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Il y a deux ans, Ben Guerdène échappait à Daech
06/03/2018 | 19:59
3 min
Il y a deux ans, Ben Guerdène échappait à Daech

 

« D'intenses échanges de tirs ont eu lieu cette nuit à Ben Guerdène et continuent jusqu'à ce matin. Un certain nombre d'éléments terroristes se sont infiltrés de la frontière libyenne et ont attaqué un poste de police et la caserne de l'armée ». C’est sur cette effroyable nouvelle que les Tunisiens se sont réveillés le 7 mars, il y a deux ans, jour pour jour. L’attaque de Ben Guerdène a fait de nombreuses victimes mais a sans doute marqué un tournant majeur dans la guerre contre le terrorisme. Vaincus par les forces armées mais aussi par des citoyens prêts à en découdre, les terroristes auront compris ce jour-là, que la Tunisie est une forteresse difficile à prendre…

 

 

Le signal a été donné depuis la mosquée à proximité de la caserne. Le 7 mars à l’aube, une cinquantaine de terroristes, divisés en groupes et lourdement armés, attaquent simultanément une caserne de l'armée, un poste de police et le quartier général de la garde nationale à Ben Guerdène. Deux responsables sécuritaires sont en même temps assassinés chez eux.

L’opération terroriste, fulgurante et très organisée, a été perpétrée par un groupe infiltré de Libye. Il s’agit d’une première en Tunisie, une attaque insurrectionnelle et « sans précédent » visant à prendre le contrôle de la ville et de la proclamer province islamique, avait affirmé le président de la République, Béji Caïd Essebsi.

 

Très vite encerclée par les forces sécuritaires, Ben Guerdène a été durant plus de deux jours le théâtre d’une bataille sanglante qui aura fait 18 morts entre civils et membres des forces armées. 9 autres personnes ont été blessées lors de cette attaque qui a permis de neutraliser 35 terroristes et d'en arrêter 7.

 

Soutenus par l’élan des citoyens, qui n’ont pas hésité une seconde à s’exposer pour défendre la ville, les forces armées ont réalisé ce jour-là la plus grande de leurs réussites après avoir « subi » deux attentats meurtriers, au Brado puis à Sousse. L’attaque de Ben Guerdène a été contenue grâce à la rapidité de la réaction des sécuritaires et au travail en amont effectué par les services de renseignements.

« Nous avons gagné une bataille mais pas la guerre » avait alors souligné le chef du gouvernement Habib Essid. Bien que constitué essentiellement de Tunisiens, brebis égarées, le groupe terroriste avait sous-estimé le patriotisme des gens du sud, pensant à tort que les tensions sociales allaient leur offrir un terrain conquis. 

 

La désillusion des terroristes a eu pour effet de raviver la flamme patriotique des Tunisiens. Depuis cette attaque la donne a totalement changé et les forces armées, prises pour cible et longtemps cantonnées dans un rôle de défense, ont inversé la vapeur. Elles n’allaient plus subir les attaques mais les anticiper et n’allaient plus être victimes de l’effet de surprise mais pourchasser les terroristes dans les quatre coins du pays, un avantage psychologique de taille.

 

Ce tournant décisif dans l’histoire récente de la lutte contre le terrorisme finira par porter ses fruits. Une relative stabilité sécuritaire s’en est très vite fait sentir et la Tunisie a prouvé au monde, et notamment aux pays qui ont décidé des restrictions de voyage à son encontre, qu’elle était capable de se défendre loin de l’image « laxiste » qui lui avait été fortement attribuée suite aux attaques du Bardo puis de Sousse.

 

La bataille de Ben Guerdène a soufflé de l’espoir de vaincre un jour et définitivement le terrorisme, comme l’avait exprimé l’an dernier le chef du gouvernement, à la commémoration des évènements. Elle a aussi mis à jour un fait très important, celui de l’absence d’une quelconque assise populaire au terrorisme, dans cette région frontalière avec la Libye, encore sujette à la marginalisation et à la précarité en plus d’être gangrénée par la contrebande.

 

Comme l’ont été d’autres dans l’histoire du monde, la bataille de Ben Guerdène est historique pour la Tunisie.  Pour son deuxième anniversaire, un jour férié a été décrété par le gouverneur afin de permettre aux salariés et aux fonctionnaires de suivre les différents programmes prévus dans la ville, désormais bastion de la résistance.

 

 

Myriam Ben Zineb

06/03/2018 | 19:59
3 min
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Commentaires (4)

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A4
| 08-03-2018 19:36
70 terroristes arrêtés depuis 2 ans. Toujours pas de jugement alors que les accusations et les faits sont évidents. Qu'attendent les juges daé-chiens pour faire leurs travail ?

Rossi
| 07-03-2018 08:47
Bonjour, je vois de temps en temps dans vos commentaires que vous en voulez à nos compatriotes à l'étranger (excusez moi si je me trompe).
Qu'est ce que vous leurs reprochez exactement ?
Cordialement.

Léon
| 07-03-2018 06:43
Il y a sept ans la Tunisie échappait à la souveraineté et à la prospérité.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

je suis ben guerden
| 06-03-2018 19:30
Ben Guerdane n'a pas échappé à daech, elle l'a affronté et battu et foutu en dehors de ses terres.
donc merci de trouver le titre qui convient.