que d'autres et en encourageant les aptitudes et les compétences en matière de culture agricole hors sols dans un contexte d'agriculture urbaine. C'est complètement absurde de sacrifier des milliers d'hectares de terres fertiles pour la culture des fraises là ou on cultivait il y a quelques années du blé --> On pourrait cultiver les fraises dans un contexte d'agriculture urbaine et même en hors sol, et réserver ainsi nos terres fertiles pour la culture du blé. De même, il faut comprendre que la tomate n'est pas une plante nord-africaine. Elle a besoin d'énorme quantités d'eau pour un rendement trop faible (les Hollandais produisent 400 tonnes de tomates par hectare alors que la Tunisie ne dépasse pas les 20 tonnes par hectare tout en gaspillant 1000 fois plus d'eau d'arrosage) --> il est temps de produire nos tomates seulement en hors sol et de cultiver du blé à la place des tomates --> il faut comprendre que le Tunisien mange trop de pain, il mange même le couscous avec du pain:)
C) Le plus simple est de trouver des gens autour de soi et de travailler avec eux à des objectifs communs pour une autosuffisance alimentaire pour tous les Tunisiens.
Puis, afin de mieux gérer l'inflation et la Pénurie alimentaire et neutraliser les spéculations, il faudrait augmenter le nombre des grandes surfaces qui est actuellement de 450. --> Le jour où plus de 90% des Tunisiens feraient leurs achats dans les grandes surfaces, on aurait de meilleures statistiques et on pourrait ainsi mieux gérer les crises alimentaires --> ce qui permettrait aussi de mieux contrôler les paiements de la TVA et d'asphyxier les spéculations...
La Grande distribution réalise, d'après la chambre, un chiffre d'affaires annuel de 7 milliards de dinars soit 6,7% du PIB et représente 22% du commerce des produits de détail en Tunisie. Plus de 60% des habitants de la capitale et ses périphéries (environ 4,5 millions d'habitants) effectuent leurs achats dans les grandes surfaces et hypermarchés. Il s'agit d'un taux fort.
Bonne journée
https://www.tunisienumerique.com/analyse-la-grande-distribution-affectee-par-les-penuries-et-linflation/
je suis certain que Mr Saed aura la clairvoyance et la detetmination necessaires
Vous en voulez toujours au président ?
Tous les pays sont dans le même bain et ils ne font pas ce que vous faites, Imen Nouira. Votre titre est ridicule tout comme vous !
Depusi Juin 2022, le taux réel d'inflation dépasse les 20% ; tout le monde le constate empiriquement. Et ce gouvernement ajoute l'incompétence au ridicule.
Mentir effrontément, c'est une pratique ancienne, très enracinée dans les modes d'agir de l'administration tunisienne, qui depuis Bourguiba considère le citoyen lambda comme un débile irresponsable.
Ce que ne veut pas dire ce gouvernement dépassé par les évènements, c'est que depuis la crise russo-ukrainienne, l'incapacité de la Tunisie a honorer ses créances des 2023 est actée
Le recours au rééchelonnement de sa dette via le club de Paris est acté, lui aussi. Ce sera annoncé vers la fin de cette année;
Rapport Bank of América , Octobre 2021 : "le besoin impérieux de financements extérieurs au cours de 2022 entrainera la restructuration de la dette publique tunisienne via le recours au club de paris"
Juge et partie, le Club de Paris fonctionne dans la plus grande opacité et ses
membres nient leur responsabilité, partagée avec les débiteurs, dans le processus d'accumulation de la dette.
Sur les quatre dernières décennies, ils ont échoué à résoudre les situations de surendettement, plus encore à prévenir les crises.
Nos créanciers et nous - au premier chef Banque Mondiale et FMI - devons au préalable signer un accord bilatéral définissant les termes de rééchelonnement et de conversion (créances cessibles, taux de rachat de ces créances, critères d'éligibilité des investisseurs, etc.) de notre dette .
En particulier , nos créanciers sont susceptibles de céder, éventuellement avec une décote, leurs titres de créances à des investisseurs (entreprises, organisations de la société civile, etc.) qui ont des projets dans le pays . Ces investisseurs s'adressent ensuite au gouvernement tunisien pour obtenir le remboursement de la dette en monnaie locale, montant qui est ensuite investi dans un projet économique (entrée au capital d'une entreprise publique, prise de participation dans une société locale, création d'entreprise, etc.), de développement ou de protection de l'environnement.
Autres conséquences directes :
Impossibilité de recours a des emprunts extérieurs sans consentement préalable du Club de Paris
Dévaluation d'au moins 25% du dinar tunisien
Réduction drastique dépenses publiques pendant au moins 4 ans consécutifs
Privatisations a marche forcée
Ya Rabbi. Et je suis content si j'arrive à faire, je ne sais pas, une soupe à la tomate.
Seuls les billets d'entrée sont devenus très chers.
... et le putschiste et son gouvernement (avec la sorcière d' Elkasba ) écrivent le scénario et le mettent en scène.
Comme depuis toujours sur cette planète... comme les pharaons autrefois.
Même mon oncle qui a 75 ans ne trouve plus de bouteilles vides dans les poubelles de Tounis !
Aux étages supérieurs il n'y a et UNIQUEMENT que des bouteilles vides !
Cecla veut dire que pour l'instant, même si vous voyez des prix inconcevables en hausse (je ne parle bien sur pas des 700 millimes/kilo des Belles Pommes de Tunis 7, euh pardon Tunis 25) ; je parle de ce qui vous attend bande d'abbrutis, car votre Kaies Saied n'a RIEN fait pour corriger les destructions d'Ennahdha, bien au contraire, vu que c'est un chargé de Cours incompétent notoire.
C'est ça que veut dire "être dans l'oeil du Cyclone" ; c'est à dire que vous n'avais encore rien vu, car le désastre ça sera cet hiver.